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Paiement d’allocations suite aux inondations : «Lenteur administrative» et «perte de dossiers» dénoncées

allocation Un demi-miliers de personnes poireautent près de l’Astor Court, Port-Louis.
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Des sinistrés des récentes inondations se sont une fois de plus regroupés devant les locaux de la Sécurité sociale à travers le pays.

La situation a dégénéré à Petite-Rivière et Terre-Rouge, où des officiers de la Special Supporting Unit sont intervenus. Si certains sinistrés déploraient « la lenteur administrative » de la Sécurité sociale dans le traitement de leurs fiches d’approbation, d’autres disent avoir été avertis que leurs dossiers « ont été égarés ».

Les jours se suivent et se ressemblent aux bureaux de la Sécurité sociale de Port-Louis, Terre-Rouge, Pointe-aux-Sables, Petite-Rivière, ou devant le poste de police de Bain-des-Dames à Cassis. Les habitants, qui disent avoir été « victimes des récentes inondations » récemment, réclament toujours « l’argent qui leur revient de droit ». À savoir l’aide sociale décaissée sous le Prime Minister’s Relief Fund, s’élève à Rs 6 000 pour les adultes et Rs 3 000 par enfant si les effets personnels des victimes ont été endommagés par les inondations. Ils réclament aussi l’allocation d’inondation (‘flood allowance’) de Rs 182 sur trois jours.

Tony habite Résidences La Cure. Il n’est « pas d’accord avec le mode d’enregistrement de paiement des officiers de la Sécurité sociale ». Ce père de famille dit avoir « tout perdu » lors des inondations, il y a une semaine. Il fait ressortir que c’est le quatrième jour qu’il se rend à la Sécurité sociale de Port-Louis, au bâtiment Astor Court. « Les choses vont lentement. Les officiers font entrer cinq personnes à la fois. Constatez vous-même, il y a plus d’un demi-millier de sinistrés massés dehors et attendent leur tour. Mé si déroule coumsa, kan enrégistreman la pou fini ? », interroge notre interlocuteur. Marina Paletan, domiciliée dans la région de Sainte-Croix, abonde dans le même sens. « Les bureaux de la Sécurité sociale ouvrent leurs portes vers 9 heures. Les officiers reçoivent les premiers sinistrés quelques minutes après. Ils s’arrêtent pour leur pause-déjeuner vers 11h30 et reprennent leur tâche vers midi trente ou 13 heures. Les bureaux ferment vers 15h15 et on nous demande de revenir le lendemain. Ce n’est pas juste, car nous sommes là depuis vendredi. Le ministère devrait revoir le système en affectant plus d’officiers, ou en traitant les dossiers d’une dizaine de sinistrés à la fois », suggère Marina Paletan.

Dossiers «égarés»

Même scénario devant les locaux de la Sécurité sociale à Terre-Rouge. Les habitants des résidences ‘tôle’ qui se situent dans la région de Baie-du-Tombeau, disent avoir dormi à proximité du bureau de la Sécu de la région depuis la veille. Ils ne voulaient pas entendre raison. Ils exigent le paiement de leurs allocations. La colère se lisait sur le visage des sinistrés. Il a fallu l’intervention des officiers de la SSU pour calmer les esprits. « Nous sommes bénéficiaires d’allocations d’inondations depuis 2004 et nous sommes dans les centres de refuge chaque année. Comment se fait-il que nos dossiers se soient égarés en quelques mois ? », se demande Marie Benita Collet, domiciliée à Baie-du-Tombeau. Selon notre interlocutrice, les sinistrés des résidences ‘tôle’ ont été informés, mardi après-midi, que leur enregistrement pour l’obtention de leurs papiers d’approbation connaîtra « du retard » du fait que « leurs dossiers ont été égarés ».

Marie Ornella Edouard, qui habite la même région, réclame quant à elle une enquête sur la gestion des dossiers déclarés « égarés » comme le prétendent les officiers de la Sécurité sociale. « Nous sommes dans le flou. Nous attendons notre allocation depuis vendredi et ce n’est que mardi qu’on nous a informés qu’on ne percevra pas d’argent parce que nos dossiers ont été égarés », peste-t-elle.


«Certaines personnes sont venues tenter leurs chances»

Rencontrée au bureau de la Sécurité sociale de Terre-Rouge, une préposée chargée des enregistrements affirmait qu’« aucun dossier ne s’est égaré » et que des personnes sont « venues tenter leurs chances ». Notre interlocutrice fait ressortir, sous couvert de l’anonymat, que tous les dossiers sont en cours de traitement et que diverses enquêtes se poursuivront pour déterminer la véracité des doléances.


La révolte des habitants de Pointe-aux-Sables et de Petite-Rivière

Les locaux de la Sécurité sociale de Petite-Rivière ont été pris d’assaut par les sinistrés de la région, mercredi matin. Les habitants ne voulaient pas entendre raison. « Soi dizan bizin rempli form ek travay lor dossier. Pa ti ena rempli form. Vendredi ine paye 300 dimoune kan ti fini enregistré. Mé dans ene heure de tan ine gagne létan travay lors 300 dossiers pou paye tousa dimoune la ? Noune rempli form ek azordi ine ariv mercredi nou pas enkor payé », explique une habitante de la région. La situation était tendue dans la région de Pointe-aux-Sables. Une centaine d’habitants s’insurgeaient contre « la lenteur administrative » et le mode de paiement de la Sécurité sociale. Il a fallu l’intervention de la SSU pour calmer les esprits. La situation est retournée à la normale à Bain-des-Dames, Cassis. Les habitants se sont rendus à l’Astor Court afin de procéder à l’exercice d’enregistrement pour obtenir leurs allocations respectives.

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Des habitants des résidences ‘tôle’ à Baie-du-Tombeau ont dormi à proximité du bureau de la Sécurité sociale de Terre-Rouge.
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La patience des sinistrés est à bout... La colère se lit sur les visages.
 

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