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Misère noire à Port-Louis : une mère utilise son fils de 7 ans pour demander l’aumône

poste de police de Pope Hennessy.

Une mère de famille a été interpellée par la police samedi. Elle est accusée d’avoir permis à son fils de sept ans de « dimann sarite » dans les rues de la capitale. La mère a admis son tort et a évoqué sa situation difficile.

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Sylvana J., 35 ans, mère d’un garçon de 7 ans, comparaît, ce lundi, devant la cour correctionnelle de Port-Louis sous une accusation provisoire de « causing a child or allowing a child to beg ». Elle a été interpellée par la Brigade pour la Protection des Mineurs dans la journée du samedi 14 juillet, pour demande d’aumône. Elle se trouvait en compagnie de son fils de 7 ans, dans les environs du Marché central à Port-Louis, lorsque des éléments de la Brigade pour la Protection des Mineurs l’a interpellée. Après enquête, elle a été autorisée de rentrer chez elle à Résidence La Cure.

C’est vers 10 heures, qu’une patrouille de la police a repéré Sylvana J. À ses côtés, son fils mineur, qui tenait un gobelet en plastique contenant quelques pièces de monnaie entre les mains, et le secouait à l’approche des passants. Les policiers se sont approchés de la mère et l’a informée qu’elle commettait un délit. Alors que les policiers conversaient avec la mère, l’enfant a continué, en toute innocence, à secouer son gobelet pour attirer l’attention des passants. Un policier s’est approché de lui et lui a demandé ce qu’il faisait. « Mo mama inn dir mwa dimann sarite », a-t-il répondu. 

La mère, angoissée par cette situation, ne savait plus quoi faire, alors qu’elle cherchait un moyen de survie en toute honnêteté. Elle a été rapidement encerclée par des policiers. Elle a avoué : « mo aksepte mo pe fer mo garson dimann sarite ». Les policiers ont embarqué mère et fils et les ont conduits au bureau de la Brigade pour la Protection des Mineurs de Port-Louis Metro Sud. Un officier de la Family Welfare Protection Unit a été mandé sur les lieux, après avoir été informé de la situation. Sylvana J., raconte aux hommes des sergents Suklal et Purhooa, de la Brigade des mineurs, qu’elle n’a pas d’autre choix que faire l’aumône pour la survie de sa famille. Sans emploi, Sylvana raconte qu’elle passe souvent des jours sans nourriture. Sa situation s’est compliquée depuis que son époux a déserté le toit conjugal, il y a plusieurs mois.

La mère a pris l’engagement de ne plus encourager son enfant à demander l’aumône. « Je vais l’envoyer à l’école », a promis Sylvana J.

Au sein de la Brigade pour la Protection des Mineurs, on affirme que désormais toutes les personnes qui utilisent des enfants pour demander l’aumône seront prises dans les filets. « Nous surveillerons au grain ces cas d’abus », confie un responsable.

Des éléments de la CDU se sont aussi pointés au poste de police. Ils ont demandé à ce qu’un proche de la famille, notamment une tante, prenne la responsabilité de l’enfant qui fera fera l’objet d’un suivi psychologique

Si plusieurs femmes accompagnées des enfants, souvent assises dans les coins des routes à proximité du Marché central demandent  l’aumône, elles sont nombreuses à ignorer que c’est un délit. Désormais, l’enfant devrait être pris en charge par les autorités.

 

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