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Opérateur privé pour gérer la CWA : manifestation et campagne d’affiches envisagées 

La hausse du tarif d’eau est fortement décriée. La hausse du tarif d’eau est fortement décriée.

Les opposants à la privatisation de la Central Water Authority passent à l’attaque. Quant à Ivan Collendavelloo, ministre des Services publics, il maintient que ce n’est pas une privatisation.

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La plateforme anti-privatisation de la Central Water Authority (CWA) maintient la pression. Elle annonce une manifestation de rue le 19 mai à Rose-Hill et lance, à partir de cette semaine, une campagne d’affiches à travers l’île pour « forcer » le gouvernement à faire marche arrière sur le projet de partenariat stratégique à la CWA et pour exprimer son opposition à une augmentation du tarif d’eau. Une lettre sera aussi remise, à cet effet, à chaque parlementaire, mardi, à l’Assemblée nationale. 

Le Premier ministre adjoint et ministre des services publics, Ivan Collendavelloo, insiste pour sa part qu’il ne s’agit pas d’une privatisation, mais que la gestion de la CWA sera confiée à un opérateur privé. D’autant que depuis 40 ans, dit-il, la CWA, a été incapable de gérer le problème d’eau à Maurice. 

Expliquant la démarche de la plateforme, Radhakrishna Sadien, un des dirigeants de ce collectif, considère que malgré toutes les explications du ministre des Services publics, « l’affermage est synonyme de privatisation ». 

« Hausse exagérée »

Radhakrishna Sadien souligne que suivant la privatisation, les tarifs d’eau ont augmenté de plus de 400 % en Afrique du Sud et de plus de 100 % au Ghana. Il ajoute que même la France a été contrainte de revenir sur sa décision après une hausse vertigineuse du prix de l’eau. « Déjà à Maurice, le ministre des Services publics a montré les couleurs en annonçant une hausse exagérée du prix de l’eau », explique-t-il. 

Il annonce une campagne de distribution de tracts dénonçant la privatisation de la CWA et l’augmentation du tarif d’eau, qui se fera chaque semaine le jour des foires dans les villes et les villages. 

Soulignons que le président de la Fédération des syndicats du secteur public, Rashid Imrith, a ajouté son grain de sel dans les débats en accusant le gouvernement de « n’avoir pas tenu entièrement sa promesse d’accorder 6 mètres cubes d’eau gratuitement à la population, comme annoncé dans le Budget 2015-2016 par l’ancien ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo. »

Il a cité un extrait du discours du ministre des Finances d’alors où ce dernier avançait que « Water is a basic human right. Some countries such as South Africa have even enshrined it in their constitution and offering a certain level of water supply free of charge. This Government fully subscribes to this philosophy. Therefore, every household in our country will be entitled to at least 6 cubic meters of water per month free of charge. » 


Projet de partenariat stratégique : le poste de General Manager supprimé

Une des conséquences directes du projet de partenariat stratégique pour la CWA sera la suppression du poste du directeur général. L’arrivée de l’opérateur privé impliquera donc le départ de Yousouf Ismaël, puisque le prochain gestionnaire de la CWA compte nommer son propre directeur général. Toutefois, la composition du conseil d’administration de la CWA devrait rester intacte. 

Le personnel de la CWA n’a en tout cas aucune raison de s’inquiéter de l’arrivée de l’opérateur privé, qui devrait, selon le ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo, être choisi à la fin de cette année. Cependant, les employés qui ne souhaiteront pas poursuivre l’aventure dans le cadre de cette nouvelle configuration, pourront opter pour un Voluntary Retired Scheme. C’est en tout cas, ce qu’avait expliqué le ministre Ivan Collendavelloo, mardi dernier, lors de la Private Notice Question. 

L’entrée en opération du partenaire stratégique impliquera par ailleurs une campagne de recrutement. Selon les recommandations de la Banque mondiale, le nouvel organisme devra embaucher entre 200 et 400 personnes. L’institution considère que la CWA opère actuellement en sous-effectif. Le personnel de la CWA se chiffre à environ 1 400, incluant des employés à temps partiel.

Ce qui fait qu’il y a actuellement un ratio de 2,8 employés pour 1 000 connections, alors que, selon les normes internationales, il faut avoir quatre employés pour 1 000 connections. Et selon les principes d’un modèle de partenariat stratégique, l’opérateur devra avoir entre 1 600 et 1 800 employés à sa disposition.

Le rapport de la Banque mondiale précise, par ailleurs, que les employés qui seront transférés chez l’opérateur privé, se verront offrir une augmentation salariale de 10 %. Ces derniers devront en revanche accepter d’être plus flexibles et tenir en ligne de compte les critères de productivité. 

 

 

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