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Motocyclistes: Permis de tuer ?

Parmi les 108 victimes d’accidents fatals depuis le début de l’année, on compte 43 motocyclistes… Les chiffres prouvent qu’ils sont les plus vulnérables des usagers de la route. Eux, ils estiment être les souffre-douleur de la police. Le débat sur le permis de conduire des deux-roues refait surface… À 19 ans, Jean a obtenu son permis provisoire de motocyclette il y a dix mois. Il a reçu de ses parents une moto en cadeau d’anniversaire. Actuellement, elle est en réparation chez un garagiste. Le jeune homme en est à sa sixième chute. Il s’est légèrement blessé, mais la moto est sérieusement endommagée. [blockquote]« Heureusement que je n’ai blessé personne. Je ne suis pas imprudent sur la route. Je connais et respecte le Code de la route, mais il me manque de la pratique… », explique-t-il. [/blockquote] Selon Alain Jeannot, porte-parole de Prévention routière avant tout (Prat), « les motocyclistes sont vingt fois plus vulnérables que les automobilistes ». Selon lui, malgré les campagnes de sensibilisation, ils ne se défont pas de certaines mauvaises habitudes sur la route. « Cela représente un danger, non seulement pour eux, mais pour tous les autres usagers de la route. Ils doivent redoubler de vigilance pour ne pas avoir d’accident. Par exemple, les motocyclistes les doublent à gauche. Ils font aussi fi du Code de la route et se mettent en danger. Le port du casque qui représente le seul accessoire de protection est souvent négligé. Ils roulent sans l’attacher », avance Alain Jeannot. « Chaque automobiliste doit connaître son véhicule. Malheureusement les motocyclistes ne prennent pas la peine de bien comprendre le fonctionnement de leur engin avant de le conduire…», ajoute-t-il. Il est de ceux qui pensent qu’il faut une école pour les deux-roues et lance un appel au ministre concerné pour revoir le système actuel.

Barlen Munusami - Auteur du livre Guide complet du conducteu: « La conduite à moto est inquiétante »

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/div> Plus d’un tiers de ceux qui décèdent dans les accidents sont des motocyclistes. Comment expliquer cela ? Il y a plus de 192 000 moto-cyclettes dans le pays. C’est un des véhicules les plus accessibles, surtout sur le plan financier. N’importe qui peut acheter une moto, surtout ceux de seconde main qui peuvent coûter Rs 3 000, Rs 5 000 ou Rs 8 000. Puis, il y a la manière dont on obtient un permis provisoire ('Learner') ou le permis. Il suffit de réussir à l’examen oral. Il n’est pas nécessaire de toucher une moto. C’est pour cela que nous avons de plus en plus de jeunes qui préfèrent les motos, c’est tellement facile d’obtenir le permis. A 15 ans, vous pouvez conduire une mobylette et à 17 ans, une motocyclette, avec des restrictions. Il ne faut pas oublier qu’en général à cet âge, les jeunes manquent de maturité, ils ne sont pas assez responsables, ne connaissant pas assez ce qu’est le devoir civique et n’ont pas d’expérience. Ce même jeune, avec un permis provisoire, peut conduire sans la supervision d’un adulte et sans aucune formation préalable. On ne cesse de dire qu’il faut connaître le Code de la route, mais il faut aussi respecter les règles. En ce qui concerne les deux roues, il y a des techniques à apprendre. Or, ces techniques ne sont pas évaluées par un examinateur, avant que le permis soit accordé. Il est utile de savoir comment négocier un virage et comment gérer son poids, afin de ne pas perdre l’équilibre. Puis, le seul élément qui les protège est le casque, tandis que dans une voiture il y a beaucoup d’accessoires de sécurité. [blockquote]«On ne cesse de dire qu’il faut connaître le Code de la route, mais il faut aussi respecter les règles.»[/blockquote] Quelles sont les manœuvres dangereuses les plus courantes ? La conduite des motocyclistes est en général inquiétante. Ils aiment zigzaguer, ce qui est très dangereux et peut leur faire perdre l’équilibre. Cette pratique agace les autres usagers de la route, car ils n’hésitent pas à slalomer entre les voitures. La plupart des motocyclistes doublent les véhicules du côté gauche et on a l’impression que c’est normal. En fait, c’est une pratique très dangereuse qui dérange réellement les usagers de la route. Certains utilisent leurs motos pour véhiculer plus de deux personnes. Puis, ils y a des parents irrespon-sables qui transportent leurs enfants de bas âge à moto. Ils vont mettre l’enfant au milieu puis essayer de le camoufler au risque de l’étouffer. Ils ne vont pas lui mettre de casque. Kan nou kontan nou zanfan nou pa kapav met zot lavi an danze. Que peut-on faire pour mettre un frein à ces accidents ? La formation théorique et pratique est primordiale. Je pense qu’il faut beaucoup de campagnes de sensibilisation pour faire comprendre aux propriétaires des deux-roues qu’ils sont très vulnérables et qu’ils doivent prendre des précautions supplémentaires. Il est grand temps de revoir la loi. On ne peut continuer avec le système actuel de permis.

Gervais Polin, formateur EN deux-roues: « Notre système est archaïque »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"1948","attributes":{"class":"media-image alignnone size-full wp-image-2070","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"motocyclete"}}]] « Pour apprendre à conduire une voiture, il faut travailler avec un moniteur d’auto-école ou quelqu’un qui sait déjà conduire, tandis que pour les motos les gens ont tendance à apprendre seuls. Le motocycliste pense qu’il n’a pas besoin de guide », estime Gervais Polin, ex-policier et formateur qualifié. Il déplore l’absence d’une école pour les usagers de deux-roues, qui sont les plus exposés aux accidents. [blockquote]« La formation est essentielle. Sans elle, le nombre d’accidents ne diminuera pas. Une moto, c’est comme une arme feu. Si on ne sait pas l’utiliser, on se blesse et on blesse les autres », ajoute-t-il.[/blockquote] Selon lui, la formation est importante pour apprendre les techniques qui ne s’apprennent pas forcément dans les livres. « Il faut avoir un temps de réaction, savoir à quel moment freiner, comment conduire quand il pleut et savoir maintenir son équilibre. De plus, il est important de conduire tout en prenant en considération le déplacement des autres usagers de la route. » « Ou pass antre sink konn ou roul enn ti bout dan Casernes ou gayn ou permi ! » regrette-t-il. « Ce n’est pas suffisant. Les examinateurs ne doivent pas continuer à faire leurs évaluations ainsi. Cette même personne se dans les rues fera face à des situations auxquelles elle n’a pas été préparée. Les examens doivent se faire dans les rues comme cela se fait en Europe. Même pour les autres véhicules, il faut introduire le permis moratoire. Si, pendant un an, l’automobiliste n’a pas commis de délit grave, on lui donne son permis permanent », suggère-t-il.
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