Défi Zen

Mohan Kumar : l’autodidacte créatif qui souhaite révolutionner le cinéma mauricien

Sept mois de travail acharné pour réaliser "Anoxia". Mohan Kumar, épaulé par son équipe "Neutrar".
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À seulement 24 ans et sans formation cinématographique, Mohan Kumar fait sensation avec son court-métrage "Anoxia", projeté dans les salles MCine de Trianon du 6 au 12 octobre. Ce fervent cinéphile envisage de tracer sa propre voie, mettant en évidence sa détermination et sa passion pour le 7ème art.

Mohan Kumar souhaite, avec "Anoxia", insuffler une nouvelle dynamique au cinéma mauricien. Pour son premier opus, un court-métrage de 33 minutes, il nous dévoile une vision futuriste, preuve d'une réalisation inventive et audacieuse.

Ambitieux et visionnaire, "Anoxia" nous plonge en 2100, dans un monde post-apocalyptique. Suite à une explosion nucléaire survenue dix ans auparavant dans l'océan Pacifique, les radiations ont bouleversé la faune marine, déséquilibrant l'atmosphère. Cette catastrophe a engendré la disparition de l'oxygène à la surface de la Terre.

''Anoxia" était à l'affiche à MCine de Trianon.
''Anoxia" était à l'affiche à MCine de Trianon.

En plein cœur de ce chaos, nous rencontrons Aryan, un intellectuel passionné de science et dernier survivant de l'humanité. Confronté à cet univers hostile, il envisage une solution audacieuse : modifier son organisme pour respirer le nitrogène plutôt que l'oxygène, lançant ainsi une quête désespérée pour sa survie.

Mohan Kumar, tout en étant le cerveau créatif derrière "Anoxia", endosse également le rôle principal en incarnant Aryan. Cumulant plusieurs fonctions, il affiche une approche cinématographique qui pousse à la réflexion.

Style qui interpelle

« Mon style vise à interpeller le spectateur. Lorsqu'il quitte la salle, j'aimerais qu'il s'interroge sur les événements du film. Je leur offre la liberté d'interprétation, plutôt que de leur imposer une vision précise. J'opte pour une narration non linéaire pour susciter la réflexion », confie-t-il.

Avec "Anoxia", Mohan Kumar ne cherche pas uniquement à divertir. Il vise également à sensibiliser son public à des thématiques essentielles, comme l'écologie. 

« J'ai voulu montrer comment le cinéma peut transformer des enjeux réels en divertissements captivants, tout en éduquant le spectateur. Pensez, par exemple, à l'océan, à son importance, et imaginez les conséquences catastrophiques d'un déséquilibre de son écosystème », exprime-t-il.

La réalisation d'"Anoxia" s'est étalée sur sept mois, une aventure épique rendue possible grâce au soutien inébranlable de son équipe "Neutrar", composée de cinq membres. Trois d'entre eux sont des amis proches et un autre est son cousin. Bien qu'ils se soient tous investis à fond dans ce projet, il est à noter qu'avant cette aventure, aucun d'entre eux n'avait envisagé une carrière dans le cinéma.

« Même s'ils étaient mes proches amis, ils n'avaient jamais songé à la réalisation cinématographique. Ils avaient des compétences en photographie et en vidéographie et savaient manier une caméra, mais l'idée de créer un film ne les avait jamais vraiment traversé l'esprit. J'ai donc pris sur moi de leur transmettre mon savoir », déclare Mohan Kumar.

Face aux défis, une amitié inébranlable.
Face aux défis, une amitié inébranlable.

Quant à son cousin, expert en effets visuels, ses compétences ont été d'une grande valeur pour le projet. 

« Toute l'équipe a été très attentive à mes directives. Ensemble, malgré les nombreux défis, nous avons réussi à concrétiser les séquences les plus exigeantes et à produire des effets spéciaux remarquables, le tout dans un esprit de collaboration et de détermination », ajoute-t-il.

Si 'Anoxia' a propulsé Mohan Kumar sur le devant de la scène cinématographique, il n'a en réalité jamais bénéficié de formation académique dans ce domaine. En effet, c'est sa passion inébranlable pour le cinéma, présente depuis son plus jeune âge, qui a constitué sa principale source d'éducation en matière de films.

« J'ai toujours été passionné par le cinéma. J'ai grandi en regardant des films, notamment ceux de Francis Ford Coppola, qui m'ont énormément marqué. La cinématographie, les techniques, tout m'a fasciné. Des réalisateurs tels que Christopher Nolan et Quentin Tarantino ont également influencé mon parcours. J'ai pris l'habitude de voir chaque film deux fois : d'abord comme spectateur, puis pour en étudier la technique. C'est ainsi que j'ai acquis ma connaissance du métier », partage le cinéaste.

Il tourne son premier film à 10 ans

La passion de Mohan Kumar pour le cinéma ne date pas d'hier. En effet, dès ses 10 ans, il s'était essayé à la réalisation en tournant un petit film avec son téléphone portable. « Il s'agissait d'un court-métrage d'horreur de sept minutes que j'avais tourné dans notre cour, avec mes cousins dans les rôles principaux », raconte-t-il avec une touche de nostalgie.

Avec "Anoxia", il vise à démontrer ses compétences de jeune cinéaste autodidacte, tant dans l'écriture que dans la mise en scène. Il souhaite également mettre en lumière le talent des artistes mauriciens et ambitionne de porter la réalisation créative de son pays à un palier supérieur.

Malgré son amour profond pour le cinéma, c'est dans les sciences que Mohan Kumar a orienté son parcours académique. Si, pendant son cycle primaire, le cinéma l'avait captivé, cette passion s'était estompée pendant ses années de secondaire. Il envisageait alors une carrière de scientifique, spécialisé dans le domaine marin. C'est ainsi que, pour ses études supérieures à l'Université de Maurice, il a choisi la filière "Marine Science". Toutefois, à la surprise générale, juste une semaine avant d’obtenir son diplôme, la passion du cinéma l'a envahi de nouveau.

« Soudain, cet engouement pour le cinéma est revenu. J'éprouvais un besoin irrépressible d'écrire un scénario. Dès l'obtention de mon diplôme, je me suis immergé dans l'écriture, et tout s'est enchaîné naturellement. »

Fort de l'expérience acquise avec "Anoxia", il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. En effet, il envisage déjà la réalisation d'un long-métrage prévu pour 2025. Son ambition et son dévouement pour le septième art augurent d'un avenir prometteur.

 

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