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Malade et souffrant d’un handicap : Sulma, 68 ans, obligée d’attendre une ambulance pendant six heures

Alitée et souffrant d’un handicap, en sus d’autres complications de santé, Sulma Edoobaccus ne peut voyager dans aucun autre moyen de transport qu’une ambulance.

C’est un véritable calvaire qu’a vécu Sulma, le mercredi 18 août, à l’hôpital de Moka. Alors qu’elle souffre d’un handicap et a plusieurs complications de santé, la sexagénaire a dû attendre une ambulance plusieurs heures durant. Au ministère de la Santé, on explique qu’une enquête interne sera menée. 

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Elle pleurait, criait de douleur. Attirant tous les regards sur elle. Mais Sulma, 68 ans, n’en pouvait plus. Cela faisait déjà quelques heures qu’elle attendait une ambulance à l’hôpital de Moka pour la transporter chez elle, à Sainte-Croix. Alitée et souffrant d’un handicap, en sus d’autres complications de santé (maladies cardiaque et rénale, hypertension), elle ne peut voyager dans aucun autre moyen de transport. Sauf que l’ambulance n’est jamais arrivée…

Les faits se sont produits le mercredi 18 août. Sulma a rendez-vous à l’hôpital de Moka à 9 heures. Depuis très tôt, elle attend l’ambulance que lui envoie l’hôpital Dr A.G. Jeetoo pour ses rendez-vous médicaux. Ce n’est qu’à 11 heures que l’ambulance arrivera devant sa porte. Une fois à l’hôpital spécialisé pour les yeux, la sexagénaire ne passera, en tout et pour tout, que 15 minutes avec l’ophtalmologue. 

C’est alors que son calvaire commence. Car si elle souhaite rentrer chez elle, le personnel médical informe sa fille Noorina, qui l’a accompagnée, qu’elle ne pourra obtenir d’ambulance avant 18 heures. Il est alors vers midi. 

C’est le début d’une attente interminable et remplie de souffrance pour Sulma. Si elle prend sur elle dans un premier temps, la douleur finit par prendre le dessus. « Après un certain moment, comme elle n’en pouvait plus, elle s’est mise à crier. Évidemment, cela a dérangé tout le monde », raconte Noorina.

Devant l’état de sa mère, Noorina multiple les appels à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Mais on a commencé à les couper. N’ayant d’autre recours, elle décide de prendre contact avec Radio Plus. « Un journaliste d’Explik Ou Ka a alors appelé le ministère de la Santé. Plus tard, il m’a rappelé pour me demander si j’avais obtenu l’ambulance. Quand je lui ai dit que nous attendions toujours, il a rappelé le ministère de la Santé », dit Noorina.

Le journaliste la rappelle de nouveau après un certain temps pour s’enquérir de la situation. « Je lui ai dit qu’il était presque 16 heures et que j’avais entamé des démarches pour transporter ma mère en taxi, vu qu’elle souffrait et criait beaucoup », explique Noorina. « Il m’a demandé si ma mère était transportable en taxi, si cela n’allait pas la faire souffrir davantage. Je lui ai répondu que j’étais obligée de prendre ce risque, que je ne pouvais pas faire ma mère attendre encore », ajoute-t-elle.

Noorina confie qu’elle s’est sentie désemparée et impuissante devant les cris de souffrance de sa mère. « À un certain moment, elle m’a dit : Noorina, nous n’allons pas pouvoir rentrer à la maison. Restons à l’hôpital aujourd’hui. Ces mots m’ont fait pleurer… »

C’est alors, révèle-t-elle, qu’elle a téléphoné à sa sœur qui est venue les chercher, accompagnée de deux autres personnes. À quatre, elles ont soulevé Sulma pour la mettre dans la voiture. Un exercice délicat, étant donné la santé de la sexagénaire et les douleurs qu’elle ressentait déjà à force d’attendre.

Et leurs difficultés étaient loin d’être terminées. Car Sulma habite à l’étage. « À chaque fois qu’on la sort de la maison, ce sont les pompiers qui viennent la chercher pour la transporter. » Mais ce mercredi-là, Noorina, sa sœur et les deux autres personnes ont dû la transporter elles-mêmes.
Noorina confie que sa mère est toujours traumatisée par ce qu’il s’est passé mercredi.  D’autant que ce n’est pas la première fois qu’il y a des problèmes avec l’ambulance. « Il n’y a pas longtemps, ma mère a passé trois semaines à l’hôpital. Quand elle a eu sa décharge un lundi, il était 10 heures. Mais savez-vous à quelle heure elle est rentrée à la maison ? A 20 h 30 ! C’est à cette heure-là qu’elle a eu une ambulance », déplore Noorina.

La fille de Sulma lance un appel aux autorités. Elle plaide pour plus d’égard envers les personnes qui sont au bas de l’échelle et qui comptent sur les hôpitaux publics pour recevoir des soins, car ils ne peuvent se permettre de payer pour des soins au privé.

Du côté du ministère de la Santé, Geerish Soodhoo a immédiatement fait le nécessaire pour que Sulma puisse disposer d’une ambulance, mercredi, quand il a été mis au courant de la situation. Ce n’est que bien plus tard qu’il a appris que l’ambulance n’est jamais arrivée à destination, alors qu’il était persuadé que le nécessaire avait été fait. 

« Une enquête interne sera instituée pour situer les responsabilités dans cette affaire », déclare Geerish Soodhoo. Il donne l’assurance que des sanctions sont prises quand la faute commise par le personnel est établie.

 

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