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Nuit sanglante à Vallée-des-Prêtres : Juwairiya torturée sous les yeux de son fils de 7 ans

La trentenaire a reçu plusieurs coups de ciseaux sur le corps.
  • « Mo mari inn sekestre mo garson ek mwa. Linn pik mwa partou ar sizo »

Elle a cru sa dernière heure venue. Juwairiya, une habitante de Vallée-des-Prêtres de 33 ans, a vécu une nuit de cauchemar entre les mains de son mari, Aslam, âgé de 32 ans. Dans la soirée du mercredi 14 au jeudi 15 décembre, la jeune mère et son fils de 7 ans ont été séquestrées par Aslam. Ce dernier aurait torturé la femme sous le regard de leur fils unique. Outre les entailles qu’ils lui aurait faites à l’aide d’une paire de ciseaux, le mari lui aurait aussi fracturé le nez. Récit de cette nuit sanglante…  

Elle porte plusieurs entailles sur le corps, une vilaine blessure au bras et a le nez fracturé. Ce sont là les séquelles d’une nuit sanglante qu’a passée Juwairiya* aux mains de son mari Aslam*. Cela s’est produit dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 décembre à leur domicile à Vallée-des-Prêtres.  

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« Mo lavi pa fasil. Mo pe sirviv, mo pe pran pasians akoz mo zanfan. Mo garson inn degout so papa. Depi de trwa zour, li la pa rod al ek so papa. Li per li », dira Juwairiya, d’une petite voix. « Il n’est pas un mauvais père », dit-elle comme pour le défendre. « Il a commencé à s’injecter une nouvelle drogue. Une fois sous son emprise, il devient violent et incontrôlable », affirme-t-elle. Cette colporteuse, qui travaille dans les rues de la capitale, revient sur cette soirée traumatisante.

Mercredi, vers une heure du matin. Juwairiya est déjà au lit quand son mari est rentré à la maison. Sur un lit au fond de la pièce, leur fils de 7 ans dort à poings fermés. « Quand il est arrivé, il a préparé son injection de drogue. Depuis quelque temps, c’est une substance noire qu’il s’injecte. Cela, alors que je sais qu’il est accro à l’héroïne », dit l’épouse. Quelques minutes après l’injection, Aslam s’est saisi du téléphone cellulaire de sa femme. « Linn koumans chek mo telefonn e li pe dir ki mo ena enn lot dimounn dan mo lavi. Linn rant dan enn alisinasion », poursuit Juwairiya. Elle dit avoir tenté de le rassurer, mais mal lui en a pris. Il a commencé à la rouer de coups.

Séquestration

« Il s’est mis à m’infliger des coups de poing à la tête et des gifles. ‘Mo pa kone kifer li ti pe rod ‘earpods’ (oreillettes) ek mwa’. J’ai alors commencé à saigner du nez et de la bouche. Il s’est dirigé vers la porte et l’a verrouillée. Linn dir ‘Mo pou touy twa avek mo garson’ », dit-elle. 

Après avoir verrouillé la chambre, Aslam s’est dirigé vers son fils. « Il l’a réveillé brutalement et lui a demandé où étaient les ‘earpods’. Il l’a aussi insulté. Il lui a dit : ‘To pe soutir to mama, to pe kasiet so ‘earpods’. To mama pe rod lot papa pou twa’ », poursuit la femme.

En plein délire, Aslam ne comprenait plus rien, selon Juwairiya. Les choses se sont envenimées pour la jeune femme et son enfant. « Aslam s’est saisi d’une paire de ciseaux. Linn koumans pik mwa partou lor mo lekor. Li pe dir mo pe tronp li. Monn debat, linn koup mo lame’ », raconte-t-elle. 

« Il ne voulait pas me croire quand je lui ai dit que je ne voyais personne. J’ai alors dû lui dire des mensonges. Monn dir li mo ena enn lot dimounn’. Cela a fonctionné. Il s’est calmé et s’est aperçu que je saignais. Mon fils était traumatisé, car toute cette scène de violence s’est déroulée sous ses yeux », dit Juwairiya. Aslam lui a alors demandé de se préparer pour aller à l’hôpital. Mais Juwairiya n’avait qu’une chose en tête : fuir avec son fils loin de cet homme.

Alors que Juwairiya se préparait, Aslam a ramassé quelques effets de son fils. « Avan monn mont dan loto, monn dir li mo pe al kit tipti kot mo mama. Kouma monn sorti, monn pran mo garson monn galoupe monn al kot mo mama. Monn rantre, monn met lakle », explique l’épouse. 

En voyant sa femme et son fils s’enfuir, Aslam a fait demi-tour et est rentré chez lui. « Je pouvais l’entendre. Li pe irle Linn koumans kraz partou. Apre linn sorti, li pe koumans galoup kouma fou. Li pe trouv dimounn, me pena personn. Wadir linn perdi latet », raconte Juwairiya.

Quelques heures après, l’épouse a porté plainte pour violence domestique contre Aslam au poste de police d’Abercrombie. Mariée depuis 12 ans, la trentenaire soutient qu’Aslam est accro à l’héroïne. « Je pensais qu’il allait changer. Trois ans avant la naissance de notre fils, il était sous le programme de méthadone, mais à peine quatre mois après la naissance de notre enfant, il s’est mis à se shooter à l’héroïne ».

Selon nos recoupements, Aslam a été conduit à l’hôpital Brown-Séquard, Beau-Bassin, le vendredi 16 décembre. « Je souhaite qu’il change pour son fils et pour sauver notre couple », dit Juwairiya. Une enquête policière a été initiée. 

Par ailleurs, la jeune femme entamera des démarches bénéficier d’un ‘Protection Order’ ce samedi.

*Les prénoms ont été modifiés.

 

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