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Motocyclisme : ces adeptes de la bécane qui roulent leur bosse

Shahanara Motala, Ashmira Phillips et Fatimah Ismael. Shahanara Motala, Ashmira Phillips et Fatimah Ismael.

Les motos fascinent autant les femmes que les hommes. Nombreuses sont celles qui prennent plaisir à tenir le guidon. Elles apprécient la sensation que cela leur procure. Pour la plupart, cette passion remonte à l’enfance. Rencontre avec des adeptes de la moto qui n’ont pas froid aux yeux.

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Fatimah Ismael n’est pas une inconnue de l’univers des deux-roues à Maurice. Cette habitante de Médine Camp-de-Masque démontre régulièrement ses qualités de pilote sur les circuits compétitifs. Elle n’a que dix ans lorsqu’elle essaie pour la première fois une mobylette.

« Elle appartenait à mon père. Il me permettait de la monter et de faire des tours dans le quartier. Puis j’ai découvert des émissions consacrées aux championnats de moto de vitesse à la télé. J’étais émerveillée par la prouesse des pilotes », se souvient Fatimah. Son père l’encourage alors à réaliser son rêve en lui offrant une Yamaha. Elle n’a que 17 ans. Une année plus tard, elle décroche son permis de conduire.

Toujours en 2006, Fatimah tente une nouvelle aventure. Elle essaie sa motocyclette sur l’asphalte de l’aire de stationnement du Stade Anjalay à Belle-Vue-Harel. « Depuis 2006, je dois avoir participé à pas moins de 600 compétitions dans ce stade. J’ai aussi décroché des prix », dit-elle en toute modestie.

Elle estime que la motocyclette a changé sa vie pour le meilleur. « J’ai toujours été un garçon manqué, mais je fréquentais un collège pour filles. Elles étaient réticentes à l’idée d’être mon amie. Elles cultivaient des idées reçues sur ma façon d’être. Ma moto était là et c’est elle qui est devenue ma meilleure amie. Aujourd’hui, grâce à elle, on me reconnaît partout où je vais », confie celle qui s’intéresse aussi à la pâtisserie. Elle souhaite désormais partager son amour pour la mécanique avec d’autres Mauriciens.

Depuis le début de l’année, elle donne des cours de conduite aux garçons comme aux filles. « Les cours sont dispensés gratuitement. De nombreuses filles veulent apprendre à piloter une moto ou encore s’entraîner pour participer aux championnats. » Fatimah veut aussi conscientiser les jeunes sur la sécurité routière et la conduite responsable.

Championnats et rallyes

Shahanara Motala, 23 ans, est une motocycliste autodidacte. Petite, elle passe son temps à contempler ses cousins frimer sur leur moto. Elle rêve d’être à leur place. Au même moment, elle découvre le championnat Moto GP à la télévision. « J’accompagnais souvent mon père à son atelier de vulcanisation moderne à Port-Louis. Discrètement, je m’amusais à garer sa Mini Honda et j’osais des petites figures sur le parking », se remémore-t-elle. Au fil des années, elle reçoit un scooter et une motocyclette de 50 CC chacun. Depuis, elle ne cesse de parfaire ses techniques de conduite.

En 2016, elle se présente à son premier championnat. À deux reprises, elle termine en troisième position. Elle maîtrise aussi plusieurs aspects techniques liés à l’automobile, car cela fait six ans qu’elle travaille dans l’atelier de son père. Souvent, elle accompagne son fiancé aux rallyes automobiles en tant que copilote. « Fort heureusement il m’encourage dans tout ce que j’entreprends. Mon fiancé, mon père et moi travaillons sur un projet en ce moment. Ce sera une première dans le domaine de la moto à Maurice. »

Ashmira Phillips, 27 ans, possède une Ducati Monster 696. Elle fait tourner les têtes là où elle passe. « Les gens devinent rarement qu’il y a une femme sous le casque intégral et la combinaison de motard. On ne me remarque que quand je fais le plein d’essence ou quand je m’arrête devant des feux de signalisation. Les gens sont étonnés de voir qu’une femme tient le guidon d’une Ducati », indique l’habitante de Grand-Baie.

Les souvenirs de son enfance refont surface. Elle se revoit montant avec son papa sur son scooter pour aller à l’école. À 19 ans, son père lui offre un scooter pour se rendre à ses cours de comptabilité. « Peu de temps après, il m’a obligé à vendre l’engin, car il avait peur que je fasse un accident de la route. »

Une Ducati Monster 696 en cadeau

Quelques années plus tard, elle fait la connaissance de celui qui deviendra son époux, Carl Phillips. Lors des conversations, ils découvrent qu’ils partagent la même passion pour les deux-roues. « Un jour, Carl m’a demandé de l’accompagner chez Ruben Racing pour qu’il s’achète une moto. En même temps, il m’a demandé s’il y avait une moto qui m’intéressait. Je lui ai dit que ce serait bien d’avoir une Kawasaki KLX 125 pour apprendre les techniques de pilotage avant de recevoir ma moto de rêve. Sans hésiter, il me l’a offerte », confie Ashmira.

Puis, Carl lui offre une Kawasaki Ninja 250R. Trois mois plus tard, elle obtient sa dream bike, la Ducati Monster 696 de 700 CC. Son prochain objectif est de s’acheter une moto sportive. D’abord, elle compte se perfectionner en suivant le premier niveau à la California Super Bike School. « Carl l’a déjà fait. Ensuite, nous allons suivre les prochains niveaux ensemble. Il se rend souvent dans son pays, l’Afrique du Sud, pour des track days avec ses amis. Je souhaite pouvoir l’accompagner un jour. »

 

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