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Parcours professionnel - Me Rashid Ahmine : un DPP qui se démarque

Me Rashid Ahmine conteste la constitutionnalité de la Financial Crimes Commission Act.

Me Rashid Ahmine est devenu Directeur des poursuites publiques (DPP) le 21 décembre 2022, succédant ainsi à Me Satyajit Boolell, Senior Counsel. Depuis, il est sous le feu des projecteurs. Avec trente ans de carrière au barreau mauricien, il s’est forgé une réputation de rigueur. Il a d’ailleurs plaidé dans des affaires d’envergure. Salué pour son indépendance, il conteste, à travers une plainte, cette semaine la constitutionnalité de la Financial Crimes Commission Act. 

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Cette année, Me Rashid Ahmine comptera trente ans de carrière au sein du barreau mauricien. Âgé de 55 ans, il avait rejoint le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) en février 1995 en tant que « State Counsel ». 

Son domaine de prédilection : traiter les cas relatifs aux affaires financières et aux fraudes. Fort de son riche parcours professionnel, il est connu pour avoir travaillé et plaidé sur des dossiers jugés complexes, tels que l’affaire Boskalis ou encore l’affaire Mauritius Commercial Bank (MCB). Ses confrères se souviennent également de lui dans l’affaire Gorah Issac. 

En janvier 2024, Me Rashid Ahmine s’est déplacé au Conseil privé du Roi où il a ouvert les débats dans le cadre de l’appel de Jiaved Ruhomatally. Le 21 mars 2024, il s’est présenté en Cour suprême, personnellement, dans le cadre de la demande de révision judiciaire du Commissaire de police (CP), Anil Kumar Dip, qui conteste la libération sous caution de Bruneau Laurette. 

Assiduité

« Cela fait trente ans que je le connais. Je le côtoie souvent. Je peux vous dire que je n’ai aucun souci avec lui. Ce que j’apprécie encore plus chez Me Rashid Ahmine, c’est qu’il n’a pas de parti pris », indique le président de la Mauritius Bar Association, Me Robin Ramburn, Senior Counsel (SC). Il ajoute que le DPP est connu pour son assiduité et sa rigueur au travail. 

Le Senior Counsel estime d’ailleurs que l’action de Me Rashid Ahmine, visant à contester la constitutionnalité de la Financial Crimes Commission Act, relève de son droit le plus légitime. « C’est une initiative que le DPP a tout à fait le droit de prendre, surtout s’il constate que ses droits sont lésés par cette législation », déclare Me Robin Ramburn, SC. Il soutient que tout le monde semble oublier l’article 72(3) de la Constitution qui stipule que le DPP peut intervenir dans n’importe quel cas. 

Me Tawheen Choomka utilise des qualificatifs similaires pour parler de Me Rashid Ahmine. Elle dit l’avoir connu quand il était son « lecturer ». Elle entamait alors ses études pour l’examen du barreau à Maurice. Selon elle, le DPP se distingue par une rigueur remarquable et un calme tout aussi manifeste. Elle est convaincue qu’il poursuit ses objectifs avec une clarté évidente depuis sa nomination.

« Au-dessus de la mêlée » 

« Nous avons de plus en plus des cas de trafic de drogue, des personnes sur lesquelles l’accusation de trafic est maintenue. Le DPP a instauré des règles solides contre les trafiquants de drogue en matière de poursuites. Cela peut sembler injuste pour beaucoup, mais il reflète sa rigueur et son approche très stricte concernant des délits criminels », affirme Me Tawheen Choomka. 

Elle dit remarquer que récemment, le DPP a été très réactif, même si la proactivité serait plus appropriée. « Il a sa façon particulière de travailler qui lui est propre », conclut l’avocate. 

Me Ashley Ramdass, membre exécutif du Parti travailliste et avocat, affirme qu’à chacune de ses interactions avec le DPP, il lui a laissé l’impression d’une personne extrêmement rigoureuse et droite. « Il est intransigeant. C’est la personne qu’il faut pour ce poste », soutient l’avocat. 

Il ajoute que celui-ci fait honneur à la population. « On peut dire que c’est un des rares cas où nous avons la bonne personne au bon endroit. Il met un point d’honneur à être indépendant. Il est au-dessus de la mêlée », souligne l’homme de loi. 

Impartialité 

Me Lovena Sowkhee soutient, pour sa part, que cela fait 25 ans qu’elle le connaît, soit du temps où il exerçait comme State Counsel. « Déjà à l’époque, c’était quelqu’un qui m’avait impressionnée par son professionnalisme, sa droiture et son impartialité », se remémore-t-elle. 

L’avocate le décrit comme un pénaliste « hors pair qui n’a pas froid aux yeux ». Elle se rappelle ainsi l’enquête préliminaire sur le triple assassinat perpétré à la rue Gorah Issac, où des partisans l’avaient pris en chasse. « Cela ne l’avait nullement découragé dans sa quête de justice », affirme-t-elle. 

« Aujourd’hui, sa position, ses valeurs et ses qualités n’ont pas changé. Malgré la pression politique et les attaques que subit son bureau, il ne fléchit pas. Ce qui montre son indépendance. Il reste quelqu’un de pointu », dit-elle, soulignant que Me Rashid Ahmine incarne les principes fondamentaux de la Constitution. 

 

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