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Marie : «La vie m’a tout donné et m’a tout repris»

Marie Linda Patricia Roopnarain Patricia Roopnarain a du faire face à des problèmes familiaux et se retrouve à vivre dans une chambre de la maison familiale.

Marie Linda Patricia Roopnarain, 50 ans, a jadis travaillé comme gouvernante à Brunei, pendant une quinzaine d’années. À son retour au bercail, en 2014, elle se blesse à la main et se retrouve confrontée à des soucis familiaux.  

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« Je menais une vie plus qu’aisée. D’où le fait que je profitais de mes congés pour voyager, histoire de me faire plaisir, dans les pays qui me tenaient à cœur »

Patricia Roopnarain était vouée à mener la belle vie en Asie ou dans n’importe quel pays du monde qu’elle dit avoir visité. Mais son amour pour ses frères aînés l’aurait poussé à retourner au bercail, afin de donner un coup de main à la famille.

Peu de temps après avoir déposé sa valise à Maurice, elle fait face à des problèmes familiaux et se retrouve à vivre dans une chambre de la maison familiale située dans la région de Bain-des-Dames. La pièce, d’une superficie approximative de 3 m2, se compose d’un lit, d’une armoire et de deux placards qui ne lui appartiennent pas.

Elle ne travaille pas et, depuis bientôt deux ans, elle vit sans électricité. Elle survit grâce aux dons du voisinage. Le rêve de l’ancienne gouvernante est de rejoindre son correspondant aux États-Unis.

Celle qui dit avoir étudié jusqu’à la Form III à la Junior Technical School de Port-Louis et qui n’a jamais été mariée raconte qu’elle a quitté son pays natal en 2001. Elle était âgée de 39 ans. « Une fois à Brunei, j’ai été embauchée comme gouvernante dans une grande maison dotée d’une quinzaine de pièces. J’étais également la responsable de plusieurs employés. »

« Je menais une vie plus qu’aisée. D’où le fait que je profitais de mes congés pour voyager, histoire de me faire plaisir, dans les pays qui me tenaient à cœur, tels que Singapour, la Malaisie, les États-Unis, la France, l’Allemagne et les îles Fidji. J’ai eu l’occasion de côtoyer les locaux et lors de mes divers déplacements, j’ai découvert plusieurs cultures et des modes de vie différents », raconte-t-elle.

Drame

Une fois à Maurice, elle dit avoir été confrontée à une autre réalité. Du coup, son récit devient dramatique… « Peu après mon retour de l’étranger, j’ai commencé à avoir des relations conflictuelles avec une de mes belles-sœurs. J’ai été sommée de ne pas me déplacer dans certains endroits de la maison, d’où le fait que j’ai temporairement élu domicile dans une chambre détachée de la maison. Depuis bientôt cinq ans, voyager pour moi se résume à aller de la pièce où j’habite jusqu’à la salle de bains, ou encore jusqu’au portail et très rarement dans la cuisine », raconte-t-elle.

« J’ai été sommée de ne pas me déplacer dans certains endroits de la maison  »

Elle dit vivre grâce à la générosité du voisinage. Une blessure au poignet droit, dit-elle, l’empêche de travailler. Elle ajoute qu’elle a entrepris des démarches, afin d’être bénéficiaire d’une allocation d’invalidité de la Sécurité sociale. En vain. « Je consomme une moitié de pain au petit-déjeuner. Une autre moitié au déjeuner et un pain entier au dîner. Je mange du pain, car je n’ai pas d’ustensiles de cuisine. D’ailleurs, j’ai très rarement accès à la cuisine de la maison », explique-t-elle.

Récemment, en voulant faire bouillir de l’eau, elle a failli trouver la mort. Il y avait une fuite de gaz. Selon notre interlocutrice, c’est au deuxième essai que tout a flambé. « J’ai immédiatement alerté mes frères. Sans perdre un instant, j’ai couru vers le robinet et j’ai commencé à remplir un conteneur pour combattre l’incendie qui ravageait les tiroirs et les ustensiles de cuisine. Les pompiers sont arrivés quelque temps après et ils ont circonscrit le feu avec de la mousse. Ce que je retiens de ce triste événement, c’est le fait que j’ai été à deux doigts de perdre la vie », précise-t-elle.

Un rêve tant médité

Qu’attend-elle de la vie ? « La vie m’a tout donné et m’a tout repris… Mais je caresse de grands rêves. Depuis environ cinq ans, je suis en communication avec un civil qui a travaillé pendant plusieurs années sur une base militaire en Afghanistan. Nous nous aimons à distance. La personne, qui est d’origine américaine, n’a malheureusement pas été gâtée par la vie. Il souffre de cancer de la prostate, de cirrhose, d’hypertension et de maladie cardiaque. Mais il tient le coup. Nous projetons de vivre ensemble à l’avenir. Je souhaite pouvoir réaliser mon rêve d’être à ses côtés quelque part dans le monde », indique-t-elle.

 

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