Economie

Médicaments: flambée des prix à prévoir

Ces nouveaux frais auront un impact négatif sur l’importation parallèle.
La décision du ministère de la Santé de mettre en application les dispositions de l’Economic and Financial Measures Act 2013, avec l’imposition d’un barème de frais à l’enregistrement des produits pharmaceutiques, entraînera une hausse vertigineuse des prix, rendra inaccessibles des médicaments aux consommateurs à faibles revenus et privera ceux-ci de leur droit à la santé. De plus, ces nouvelles taxes indirectes sur les médicaments sont en violation de la Competition Act et constituent une barrière à l’entrée qui consolidera la position dominante de grands opérateurs au détriment des importateurs parallèles. Telle est la position  de la Consumer Advocacy Platform (CAP), qui compte saisir la Commission de la concurrence de la question. C’est par le biais de l’Economic and Financial Measures Act 2013, adoptée en catimini, que la Pharmacy Act 1985 a été amendée pour l’introduction de nouveaux frais à l’enregistrement des produits pharmaceutiques. Ainsi, pour une demande d’enregistrement d’un produit, les importateurs devront payer des frais à l’enregistrement et des frais annuels pour le renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché du produit. De plus, au cas où il y aurait eu une variation, que ce soit sur la présentation, l’emballage ou l’étiquetage du produit, l’importateur devra casquer de nouveaux frais, selon un barème établi. De l’avis de Mosadeq Sahebdin, président de la CAP, ces nouveaux frais auront un impact négatif sur  l’importation parallèle. Les importateurs parallèles, qui arrivaient à mettre sur le marché, des médicaments de marque à des prix favorables, ne pourront plus le faire. Il s’agit pour la CAP des mesures visant à décourager l’importation parallèle. «Nous estimons que ces mesures constituent, affirme-t-il, un obstacle à l’importation. Le choix sera  restreint et des consommateurs seront interdits d’accès à certains médicaments couteux mais, dans certains cas, indispensables». Il est inconcevable que ce soient ceux qui souffrent qui remplissent les caisses de l’État. L’organisation pour la défense des consommateurs demande une réduction considérable de ces frais, tout en estimant que les médicaments de la filière de l’importation parallèle ainsi que les génériques devraient être exemptés de tels frais. Une telle exemption donnera un nouveau souffle à l’importation parallèle, déjà égratignée par des récentes mesures imposant une restriction sur les pharmacopées. De plus, elle donnera une nouvelle dimension à la commercialisation des médicaments génériques. L’organisation craint aussi que ces frais onéreux découragent l’importation de nouveaux médicaments. Ils entraîneront la disparition de certains produits et impacteront sur les prix des autres. Cette mesure affectera de façon négative l’importation de médicaments rares, dits orphan drugs, sur lesquels les importateurs accordent peu d’importance, puisque commercialisés en petit volume, et les slow selling drugs. Pour l’organisation des consommateurs, il est inadmissible que les consommateurs payent pour un service qui n’apporte aucune valeur ajoutée. De plus, l’imposition de ces frais consolidera davantage la position des importateurs qui sont en situation de monopole, car aucun nouvel acteur n’osera s’aventurer sur un tel marché. Elle consolide, de plus, le droit et la faveur des grossistes à la représentation exclusive, une situation qui portera un coup mortel à l’importation parallèle.

Les frais en question

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