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L’urgence d’un renouvellement

Un sentiment de changement sur le plan politique gagne du terrain dans de nombreux États, comme  l'attestent les résultats des élections tenues dans de nombreux pays dimanche dernier (Argentine, Pologne…). Chez nous, en revanche, au niveau des partis, c'est le statu quo qui, manifestement, demeure l'option privilégiée. Si le leader des Rouges compte s'accrocher à son siège malgré le sérieux désaveu subi par l'électorat l’an dernier, Paul Bérenger, lui, se désengage de toute responsabilité dans la débâcle de son parti (interview accordée à l'express du 25 septembre 2015), qu'il a même qualifiée de « bonne chose pour le pays ». Et pourtant, dans le contexte politique local, beaucoup s'accordent à reconnaître que c'est effectivement sa présence à la tête du MMM qui a toujours constitué un handicap à l'accession de son parti au plus haut sommet de l'administration de notre pays. Au PTr, Navin Ramgoolam se trouve ces jours-ci dans une position quasi-similaire, sa présence étant plutôt perçue comme  l'obstacle majeur au redécollage de ce parti. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3519","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-5178","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"730","alt":"Caricature"}}]]Pourtant, dans son for intérieur, le leader des Rouges sait pertinemment que, bien malgré lui mais pour des motifs évidents, il a été entraîné dans un domaine dans lequel il ne voulait pas entrer. Il coulait des jours heureux à Londres. Cela explique d'ailleurs sa propension à toujours se faire entourer d’une armada de conseillers, locaux comme étrangers, dans des secteurs divers et variés, grassement rémunérés aux frais des contribuables, contrairement à l'actuel Premier ministre. Une Policy Unit attachée au PMO et calquée sur le modèle britannique avait même été instituée en 1996 et fonctionnait en parallèle au Conseil des ministres. Elle fut promptement démantelée après le changement de régime en septembre 2000. Or, la tradition et les principes britanniques, qui devraient servir de source d'inspiration à Navin Ramgoolam, imposent le renouvellement du parti, à commencer par le leadership, après une défaite électorale. Se pliant à cette exigence démocratique, Ed Miliband, pourtant encore très jeune, a dû rendre son tablier, avouant qu'il assume pleinement la responsabilité de la déroute du Labour en mai dernier. C'est, bien évidemment, dans le but de mettre  toutes les chances de son côté que ce parti a décidé d'opter pour un changement de stratégie politique aussi en élisant comme leader un membre à gauche de la gauche en la personne  de Jeremy Corbyn, fervent partisan du combat contre l'austérité et les inégalités. Sur le continent également, l'ascension fulgurante de la gauche radicale – de Podemos en Espagne à Syriza en Grèce – dans le sillage des récentes crises économiques et financières, démontre l'existence d'un niveau de conscience élevé pour en finir avec la politique traditionnelle dont les mesures draconiennes pour surmonter les crises répétitives ont finalement eu des conséquences sociales désastreuses sur une large frange de la population de l'UE, particulièrement celle se trouvant dans la zone économique la plus vulnérable. Cependant, la question que l'on se pose : au vu des événements politiques invraisemblables qui se sont succédé en Grèce ces derniers mois, Jeremy Corbyn aura-t-il vraiment les coudées franches pour mettre en application son projet de société s'il est porté aux affaires dans 5 ans ? Même François Hollande, qui avait mené campagne en 2012 contre les excès du monde de la finance et promis de transformer le libre échange en un juste échange et le bouclier fiscal en un bouclier social, a dû mettre beaucoup d'eau dans son vin une fois son accession à l'Élysée. Face à l'intransigeance d'Angela Merkel, il a dû, en outre, revoir sa copie et ranger au placard son engagement concernant la renégociation du traité de l'UE. L'échiquier politique local de même requiert une nouvelle orientation, un nouveau souffle, ce indépendamment du changement, fort salutaire d'ailleurs, intervenu en décembre dernier au niveau de l'administration du pays. Car conservatisme est toujours synonyme de stagnation et de léthargie.
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