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Manifestation à richelieu samedi - Opérations du métro perturbées : deux travailleurs indiens arrêtés

Un des contestataires à l’origine de la perturbation des opération du Metro Express. Un des contestataires à l’origine de la perturbation des opération du Metro Express.
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Une centaine d’ouvriers indiens de la compagnie Larsen & Toubro (L&T) ont protesté, samedi matin, à hauteur du dépôt de Richelieu, afin de dénoncer la mauvaise qualité, disent-ils, de la nourriture distribuée par la cantine. Ils ont ainsi perturbé les opérations des trams pendant plusieurs minutes.

La police a été mandée sur les lieux et a procédé à deux arrestations après un exercice de ciblage. La cellule de communication de L&T explique que des travailleurs sont sur le point de rentrer chez eux en raison de l’expiration de leur contrat.

Ils auraient exprimé leur frustration et « incité leurs collègues à la révolte ». Des meneurs, parmi la centaine de travailleurs de Larsen and Toubro (L&T), en colère ce matin contre, disent-ils, la mauvaise qualité du riz servi dans leur cantine, ont été arrêtés par les forces de l’ordre. Ils auront notamment à répondre de charges sous la Light Rail Act. D’autres arrestations, ainsi que des déportations, sont à prévoir.

« L&T est en train de nous donner du riz en plastique à consommer. C’est inhumain ! Les autorités doivent réagir au plus vite, car c’est une violation des droits de l’homme… », avançait un ouvrier de L&T à Le Dimanche/L’Hebdo, peu après la manifestation sur le réseau au Metro Express. L’ouvrier explique, sous le couvert de l’anonymat, que c’est vendredi soir qu’ils se seraient rendu compte que la nourriture était  « impropre à la consommation ». Pour joindre le geste à la parole, les travailleurs ont fait une démonstration en lançant une boulette de riz sur un mur. Et de constater que la boulette a rebondi sur la surface en dur. « C’est la raison pour laquelle nous sommes convaincus que ce n’est pas du riz pur, mais du riz à base de plastique qu’on a eu au dîner », lance un autre ouvrier.

En l’espace de quelques heures, précise notre interlocuteur, un mouvement de contestation a été créé et samedi matin, ils ont voulu montrer de quel bois ils se chauffaient en prenant d’assaut l’arrêt de Richelieu.

Au même moment, deux trams (de Port-Louis en direction de Rose-Hill et de Rose-Hill en direction de Port-Louis) devaient s’arrêter à Richelieu. Le Train Captain du métro en provenance de Port-Louis a informé les passagers de la perturbation sur le réseau, obligeant le tram à rouler au ralenti. Le tram en provenance de Rose-Hill était, selon des renseignements, stationné à l’arrêt des résidences pendant toute la manifestation, qui a duré une vingtaine de minutes. Les policiers de la station de Richelieu, ainsi que les officiers de la Special Supporting Unit, ont été  mandés sur les lieux afin de calmer les esprits.

Incitation à la révolte

La SSU et la police régulière sont venues en renfort pour parer à toute éventualité.
La SSU et la police régulière sont venues en renfort pour parer à toute éventualité.

Les contestataires ont ensuite été reconduits à leur lieu d’hébergement, situé non loin de l’arrêt, pour ouvrir le dialogue avec les représentants de la société L&T. Une représentante du ministère du Travail s’est rendue sur place. Dans une déclaration peu après la rencontre avec les ouvriers, Nausheen Aullybux, la responsable de communication auprès de L&T, a fait comprendre que les protestataires doivent donner leur version des faits à la police, car une enquête est en cours. « Il n’y a qu’une poignée d’ouvriers, dont le contrat prend fin à la fin du mois de mars, qui incitent leurs collègues ouvriers à la révolte. De par nos observations préliminaires, il y a une dizaine, voire une quinzaine d’ouvriers, qui doivent être rapatriés vers fin mars qui sèment la panique », indique-t-elle. Elle précise toutefois qu’il n’y a que 75 ouvriers sur 1 460 hommes qui doivent être rapatriés suite à l’expiration de leur contrat.

La porte-parole de L&T a, d’ailleurs, rappelé que six personnes sont à la disposition des ouvriers en permanence afin de considérer leurs doléances. « C’est la première fois qu’un tel incident se produit. Il n’y a jamais eu un tel chamboulement à Richelieu », précise Nausheen Aullybux. Selon notre interlocutrice, un meal plan a été établi pour les ouvriers végétariens : « Tous les repas sont préparés à chaud dans le dépôt. Il y a une grande cuisine et 47 personnes sont au service des ouvriers. » Manishwar Purmanund, un représentant de la fédération des droits de l’homme, était aussi sur place. « Nous solliciterons les autorités afin de savoir si les droits de ces ouvriers sont en train d’être respectés », a-t-il dit à Le Dimanche/L’Hebdo.

« Une histoire montée de toutes pièces »

Les travailleurs indiens déploraient la qualité de la nourriture qu’ils ont consommée vendredi soir.
Les travailleurs indiens déploraient la qualité de la nourriture qu’ils ont consommée vendredi soir.

Nous avons eu la permission d’effectuer une visite à la cuisine et à la cantine des ouvriers de la compagnie L&T. SS Samal, le responsable du département Finances et Administratif de L&T, précise qu’il n’y a qu’une seule cantine sur le site de Richelieu. Les cuisiniers et autres aide-cuisiniers font la cuisine pour environ 1 500 ouvriers de L&T depuis bientôt deux ans. Il abonde dans le même sens que Ram, le responsable de la cuisine. « Les allégations de riz en plastique ne sont qu’une histoire montée de toutes pièces. Nos repas sont variés en fonction du jour. Les ouvriers révoltés ont fait leur démonstration en prenant du riz froid et sec. C’est ainsi que la boulette a rebondi », ajoute le cuisinier.

Rapatriement immédiat

Rapatriement immédiat

Selon la police, deux ouvriers soupçonnés d’être les meneurs ont été arrêtés. Les autres, qui ont pris part à la manifestation, ont regagné leur poste. Mais que risquent ceux qui ont protesté ? Une amende, voire un terme d’emprisonnement, pour le délit de « taking part in an unlawful gathering » qui tombe sous la section 139 du code pénal. Des sources au niveau du Passport and Imigration Office (PIO) indiquent que les protestataires, ou encore les meneurs, encourent un rapatriement « immédiat ».

 

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