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Partira, partira pas ?

Que faire ? Depuis que sir Anerood Jugnauth a annoncé qu’il ne comptait pas aller jusqu’au bout de son mandat, le pays est tenu en haleine. Partira, partira pas ? Les spéculations vont bon train. Devoir évoluer dans une situation incertaine n’est pas sain pour Maurice. Comment avancer si l’on ne sait pas vers quoi l’on se dirige ? Que l’on nous dise, une fois pour toutes, quand et comment cette transition entre père et fils aura lieu.

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Nul ne sait quand on procédera à ce changement. Il est probable que SAJ lui-même n’ait encore rien décidé.

Au sein du gouvernement et dans les milieux proches du pouvoir, deux clans s’affrontent. L’un mène son lobby pour que Pravind Jugnauth accède au plus vite à la Primature et procède à un profond remaniement dans les plus brefs délais. Une fois la nouvelle équipe en place, elle pourra redémarrer le moteur du développement.

L’autre clan souhaite que SAJ reste encore un peu, afin de donner à l’économie le temps de reprendre des couleurs. Cela permettra ainsi au régime de faire remonter sa cote de popularité. Selon eux, procéder à une telle transition alors que le feel good factor n’est pas au rendez-vous, équivaut à une catastrophe annoncée. Cela ne pourra que plomber davantage le mood dans le pays et donnera tous les arguments dont l’opposition a besoin pour se refaire une santé.

Pour que ce soit une réussite, une passation de pouvoir comme celle-ci se prépare minutieusement. Cela ne peut se faire à la va-vite, de manière hasardeuse. Il faut la faire accepter par la population et rassurer les investisseurs. Et c’est un défi de taille.

Une option serait que la population la valide à travers un référendum. Cela conférerait à Pravind Jugnauth la légitimité dont il a besoin pour mener à bon port le navire jusqu’à la prochaine échéance. Cela plongerait le pays dans une sorte de campagne électorale dont elle se passerait bien. Cela équivaudrait aussi à paralyser le pays pour quelques semaines. Il serait étonnant que l’alliance au pouvoir recoure à cette méthode, car l’enjeu est trop important. Perdre le scrutin priverait Pravind Jugnauth du fauteuil de Premier ministre.

Autre solution : conférer à SAJ un poste de ministre-mentor, à la manière du Singapourien Lee Kuan Yew. Il garderait ainsi la main sur le ministère des Affaires étrangères et, éventuellement, sur le ministère de l’Intérieur. Jusqu’au prochain scrutin, Pravind Jugnauth serait un Premier ministre sous tutelle. En 2019, il pourra solliciter le peuple pour un mandat de « full-fledge Prime minister ».

 

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