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Rajiv Servansingh : «Betamax n’a pas pris le pays en otage»

Rajiv Servansingh

« Le pays fait face en permanence à une pénurie potentielle de produits pétroliers parce que nous avons un problème de stockage à Maurice. » C’est ce qu’affirme l’observateur économique et politique Rajiv Servansingh.

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Invité du Grand journal de Radio Plus, Rajiv Servansingh a apporté un nouvel éclairage au bras de fer qui oppose la compagnie Betamax à la State Trading Corporation pour l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. Selon lui, Veekram Bhunjun, directeur de Betamax, n’a pas pris le pays en otage. Il n’est pas non plus antipatriotique quand il loge une plainte à la Cour en Inde afin de réclamer son dû à l’État mauricien.

«Il a fait quelque chose de tout à fait légal et est bien dans son rôle, car il défend les intérêts de sa compagnie», a fait comprendre Rajiv Servansingh au micro de Jane Lutchmaya et d’Eshan Dinally.

Un pétrolier chaque 21 jours

Pour lui, l’affaire Betamax devrait faire prendre conscience aux autorités de l’importance de revoir le volume de stockage des produits pétroliers à Maurice. « Un pétrolier arrive à Maurice tous les 21 jours et il y a un flottement de sept jours, ce qui fait que nous sommes constamment confrontés à une éventuelle pénurie en produits pétroliers si toutefois il y a un contretemps dans le transport de ces produits », a-t-il affirmé. Ainsi, la capacité de stockage des produits pétroliers doit être rehaussée afin d’avoir une réserve de deux à trois mois, ce qui mettrait le pays à l’abri d’une pénurie.

« Nous devons profiter de cette crise pour que la population prenne conscience que nous faisons face à une situation de pénurie en permanence », a-t-il expliqué. Et d’espérer que le gouvernement prenne les mesures qui s’imposent pour remédier à la situation. Il a aussi critiqué la décision prise par l’ancien gouvernement de confier à une compagnie privée l’approvisionnement du pays pour un item aussi sensible que les produits pétroliers. C’était la responsabilité de la STC, insiste-t-il.

Par ailleurs, Rajiv Servansingh est d’avis que la partielle au no 18 Belle-Rose/Quatre-Bornes n’a pas de véritables enjeux. Compte-tenu du manque d’intérêt de l’électorat, il pense que le taux d’abstention risque d’être élevé. Cependant l’issue du scrutin va permettre aux principaux partis de se positionner pour d’éventuelles alliances.

Il a déploré la mauvaise stratégie politique de Roshi Bhadain qui a démissionné de son poste de député et provoqué la partielle sans s’assurer du soutien des autres partis de l’opposition.


Pas de pénurie

Le directeur de la STC Ravi Dhaliah a été rassurant en faisant comprendre que le pays ne manquera pas de produits pétroliers.  Il a aussi affirmé que la STC a entamé des discussions pour récupérer la cargaison de produits bloqués en Inde.  « Ce n’est pas vrai de dire que toute la cargaison de produits pétroliers est bloquée sur un bateau. Ce n’est que 25 % de notre importation », a-t-il affirmé.

Ravi Dhaliah a souligné que la STC ne va pas céder aux pressions exercées par Betamax. Il préfère que l’affaire suive son cours au tribunal. Veekram Bhunjun, l’un des directeurs de Betamax, a fait comprendre qu’à aucun moment sa compagnie n’a souhaité bloquer le carburant de la STC. « Nous ne faisons que réclamer nos droits et cela ne peut être considéré comme un acte antipatriotique », a-t-il fait ressortir.

Pour lui, l’acte antipatriotique vient plutôt du côté de la STC qui a révoqué le contrat de Betamax pour des clauses considérées « abusives ». « Cette mesure a saboté une compagnie mauricienne qui a investi Rs 3 milliards et qui donnait du travail à 500 personnes », s’insurge-t-il.

 

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