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Négligence médicale alléguée : la vie brisée de Bibi Kawsar Boolaky

Bibi Kawsar Boolaky, âgée de 40 ans, n’est plus la femme active qu’elle était auparavant. La mère de famille a dû subir trois opérations en Allemagne.

Entre novembre 2017 et février 2019, Bibi Kawsar Boolaky a subi dix interventions chirurgicales à Maurice. Cette mère de famille, actuellement aux prises avec la dépression, affirme avoir été victime de négligence médicale.

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Elle a dû subir 13 interventions chirurgicales pour un kyste ovarien, dont dix à Maurice avec quatre médecins différents, ce qui lui a coûté des millions. Elle envisage d’intenter une action en justice pour grave négligence médicale afin de réclamer des dommages et intérêts à ces quatre médecins. Pendant ce temps, un cinquième médecin, qui a profité de la situation pour extorquer de l’argent, a été arrêté par la police, le jeudi 31 août 2023 pour escroquerie.

La vie de Bibi Kawsar Boolaky, âgée de 40 ans, mariée et mère de deux enfants, a pris un tournant inattendu en novembre 2017. À l’époque, elle était en excellente santé, menait une vie active en tant que maquilleuse professionnelle et apportait son soutien à l’entreprise de boulangerie de son époux. De plus, elle avait la discipline de se rendre à la salle de sport tous les jours pour sa séance de zumba. Cependant, cette période a pris fin brusquement.
Bibi Kawsar Boolaky avait choisi un gynécologue de confiance pour ses deux grossesses. Tout semblait aller pour le mieux jusqu’à ce qu’elle soit confrontée à des menstruations continues. Inquiète, elle consulte son gynécologue en novembre 2017. Il lui prescrivit des pilules contraceptives pour mettre fin à ce problème. Malheureusement, les saignements ne cessent pas comme espéré.

Le 25 novembre 2017, Bibi Kawsar Boolaky ressent une douleur aiguë dans son abdomen, une douleur qui ne fait que s’intensifier jusqu’à la faire perdre connaissance. Elle est conduite aux urgences de l’hôpital Wellkin. De multiples tests sont effectués, à la suite de quoi le diagnostic tombe. La présence d’un kyste ovarien hémorragique, mesurant 51 par 29 mm en coupe axiale, est détectée au côté droit. Une situation alarmante.

La clinique l’informe qu’elle sera référée à un gynécologue. Bibi Kawsar Boolaky refuse, expliquant qu’elle est déjà suivie par un gynécologue privé qui connaît bien son dossier. Elle décide alors de quitter la clinique et de retourner voir son gynécologue, qui lui prescrit des médicaments et l’assure que le kyste ovarien va disparaître, mais en vain.

En janvier 2018, toujours souffrante, la mère de famille se tourne de nouveau vers son gynécologue dans sa clinique privée à Beau-Bassin. Le gynécologue réalise une échographie qui révèle que le kyste ovarien a grossi. La présence d’un second kyste ovarien est également détectée. 
Son gynécologue l’informe qu’elle doit subir une intervention chirurgicale immédiatement et qu’il utilisera une nouvelle technique chirurgicale appelée chirurgie laparoscopique. Plus tard, Bibi Kawsar Boolaky découvrira que la chirurgie laparoscopique existe depuis les années 90 et que cette technique n’est pas nouvelle. La chirurgie est réalisée en février 2018.

« Je suis devenue comme un cobaye »

Malheureusement, l’état de santé de Bibi Kawsar Boolaky se détériore. Comme la santé n’a pas de prix, elle consulte trois autres médecins, chacun prescrivant des médicaments antibiotiques et effectuant même des interventions chirurgicales sur les kystes. Cependant, rien ne change pour la patiente. « Je suis devenue comme un cobaye pour ces quatre médecins qui ont profité de moi en me soutirant de l’argent au péril de ma vie. Ils m’ont tellement prescrit d’antibiotiques que mon système immunitaire ne fonctionne plus. J’aurais pu perdre la vie à cause de leur négligence », déclare-t-elle. 

En quête de réponses, et de solutions, Bibi Kawsar Boolaky décide de se rendre en Allemagne avec tous ses dossiers médicaux en février 2019. Là-bas, les médecins découvrent que lors d’une chirurgie laparoscopique antérieure réalisée à Maurice, son muscle abdominal droit a été gravement endommagé. Cela expliquait les récurrences d’abcès et la formation de pus. Une intervention chirurgicale est nécessaire pour réparer le muscle abdominal endommagé.

Opérations éprouvantes

Cependant, les tribulations de Bibi Kawsar Boolaky ne s’arrêtent pas là. Elle a dû subir pas moins de 13 opérations au total, dont trois en Allemagne, y compris une révision de la plaie et l’excision de tissus malades, ainsi qu’une chirurgie plastique pour la reconstruction de sa paroi abdominale. Ces opérations ont été éprouvantes et ont nécessité un séjour prolongé en Allemagne, accompagné d’une facture médicale dépassant les deux millions de roupies.

Cette longue et dou-loureuse épreuve a eu un impact dévastateur sur la vie de Bibi Kawsar Boolaky. Avant novembre 2017, elle était une maquilleuse professionnelle talentueuse, une épouse active dans l’entreprise familiale de boulangerie et une sportive assidue. Aujourd’hui, elle ne peut plus exercer son métier de maquilleuse, ni aider son mari dans son entreprise ou pratiquer le sport qu’elle aimait tant. Elle est devenue dépendante de sa famille, luttant contre une dépression sévère, une tristesse profonde, l’insomnie, l’irritabilité et des pensées pessimistes. Elle est suivie par un psychiatre sur une base hebdomadaire et doit prendre des médicaments.

Escroquée de Rs 99 600 par le Dr Prakash Maha Ramburrun

Le Dr Prakash Maha Ramburrun est arrêté pour escroquerie par la police de Rose-Hill, le jeudi 31 août 2023, dans le cadre d’une enquête après une plainte déposée par Kawsar Boolaky le 5 août 2023. Le médecin a retrouvé la liberté sous caution.

Dans sa plainte, elle affirme avoir rencontré le Dr Ram Prakash Ramburrun dans son cabinet de consultation à Belle-Rose en janvier 2021. Elle lui aurait confié ses préoccupations de santé ainsi que les expériences de négligence médicale dont elle aurait été victime entre novembre 2017 et octobre 2019. Le Dr Ramburrun lui aurait alors proposé d’intenter des poursuites contre les médecins concernés, en lui indiquant qu’il prendrait la responsabilité totale de ces démarches juridiques moyennant rétribution. 

Selon Kawsar Boolaky, le Dr Ramburrun lui aurait suggéré un montant de Rs 99 600, incluant les frais d’avocat et les coûts juridiques. Acceptant cette offre, elle aurait effectué le paiement en espèces le 20 mai 2021 vers 16 heures, au cabinet du médecin. 

Cependant, par la suite, elle soutient n’avoir reçu aucun suivi ni aucune information concernant les démarches juridiques promises, malgré le paiement effectué. De plus, le 5 août 2023, lorsqu’elle aurait tenté de rencontrer le Dr Ramburrun pour obtenir des éclaircissements, il aurait catégoriquement refusé de la rencontrer.

 

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