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Monde des affaires : Maurice doit se réinventer face aux défis

Vidia Mooneegan, le président de Business Mauritius, avec à sa droite, Pradeep Dursun, le COO, et, à sa gauche, Kevin Ramkaloan, le CEO.

Instance représentant le secteur privé, Business Mauritius a effectué un bilan de l’année en crépuscule et les enjeux de 2020. Face à la presse, au siège social de Business Mauritius, à Ébène, le président, Vidia Mooneegan, entouré des cadres de Business Mauritius, a décortiqué la situation actuelle tout en restant optimiste pour 2020 si « nous agissons avec célérité et efficacité ». Extraits.

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L’année 2019 a été riches en événements pour l’économie mauricienne : introduction d’une nouvelle loi du travail avec une incidence directe sur la masse salariale, la tenue des élections générales, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et ses répercussions sur les échanges mondiaux, et le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, qui se concrétisera avec Boris Johnson élu comme Premier ministre.

Pour Business Mauritius, après le shift vers des enjeux politiques, la priorité est l’économie en 2020. Maurice est à un stade où les mesures correctives rapides ne sont plus d’actualité. Le pays a besoin d’une réforme en profondeur. Le monde des affaires a des objectifs précis avec quatre priorités et 13 thèmes sur lesquels il faudrait avancer de manière cohérente et systémique.

« En tant que communauté des affaires, pour l’année prochaine, la mise en place d’une politique énergétique qui permette un développement dans tous les piliers du secteur sucre et qui sera un moteur de croissance est une de nos priorités. L’investissement est là et peut rapidement être débloqué sur l’énergie. Ensuite, nous parlons de l’Afrique. Tous les membres de Business Mauritius voient les opportunités en Afrique et estiment que nous devons les cristalliser. Puis, il y a la facilitation des affaires, qui comprend, entre autres, la pérennité financière, la partie des règles de jeu équitables, » a dit Kevin Ramkaloan, Chief Executive Officer de Business Mauritius.

 « (…) Nous ne sommes plus dans cette logique où une chose apportera de grands résultats. Nous ne sommes plus dans les mesures correctives rapides. L’Ile Maurice est arrivée à un stade où elle doit se réinventer en profondeur. »


Lois du travail

La masse salariale passe à 30 % des coûts

L’avènement de la nouvelle loi du travail (Workers’ Rights Act) et des charges additionnelles pour l’employeur a eu une incidence directe sur les coûts opérationnels. Augmenter la productivité est la voie pour pouvoir absorber ces augmentations. Pradeep Dursun, Chief Operations Officer de Business Mauritius, a affirmé que la rémunération des employés pèse désormais 30 % des frais opérationnels d’une entreprise. Dans une firme engagée dans les services, cela pourrait grimper jusqu’à 60 %.  Dans un bref entretien au Défi Quotidien, Kevin Ramkaloan, Chief de Business Mauritius, analyse ce qui requis et comment cela se présente dans un contexte international difficile.

L’importance d’une meilleure productivité

« Au niveau des entreprises, l’objectif de croissance est entravé par une forte hausse de la masse salariale dû aux récentes modifications aux lois du travail, ainsi qu'à la pression additionnelle sur la trésorerie avec l’avènement du Portable Retirement Gratuity Fund (qui requiert des contributions dans les fonds de pension pour les employés). Ces défis demandent en contrepartie une hausse dans la productivité afin de répondre aux enjeux d'une compétition féroce sur le marché international. À Business Mauritius, nous œuvrons à travailler avec les différentes institutions de l’État pour accélérer la productivité et discuter des mesures d’accompagnement aux entreprises afin d’éviter des licenciements. »

2020, une année très difficile si…

« L’année prochaine sera difficile si nous prenons en considération ce qui passe à l’international et dans nos principaux marchés. Sur le plan local, nous avons à gérer une augmentation des charges. Nous devrons travailler davantage pour couvrir les coûts additionnels. Cependant, une lueur d'espoir émerge des récentes analyses du Fonds monétaire international qui prévoit peut-être une légère amélioration de l'économie mondiale pour la seconde moitié de 2020 si les conditions sont réunies. Cela dit, nous devons redoubler d’effort, mieux planifier et être préparés à prendre avantage de toute opportunité qui se présentera dans cette éventuelle amélioration anticipée de l’environnement économique mondiale. Il faudrait prévoir des mesures favorables à la croissance dans le prochain budget. Ce travail doit être fait dans l'esprit d'une collaboration public-privé. »


Analyse sectorielle

Être agile pour saisir les opportunités

La croissance en 2019 serait de 3,7 % selon les projections de la Banque de Maurice. L’industrie sucrière nécessite une réforme dans un contexte de revenus inférieurs au coût de production. Le textile demande une refonte. Le tourisme s’essouffle. À ce stade, selon, la direction de Business Mauritius, l’économie est à la croisée des chemins. Des opportunités, comme mentionné plus hauts, sont là. Cependant, il faudra être agile. Ci-dessus un condensé des analyses du CEO de Business Mauritius.

Sucre : 

Le secteur cannier grandira avec deux éléments. Le premier est davantage de nouveaux marchés pour les produits à valeur ajoutée. Le second est le Biomass Framework pour mieux rémunérer l’énergie qui est produite par cette industrie.

Industrie manufacturière : 

Le secteur textile doit aller chercher des opportunités là où elles se trouvent. (…) Mais on devrait aussi, en filigrane, se réinventer avec l’absorption de nouvelles technologies. C’est extrêmement important. Nous devons augmenter la productivité et cette productivité doit venir à travers l’innovation et les nouvelles technologies.

Services financiers

Pour le secteur des services financiers, après les soucis, beaucoup de travail a été fait. L’OCDE a mis sur la liste blanche. L’UE nous a listé correctement. Aujourd’hui, il s’agit de mettre en place les jalons de ce qu’on avait travaillé en 2018 et 2019 et qui doivent être ravivés. C’est lié à la mise à exécution des actions du plan directeur.

Tourisme

Le tourisme termine l’année sur une note presque neutre (baisse de 0,8 % des arrivées sur la période de janvier à novembre). Pour les membres de Business Mauritius, il est important qu’il y ait beaucoup plus d’authenticité vers le produit mauricien, qu’on monte en gamme et que le pays reste propre. Il y a un travail fort à être fait, consensuel, pour garder l’Ile Maurice très propre.
 

 

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