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Metro Express : lourde atmosphère sur les lieux de l’accident

Certains prônent l’installation de barrières.

Après l’agitation hier, le calme est revenu à l’intersection de Pope Hennessy et des rails du Metro Express à Beau-Bassin, le lundi 24 février. Seul un bouquet de roses rouges vient rappeler au passant la tragédie qui a coûté la vie à un jeune motocycliste. Les habitants espèrent toutefois des mesures de sécurité renforcées pour les usagers de la route. 

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Un simple bouquet de roses rouges avec la dédicace « Yannick » ainsi des traces de peinture de sécurisation : seules ces « traces » témoignent encore du drame qui s’est joué la veille à cet endroit. Un jeune motocycliste, Yannick Permal, y a en effet trouvé la mort quand, en brûlant un feu rouge, il est entré en collision avec un tram du Metro Express. 

Au vif émoi des habitants du quartier de la route Pope Hennessy, a succédé, un calme teinté de lourdeur en ce lundi 24 février. Car si chacun a repris ses occupations, tous ont une pensée pour le défunt. Certains, dans un silence presque religieux, s’arrêtent un instant avant de repartir. Mais d’autres vont aussi de leurs commentaires. Tel un leitmotiv, ils déplorent l’absence de barrières à cette intersection mais aussi à la station de Barkly qui se trouve un peu plus de 200 mètres plus bas.  

Pour Roxane, une habitante de la localité, les marquages de la route, les feux de signalisation et les panneaux ne suffisent pas. « Il aurait fallu installer des barrages de chaque côté de la route. Les automobilistes n’auraient pas osé les franchir », selon elle. Un avis que partagent d’autres habitants rencontrés sur les lieux. Mais, font ressortir certains, il ne faut pas s’arrêter là. « Il faut aussi éduquer les usagers en leur inculquant le respect du code de la route », ajoute Caroopen. Lui déplore également la confusion qu’engendre les divers feux de signalisation. « Les automobilistes et surtout les piétons, ne savent plus lequel suivre », affirme-t-il. 

Edley Coosnapa responsable du conseil pastoral de Barkly ainsi qu’un certain Jean-Félix disent agir comme des trait-d’union entre les autorités et les habitants de la région. Ce qui a permis d’instaurer un bon dialogue et mener à bien les campagnes d’explications sur le projet. Ils attendent, comme tous les habitants, que d’autres mesures soient prises pour garantir davantage de sécurité dans la région. « Les techniciens ont prôné l’installation de barrières de sécurité, attendons voir ce que cela va donner », déclare Edley Coosnapa. Nos deux interlocuteurs souhaitent encore l’installation de grilles métalliques afin que les piétons et particulièrement les enfants, n’aient pas accès aux voies réservées au métro.

Tous coupables ?

Le père Jean-Claude Véder sur sa page Facebook veut interpeller la société civile mais aussi les autorités sur deux tragiques accidents, l’un à Beau-Bassin le dimanche 23 février, l’autre le lendemain à Goodlands. 

Pour le curé de la paroisse du Sacré Cœur, à Beau-Bassin, ces deux drames viennent « nous interroger sur notre responsabilité commune et notre conscience » écrit-il « Ne sommes-nous pas tous coupables ? » s’interroge le prêtre. 

Se référant à son ancien moniteur d’auto-école, il soutient que la route est un livre, qu’il faut lire… «   Combien parmi les automobilistes prennent le temps de lire les panneaux du code de la route ? En passant, le feu orange c’est, « prepare to stop » et non « prépare-toi à foncer » ! s’exclame le curé. 

Le père Véder prend aussi à partie les piétons qui ne respectent pas les consignes. Coupables également « ceux qui ont lancé le métro express à la va-vite sans prendre le temps d’éduquer les Mauriciens à ce nouveau mode de transport ». Il se demande ainsi s’il n’aurait pas fallu trouver une option fiable pour le métro quand il s’agit des intersections jugées dangereuses.

Selon lui ce qui se passe dans notre société (violences, manque de respect, de politesse, etc) est « le signe flagrant d’une indiscipline des Mauriciens. Qui se traduit à divers niveaux sur les routes, sur les plages, dans nos quartiers, dans nos villes, dans nos villages ». « À quand un changement de nos mentalités à tous niveaux ? » se demande le père Jean-Claude Véder en guise de conclusion.

 

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