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National Wage Consultative Council Bill - Callichurn: «Le salaire minimum, un outil pour combattre la pauvreté»

Les débats ont été lancés mardi sur le National Wage Consultative Council Bill. Selon Soodesh Callichurn, le projet de loi réduira les inégalités salariales. L’opposition, elle, insiste que ce ‘bill’ n’introduit pas le salaire minimal mais permet la création d’un conseil qui fera des recommandations au ministre. Les débats ont été ajournés au 24 mai. Le ministre du Travail et des relations industrielles, Soodesh Callichurn, a défendu son texte de loi sur la création d’un National Wage Consultative Council (NWCC). Cette structure sera chargée de formuler des recommandations au gouvernement sur l’introduction d’un salaire minimal dans les secteurs public et privé, « à travers un processus transparent », soutient le ministre. Annoncé dans le programme gouvernemental 2015-19, le salaire minimum vise à hisser vers le haut les travailleurs qui sont au bas de l’échelle salariale. « C’est une décision politique majeure qui touche la pauvreté et l’inégalité des revenus. Le but est d’améliorer le bien-être des travailleurs et ainsi améliorer le bien-être de la nation », a soutenu Soodesh Callichurn. Pour le ministre, c’est admissible que des travailleurs se donnent corps et âme au travail, alors qu’ils reçoivent des salaires situés en dessous du seuil de pauvreté. « Le National Remuneration Board, même s’il a bien rendu service, est dépassé. Il est temps que Maurice se mette au pas. Plus de 150 pays ont adopté une forme ou une autre de salaire minimum. » Soodesh Callichurn rappelle que le salaire minimum existait déjà à Maurice. « Il avait été introduit, pour la première fois dans le secteur privé, en 1939. Il ne concernait que les travailleurs agricoles dans le district de Moka. » Au fil du temps, il a été étendu sur le plan national et aux travailleurs de divers secteurs. Mais en 1973, l’Industrial Relations Act a remplacé le salaire minimal pour introduire le National Remuneration Board. Critiquant l’ancien gouvernement qui a « failli lamentablement à résoudre la question de la pauvreté et de l’inégalité des salaires », Soodesh Callichurn a souligné que le nombre d’individus de la population, considérés comme économiquement vulnérables, a augmenté de 10,2 % à 12,7 % en 2012. Selon les statistiques, 122 700 Mauriciens vivaient dans une pauvreté relative en 2012. « Des centaines de millions ont été jetées dans des projets inutiles. Cet argent aurait pu être utilisé au bénéfice des pauvres », a indiqué le ministre. Il estime que « le salaire minimum doit être vu comme un outil additionnel pour résoudre le problème de pauvreté et d’inégalité salariale… » Le ministre a souligné avoir eu des « consultations extensives avec tous les partenaires sociaux », avant de proposer ce texte de loi. Il concède, cependant, que « ce n’est pas facile et pratiquement impossible d’obtenir un consensus sur une question aussi sensible et complexe que le salaire minimum ». À ceux qui craignent que l’introduction du salaire minimal entraîne des licenciements, le ministre affirme que dans d’autres pays – comme le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Malaisie –, cette démarche a eu un effet positif sur la productivité des travailleurs. Les Remuneration Regulations continueront d’exister et seront révisées tous les cinq ans. Elles coïncideront avec la publication du rapport du Pay Research Bureau. Après des consultations avec le secteur privé et les syndicats, des amendements sont apportés au texte initial. Pour ceux qui ont un travail à plein temps, le calcul du salaire minimal ne se fera pas selon le tarif horaire, mais sur le tarif mensuel de l’employé. Et pour ne pas « empiéter sur la liberté d’expression des membres du conseil, la clause de confidentialité a été supprimée ».  
 

Interventions parlementaires

C’est avant tout un conseil qui sera créé, selon Veda Baloomoody

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/div> Veda Baloomoody est intervenu au nom du Mouvement militant mauricien (MMM), lors des débats de mardi. Le député a insisté sur le fait que le National Wage Consultative Council Bill « n’introduit pas le salaire minimum, mais crée un conseil qui fera des recommandations au ministre. Ce dernier pourra rejeter ces recommandations s’il le souhaite ». Il a rappelé que l’alliance Lepep avait promis, dans son manifeste électoral, qu’elle introduirait le salaire minimal dans les trois mois suivant sa prise de pouvoir. « Seize mois plus tard, nous votons pour l’établissement d’un conseil qui est, de plus, controversé. Le ministre a réussi à se mettre tous les partenaires à dos. » Pour Veda Baloomoody, ce texte de loi aurait dû se faire dans un esprit de consensus, en prenant le temps qu’il faut. « Le processus adopté ici me rappelle comment le précédent gouvernement avait introduit le National Wage Council alors que tous les travailleurs étaient contre. » Raison pour laquelle il conseille au ministre de poursuivre les consultations pour arriver à un vrai consensus. Le député mauve a précisé que le texte de loi ne garantit pas l’introduction d’un salaire minimum, car le ministre peut rejeter les recommandations du conseil. « Il n’y a pas de garantie que le salaire minimum sera introduit. » Il craint aussi que certains employeurs paient des salaires de l’heure dans des secteurs comme la restauration. Le conseil comprendra 32 membres. « Le ministère en choisira 18. Un quorum de 12 membres est suffisant. Le gouvernement n’a pas besoin que les syndicalistes siègent au conseil pour formuler une recommandation. »

Eddy Boissézon

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"17302","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-29338","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"480","alt":"Eddy Boiss\u00e9zon"}}]] Le Parliamentary Private Secretary, Eddy Boissézon, déplore le fait que l’opposition n’ait rien de positif à dire sur le bill. « C’est chagrinant qu’ils n’ont que des reproches à faire. » Selon l’élu du Muvman Liberater, le salaire minimal améliorera la performance des employés tout en les payant mieux. « Dans les pays où il a été introduit, on a vu une hausse de la demande dans les commerces grâce à l’amélioration des salaires. »

Dharmendar Sesungkur

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"17305","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-29341","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"480","alt":"Dharmendar Sesungkur"}}]] Pour le député du MSM, Dharmendar Sesungkur, « depuis qu’il est au pouvoir, le gouvernement n’a cessé de prendre des mesures pour améliorer le sort des plus démunis. Il y a notamment l’augmentation de la pension de vieillesse, l’octroi de Rs 600 de compensation salariale (NdlR pour les salaires les plus bas) et aujourd’hui, le salaire minimal. Ce salaire minimal assurera la paix et la stabilité sociale ».
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Tulsiraj Benydin

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"17304","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-29340","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"480","alt":"Tulsiraj Benydin"}}]] Le député et ancien syndicaliste rappelle qu’il a mené, il y a longtemps, un combat pour l’introduction d’un salaire minimal. « Je suis heureux que cela se concrétise aujourd’hui. » Il explique que le salaire minimal permettra aux travailleurs situés au plus bas de l’échelle salariale de mener une vie décente. Il estime ce projet de loi cadre avec la convention 131 de l’Organisation internationale du Travail. « Il n’y a aucune étude qui affirme que le salaire minimal a eu des effets néfastes sur l’emploi. Je suis satisfait que cela ait été fait dans le dialogue et la concertation. »

Salim Abbas Mamode

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"17303","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-29339","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"480","alt":"Salim Abbas Mamode"}}]] Le député du PMSD estime que le salaire minimal aidera les plus démunis à se sortir de leur misère quotidienne. Il estime qu’ils deviendront plus productifs dans leur travail et que cela aura un effet positif sur les industries. Il félicite le ministre du Travail.
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Dhananjay Ramful

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Le député du Parti travailliste accueille le projet de loi. Mais il précise qu’il faut reconnaître que « c’est l’ancien ministre du Travail, Shakeel Mohamed, qui est derrière le rapport de François Eyraud sur le salaire minimal. J’aurais souhaité que le ministre Soodesh Callichurn ait plus de concertation avec les syndicats. Plusieurs questions méritent des réponses : l’avenir du National Remuneration Board et du Pay Research Bureau. Je souhaite que l’on revoie le quorum afin que les représentants des travailleurs ne se retrouvent pas un jour en minorité. Par ailleurs, j’estime que la loi accorde au ministre du Travail trop de pouvoir sur le National Wage Consultative Council ».
 

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