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Mauricien assassiné en Suisse le 29 décembre : Le corps rapatrié début mars

La victime, Thierry Diamas (à gauche), et son épouse (à droite). Le couple marié, qui vivait en Suisse depuis un an, projetait de passer des vacances à Maurice cette année.
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Goergina, la mère : « C’est à Maurice que l’âme de mon fils pourra reposer en paix »

Georgina Diamas, la mère du Mauricien qui a été assassiné par son épouse le 29 décembre 2021 en Suisse, entame les démarches nécessaires afin de rapatrier le corps de son fils. C’est la diaspora mauricienne en Suisse qui a organisé une levée de fonds, vers mi-janvier, permettant le paiement des billets d’avion de la famille. Cette mère meurtrie, qui s’est confiée au Défi Plus jeudi soir, confie qu’elle est en train de vivre les pires moments de sa vie. Elle reverra son fils après deux mois… mais dans d’autres conditions.

Georgina Diamas, la mère de la victime, veut absolument inhumer son fils à Maurice.
Georgina Diamas, la mère de la victime, veut absolument inhumer son fils à Maurice.

« Vous savez, je suis en train de parler, de sourire et de rire. Mais au fond, je suis une personne écrasée par la douleur et la tristesse. J’avais de grandes espérances par rapport à Thierry, l’aîné de mes trois fils. Ce dernier rêvait de mener une vie tranquille en compagnie de son épouse. Il travaillait dans une compagnie spécialisée dans les échafaudages et gagnait très bien sa vie. Mon plus grand rêve était d’aller en Suisse, le serrer fort dans mes bras et l’embrasser. Hélas, je ne me doutais pas que c’est sa dépouille que j’allais devoir rapatrier à Maurice. Vous savez, le plus dur, ce n’est pas le rapatriement. Mais le fait qu’il a été abattu comme un animal par la personne qu’il aimait. Je n’arrive toujours pas à croire que mon fils a été assassiné par son épouse. Il m’est difficile d’accepter une telle situation », témoigne Georgina Diamas, la mère de Thierry Diamas, au téléphone. Cette dernière est, rappelons-le, en Suisse, en compagnie de son fils cadet Cedric et son beau-frère, depuis environ deux semaines.

Rapatriement du corps

La mère de la victime a été appelée à se rendre à Genève afin d’entamer les démarches nécessaires visant à rapatrier le corps de son aîné. Georgina Diamas confie que les procédures sont en phase finale. Le vendredi 25 février prochain, dit-elle, je vais devoir me présenter en cour de justice afin de finaliser le processus de rapatriement de la dépouille de mon fils. La famille Diamas est assistée d’un homme de loi suisse. Pas plus tard que jeudi après-midi, Georgina Diamas a fondu en larmes lorsqu’elle a été appelée à choisir le vêtement mortuaire de son fils au magasin. J’ai dû, dit-elle, présenter son passeport et sa carte d’identité. « En voyant ces documents, ‘leker kase’… J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps », confie la mère. Si tout se passe bien, poursuit-elle, le corps sera remis à la famille dans environ dix jours et le processus de rapatriement sera immédiatement activé par les autorités suisses. La famille prendra l’avion pour Maurice deux jours avant le rapatriement. Une fois le corps à Maurice, selon Georgina Diamas, c’est la société de pompes funèbres Elie & Sons Ltd qui se chargera du transfert et des obsèques.

> Le vendredi 25 février, le processus de rapatriement sera finalisé en Cour.

Funérailles dignes

La mère tient absolument à ce que son fils soit inhumé dans la tombe de son père soit au cimetière d’Allée-Tamarin, à Petite-Rivière. Mais pourquoi la famille veut-elle à tout prix inhumer le défunt à Maurice ? « Mon fils a été assassiné. Je veux absolument lui offrir des funérailles dignes et une mise en terre convenable. Je suis convaincue que c’est à Maurice, et non en Suisse, que l’âme de mon fils pourra reposer en paix », martèle Georgina Diamas. 

Cette dernière remercie infiniment la diaspora mauricienne en Suisse. Sans cette levée de fonds, dit-elle, la famille n’aurait pas pu se rendre en Suisse. « Nous sommes des gens modestes. ‘Pa ti ena kas pou al la Swis. Pa ti kone kouma pou amenn lekor Moris. Pa ti kone kouma pou fer’. Nos démarches auprès des autorités mauriciennes se sont avérées vaines. Nos compatriotes mauriciens, qui ont été touchés par ce cas d’assassinat, ont organisé une levée de fonds. La somme récoltée a été injectée dans le paiement de nos billets d’avion », précise la veuve de 53 ans. Cette dernière, qui travaille comme ‘cleaner’ dans un établissement scolaire privé de Quatre-Bornes, souligne que la famille est hébergée chez un proche.

Acculée, l’épouse passe aux aveux

C’est le 29 décembre dernier que le drame s’est produit à Genève. Une violente prise de bec aurait éclaté entre le Mauricien de 31 ans et son épouse, une Suissesse de 46 ans. Dans un accès de colère, l’épouse aurait pris une arme à feu avant de tirer sur le Mauricien. Les faits se seraient produits dans une zone de loisirs entre le bois de la Grille et les bouches du Rhône, dans la commune de Vernier. Le Mauricien aurait lui-même appelé les services d’urgence après avoir été touché par balle. Il aurait ainsi incriminé son épouse. Il a ensuite perdu connaissance et a commencé à éprouver des difficultés à respirer. Les massages cardiaques entrepris tant par les policiers que les ambulanciers n’ont pu réanimer la victime. Le couple était, pour rappel, marié depuis environ un an. 

L’épouse a été arrêtée quelques minutes plus tard. Elle a nié toute implication dans cette affaire, mais aurait fini par se rétracter, selon la mère de la victime, en cour de justice. Diverses personnes de son entourage ont été appelées à la barre ces derniers jours. Elles ont, tour à tour, témoigné contre la présumée accusée », souligne Georgina Diamas. Le quinquagénaire remercie la justice suisse. « Je remercie tous ceux qui ont contribué à ce que justice soit rendue dans cette affaire. La perte subite et tragique de mon fils est douloureuse. Mais je me console en sachant que la coupable est derrière les barreaux », termine-t-elle.


Cedric

Cedric Diamas, le frère de la victime : « Je me sens proche de mon frère »

Cedric Diamas, le frère cadet de Thierry Diamas, est également en Suisse pour procéder aux démarches de rapatriement de la victime. C’est son premier voyage à l’étranger. Dans une déclaration téléphonique, l’homme de 23 ans confie que son frère aîné lui manque énormément. Le plus dur, dit-il, est de savoir que je ne le reverrai plus. Il nous a quittés, poursuit Cedric Diamas, pour un voyage sans retour. « À Maurice, on faisait tout pour meubler notre temps. Il y a la famille, les amis, les collègues de travail. On ne réalisait pas que mon frère Thierry n’était plus parmi nous. Mais nous avons tous ressenti son absence en mettant les pieds en Suisse. C’est une douleur profonde qui est en train de nous envahir. Et là, je vous avoue que je me sens proche de mon frère », confie le frère de la victime.

 

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