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Plages publiques en vente

Gouvernement après gouvernement, la dilapidation du patrimoine foncier continue. à la déjà très longue liste des pas géométriques sacrifiés aux hôteliers et propriétaires de campements au fil des ans, il faut, depuis fin août, ajouter les 16,6 arpents enlevés du domaine public à St-Félix.

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Alors que d’autres pays considèrent leurs plages comme sacrés et intouchables, à Maurice, on en fait un produit quelconque et inépuisable. Pourtant, les pas géométriques non développés se font de plus en plus rares. Après avoir pratiquement tout bradé, on s’attaque maintenant aux derniers lopins qui étaient encore à l’état quasi sauvage. Bel-Ombre, il y a une dizaine d’années. La Cambuse, plus récemment, et maintenant St-Félix. à ce rythme, on ne pourra plus parler du Sud sauvage.

Le vice-Premier ministre et ministre du Logement et des Terres, Showkutally Soodhun, tente bien de se défendre de faire du business avec nos pas géométriques. Les organisations non gouvernementales sont accusées de ne pas réaliser l’importance de ces projets hôteliers, car ils créent de l’emploi. Puis, il a à cœur la sécurité des Mauriciens, car la plage repris du domaine public est « un endroit dangereux et isolé » et « des gens ont déjà perdu la vie là-bas ». En d’autres mots, il faudrait donc dire un grand merci au VPM et l’encourager à continuer à se débarrasser de tous les lieux qui pourraient poser un problème de sécurité. Autant dire qu’il y a du boulot.

Il est évident que cela provoque un certain embarras au niveau des autorités. L’on tente bien de noyer le poisson, en poussant les torts sur l’ancien régime.

Il indique qu’il ne fait qu’agir conformément au Integrated Plan for Tourism and Leisure Development, conçu il y a des années. Et de préciser que « parallèlement, le ministère du Logement et des Terres a mis au domaine public 15 arpents et 74 perches comme plage publique à St-Félix ». Cela ressemble fort à une malhonnêteté intellectuelle, car le ministère fait une omission de taille. Ces 15,7 arpents qu’il dit avoir mis au domaine public n’est pas chose récente. Cela s’est fait le 14 février 2005 sous le General Notice No 214 de 2005.

En fait, valeur du jour, le public n’a accès qu’à 15 % de nos côtes. Tout le reste est occupé par des campements, hôtels, terrains de golf ou est entre les mains d’établissements sucriers.

Pour le touriste, peu lui importe si son hôtel est pieds dans l’eau ou de l’autre côté de la route côtière, comme c’est le cas dans beaucoup de pays développés, à l’instar de l’Espagne, de l’Italie ou de la Grèce. Cela n’empêche pas des dizaines de millions de touristes de s’y rendre durant la période estivale.

Sacrifier nos plages sous prétexte que c’est pour le  développement est un luxe qu’on ne peut plus se permettre.

 

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