Faits Divers

Mort d’un adolescent à l’ile-aux-aigrettes : la mère de Ritish Bundhoo parle de règlement de comptes

Kunal Bundhoo Kunal Bundhoo, aussi appelé Ritish.

Le corps de Kunal (Ritish) Bundhoo, un étudiant de 14 ans, a été repêché à l’île-aux-Aigrettes. Selon la mère de l’adolescent, sa mort ne serait pas due à la noyade. Reshma Bundhoo penche plutôt pour une agression mortelle. Durant ce même week-end, deux autres cas de noyade ont été enregistrés. Les victimes sont Jean Mathieu Kent Angéline, 26 ans, et Ramparsad Rangarajan, un ressortissant indien âgé de 29 ans. 

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Kunal a-t-il été victime d’une agression mortelle maquillée en noyade ? Telle est, du moins, la thèse que défend Reshma Bundhoo, la mère de la victime, âgée de 41 ans.

La veille de sa disparition, l’adolescent, également connu comme Ritish, était en compagnie de ses cousins. Ils se trouvaient à Ville-Noire et, on ne sait pour quelle raison, l’adolescent a tapé du poing sur une voiture. « Un groupe de personnes en colère, occupants du véhicule, a surgi. Ritish a paniqué et s’est sauvé. Ses cousins sont, eux, restés sur place et ont essayé de calmer les nouveaux arrivants. La dernière fois que mon fils a été vu vivant, c’était lorsqu’il courait sur le pont de Ville-Noire », relate Reshma Bundhoo.

« Je suis dans la forêt, venez vite me chercher »

Ritish va alors disparaître de la circulation. Ce n’est que plus tard dans la soirée qu’il redonnera signe de vie. Sa cousine Reeyah va, en effet, recevoir un appel téléphonique. « Vers 22 heures, Ritish m’a appelée pour me demander de dire à un cousin de venir le chercher. Linn dir ki li dan enn bwa, vinn pran li vit », relate la cousine. Ses proches se sont tout de suite lancés à sa recherche, mais sans résultats.

Vers 22 heures, Ritish m’a appelée pour me demander de dire à un cousin de venir le chercher. Linn dir ki li dan enn bwa, vinn pren li vit»

La mère de Ritish n’a été tenue au courant de la disparition de son fils que le lendemain. « J’ai été alertée samedi vers midi. Je me suis tout de suite rendue sur place. Nous avons poussé les recherches dans plusieurs régions : Petit-Bel-Air, Blue Bay, Mahébourg. Toujours sans succès. Après une nuit blanche, le dimanche matin, la terrible nouvelle est tombée. Le corps sans vie de mon fils a été repêché à Trou Mootoo, île-aux-Aigrettes. »

Après s’être informée des derniers moments connus de son fils, Reshma Bundhoo n’est pas prête à accepter les conclusions du médecin légiste qui, dans son rapport post mortem, a attribué le décès de Ritish à l’asphyxie causée par la noyade. « On l’a agressé et jeté en mer », affirme cette femme meurtrie et anéantie par le décès de son fils. Ce qui la conforte dans son jugement, c’est le fait que le corps de son fils a été retrouvé « à un endroit opposé à celui où il a été vu la dernière fois ». Il s’agit tout bonnement, selon elle, d’« un règlement de comptes ».

Le temps s’est arrêté chez la famille Bundhoo

Assise sur une chaise et entourée des membres de la famille, Reshma est inconsolable. Elle n’entendra plus la voix de son fils unique. Il ne lui reste que sa fille Varsha, 20 ans, son aînée. à Résidence La Ferme, Bambous, où ils habitent, il pleut des cordes en ce jour funeste. « Li ti ne enn zour lapli, linn mor enn zour lapli », lâche Reshma, qui ne peut retenir ses larmes. Elle arrive quand même à évoquer des souvenirs par bribes de mots entrecoupés de sanglots.

La disparition brutale de Ritish « laisse un grand vide ». Comme bon nombre de jeunes de son âge, il aimait faire du sport. Il y a quelque temps, il s’était mis à la boxe. Il s’entraînait pour remporter des compétitions. Il a d’ailleurs reçu de nombreux prix. Depuis l’année dernière, il s’était découvert une passion pour le garnissage. «Il a profité de ses vacances scolaires pour se rendre à un atelier de garnissage à Bambous. On lui avait dit qu’il pourrait venir faire son apprentissage. Mon fils m’en avait parlé. J’ai trouvé cette idée intéressante. Je lui ai donné mon accord », raconte Reshma.

Ritish s’était investi corps et âme dans ce métier. Au fil des mois, il avait acquis de l’expérience et avait refait les canapés et autres meubles de la maison. Tout dernièrement, il avait commencé à retaper les chaises. «Il n’en restait plus que deux. Il m’avait dit de ne pas m’inquiéter, qu’il allait s’en occuper. »

Devranee, la tante de Ritish, garde, elle aussi, de son neveu de très bons souvenirs. « Ritish aimait passer du temps avec ses proches. Il adorait s’amuser avec ses cousins et cousines. Il venait à l’occasion des vacances et ne manquait jamais une occasion pour marquer sa présence chez nous à Rivière-des-Créoles. »

Quelques jours avant le drame, l’adolescent s’est coupé avec un couteau, alors qu’il aidait sa mère dans la cuisine. «  Comme vendredi était jour férié, Ritish n’était pas allé au collège. Ma sœur Devranee est venue. J’étais au travail. Ritish m’a appelée pour me dire qu’il voulait partir avec elle à Rivière-des-Créoles. Comme il s’était blessé à la main, je le lui ai déconseillé. Il  a insisté et je ne m’y suis plus opposée. » Reshma était loin de se douter qu’elle ne verrait plus son fils vivant.

Ritish a ainsi rejoint ses cousins. « Ils se sont rendus à Blue-Bay, puis sont retournés à Mahébourg. Ritish devait se rendre chez une de mes soeurs à Ville-Noire » explique Devranee. Mais les choses devaient prendre un cours dramatique.


 

Kent Angeline retrouvé dans un lac

Autre découverte macabre le dimanche 4 février. Le cadavre en état de décomposition  de Kent Mathieu Angeline, 26 ans, a été retrouvé dans un lac à Montagne-Blanche. Le jeune homme, père de famille, s’était rendu chez sa sœur jeudi. « Il a passé la nuit chez moi et le lendemain après-midi, il m’a dit qu’il sortait », explique cette dernière. C’est en constatant qu’il tardait à rentrer qu’elle s’est inquiétée.

« Il avait laissé ses vêtements et son cellulaire à la maison. Ce qui n’était pas dans ses habitudes. J’en ai informé les autres membres de la famille ».confie la sœur. Après des recherches qui se sont révélées infructueuses, ils ont informé la police de sa disparition. Dimanche après-midi, le corps de Kent a été retrouvé. L’autopsie a conclu à la noyade.


Sortie en mer tragique pour un touriste indien

Il voulait admirer nos fonds marins. Ramparsad Rangarajan, 29 ans, un touriste indien, a connu des difficultés lors d’une marche sous l’eau à Trou-d’eau-Douce. Il a été sorti hors de l’eau et ramené sur la plage. Les membres de l’équipe de secours ont tenté de le ranimer, mais il était trop tard. Le touriste n’a pas survécu. Selon le rapport du médecin légiste, il a péri d’une asphyxie due à la noyade.

 

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