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Patrick Fleury : «Gérer un magasin d’artisanat n’est pas de tout repos»

Patrick Fleury Patrick Fleury

Avec une solide formation comme artisan, Patrick Fleury   gère depuis une vingtaine d’années   «  Bougainville », son magasin d’artisanat  au Caudan Waterfront, où l’on trouve  principalement  des  produits fabriqués par des artisans mauriciens.

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Patrick est un artisan dans l’âme. Enfant, il aimait confectionner des objets artisanaux.  C’est France Boyer de la Giroday, directrice de «Les écoles ménagères», qui  l’encourage dans cette voie.

Après ses études, en 1976, il trouve un emploi dans « Les écoles ménagères » où, parallèlement, il bénéficie d’une formation dans la confection des objets artisanaux à base des  végétaux de Maurice, dont la paille de la canne à sucre, le vétiver, les feuilles de bananier. «  On fabriquait des abat-jour, des produits en nattage et autres objets artisanaux qui se vendaient dans des hôtels », dit-il.

Patrick devait, aussi apprendre les techniques de la sérigraphie qui vont l’aider à lancer son atelier, Seritex, en 1981. Il effectue notamment des travaux d’impression sur des T-shirts et vinyles. Parmi ses clients, on comptait des magasins et entreprises. Pendant près de quinze ans, il va travailler jour et nuit pour honorer les commandes.  Il pouvait, aussi, compter sur une équipe qui lui était très dévouée. « Certains jeunes qui travaillaient avec moi sont aujourd’hui des entrepreneurs tant à Maurice   qu’à l’étranger », dit-il.

C’est en 1997, avec l’ouverture du Caudan Waterfront, qu’il décide d’y ouvrir un magasin d’artisanat. « L’idée est d’offrir une plate-forme aux artisans mauriciens pour la vente de leurs produits », dit-il.

Mais comme l’affirme Patrick, gérer un magasin d’artisanat  n’est pas de tout repos. Le plus gros défi, c’est la qualité des travaux de certains artisans. Certains travaux, dit-il ne sont pas conformes aux spécifications requises. Le plus drôle, précise-t-il, c’est que certains artisans acceptent mal qu’on leur demande d’améliorer la qualité de leurs produits.  D’où son souhait pour une véritable école de formation à Maurice où les aspirants artisans pourront apprendre leur métier.  « On ne devient pas artisan après une semaine  de formation », dit-il.

Il déplore, aussi que les artisans mauriciens ne peuvent produire la quantité, laissant ainsi la porte ouverte aux produits importés, de même qu’un manque de créativité. « Ils ont toujours tendance à copier le travail des autres. Pourvu que cela marche ». Il trouve qu’il manque une école dans le style des écoles ménagères.

Concernant la vente, Patrick explique que la politique du ‘All Inclusive Package’, pratiquée dans le circuit touristique, a porté un rude coup aux petites entreprises artisanales. « Pire, si l'on refuse de payer des commissions à des guides touristiques, ils  demanderont aux touristes de ne pas fréquenter vos magasins », tonne-t-il.

Mais comme, il le dit, dans tout travail, il y a des hauts et des bas et l'on est condamné de vivre avec.

 

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