Economie

Nouveaux règlements: les importateurs de véhicules de seconde main inquiets

Zaid Ameer, président de la Dealers in Imported Vehicles Association (DIVA), en est convaincu : le marché des voitures de seconde main sera appelé à disparaître. Il attribue cette situation aux nouveaux règlements approuvés par le Cabinet ministériel, le vendredi 24 juin. Ils stipulent que plus aucun permis d’importation ne sera émis dans les deux prochaines années. Par ailleurs, des vérifications devront être effectuées par des firmes certifiées par le gouvernement. De plus, la limite d’âge autorisée pour qu’une voiture d’occasion puisse être importée à Maurice passe de quatre ans à trois ans. C’est justement cette mesure qui inquiète les importateurs. Zaid Ameer explique qu’au Japon – pays d’où proviennent beaucoup de voitures de seconde main –, les clients paient les frais d’enregistrement et d’assurance pour une durée de trois ans lorsqu’ils achètent une voiture neuve. Du coup, ajoute-t-il, ce n’est qu’après trois ans qu’ils les revendent.

Concurrence déloyale

Le président de la DIVA souligne que 85 % des voitures de seconde main sur le marché ont donc plus de trois ans. « Nous en avions déjà parlé au gouvernement, en 2003, quand il prévoyait déjà de ramener la limite d’âge autorisée à trois ans. Ces nouvelles mesures signent l’arrêt de mort des importateurs de véhicules d’occasion . Idem pour les vans et les camionnettes qui ne sont pas disponibles avec moins de trois ans d’âge. » Zaid Ameer est d’avis que le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Protection des Consommateurs, Ashit Gungah, a été mal conseillé. « Nous allons officiellement demander, ce lundi, une révision de ce règlement. » De leur côté, les importateurs de véhicules neufs se réjouissent de ces nouvelles mesures. « Cette décision est dans l’intérêt des consommateurs car on renforce les contrôles des véhicules de seconde main importés. Cette baisse de l’âge autorisé améliorera la qualité des produits qui seront ainsi moins polluants », estime Gilles Lalanne, directeur de CFAO Motors Mauritius. Néanmoins, poursuit-il, il faut maintenant que la taxe carbone soit appliquée à la même hauteur sur les véhicules de seconde main que sur les véhicules neufs. Quant à une éventuelle hausse de prix des véhicules qui pourrait résulter de la révision de l’âge limite, Gilles Lalanne est d’avis que les clients mauriciens ont les moyens de l’absorber. Sur ce chapitre, Suttyhudeo Tengur, président de l’Association de protection de l’environnement et des consommateurs, estime que la hausse éventuelle des prix sera largement compensée par une amélioration de la qualité. « C’est une garantie pour la sécurité d’avoir des voitures mieux contrôlées et moins âgées. Avec le nombre élevé d’inondations en Europe, il y a des gens qui importent à Maurice des véhicules ayant subi des dégâts des eaux. Ces nouveaux règlements viennent limiter ces risques. Au niveau des prix, il faut une compétition, mais cela ne doit pas compromettre les normes et la qualité », conclut Suttyhudeo Tengur.
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