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Police Dog Unit : ces 46 chiens qui travaillent pour la police

Au QG de la SMF, à Vacoas, la Police Dog Unit, ou unité canine de la police, compte aujourd’hui 46 enquêteurs aux crocs acérés et au flair affûté. On y trouve des rottweilers, des labradors, des bergers allemands et malinois et Josh, un épagneul.

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Fondée en 1952, la Dog Section aide les policiers dans leurs enquêtes et leurs actions quotidiennes. Les spécialisations de ces chiens sont indispensables dans certains domaines d’intervention. « Il faut être, avant tout, un « animal lover » pour prendre charge des chiens policiers. Ce métier demande non seulement une connaissance théorique et pratique des chiens, mais également une passion réelle et un sens aigu de la psychologue canine », explique l’Assistant surintendant de la police (ASP) Almel.

ASP Almel.

« C’est un métier dur, mais qui offre un avenir certain pour des adhérents voulant valider leurs acquis ou désirant s’investir dans la formation des chiens policiers », ajoute le responsable, qui compte 43 ans de service et 39 ans au sein de la Police Dog Unit.  Pour lui, c’est un travail rigoureux et une obéissance correcte est indispensable. Car, estime-t-il, bien que la sociabilité des chiens de la police est variable, ils doivent s’adapter aux changements de leur maître.

Tout d’abord, souligne l’ASP Almel, les chiots subissent des tests médicaux ainsi que d’autres tests permettant d’évaluer leur tempérament, leur comportement, leur courage, leur tolérance envers les armes à feu, les explosifs ou même les drogues. « Le métier de maître-chien de la police offre la possibilité aux officiers d’acquérir des connaissances et de se perfectionner en ce qui concerne l’entraînement des chiens policiers. L’évaluation du chien et son tempérament est faite à l’âge de 15 mois, et on étudie l’attitude et les mouvements du corps de l’animal », avance le responsable de l’escouade canine.  Alors  seulement le chien pourra-t-il commencer son entraînement.

« La formation se déroule en fonction des qualités et de la race du chien. Par exemple, le berger allemand, étant amical et dynamique, adore jouer de nature. Ils sont considérés comme des chiens aimant les recherches de stupéfiants, d’explosifs, de drogues ou même de personnes égarées ou portées manquantes. De plus, on a des chiens d’intervention, comme les rottweilers pour leur caractère agressif et féroce. Ceux-ci agissent dans des cas de dissuasion et d’arrestation ou même d’attaque », détaille l’ASP Almel.

Une dévotion sans faille

« Les chiens de race sont plus faciles à dresser. Contrairement à un chien normal, on prend entre six mois à un an pour son entraînement. On nourrit les chiens comme des enfants jusqu’à l’âge adulte. C’est le maître-chien qui le discipline et l’éduque », avance le caporal Ambroise, qui compte 30 ans de service. La recette de  son éducation comprend beaucoup de discipline et de l’affection, ainsi que quelques coups de gueule. « La communication est faite en anglais. Tous les matins, les chiens s’adonnent à l’entraînement pédagogique comme l’obéissance, le ring et le terrain de dépistage. Pour que les chiens renifleurs soient toujours impeccables, ils sont brossés pour enlever les poils morts et les sous poils tous les jours. On leur donne le bain une fois par mois », poursuit le caporal Ambroise.

En qui concerne leur alimentation, les plus vieux consomment de la viande, du riz et des légumes une fois par jour. Sinon, les chiens se nourrissent exclusivement de croquettes. « Il n’y a non seulement le réconfort, mais aussi l’effort. On est souvent sur le terrain. On fait appel à nous dans des cas de vol, de viol, de meurtre, pour des contrôles au port, à l’aéroport, pour des cas de disparition, entre autres. On travaille en étroite collaboration avec les limiers de l’Adsu et d’autres collègues de la force policière pour la distribution de la méthadone, des patrouilles sur la gare routière, etc. », précise le caporal.

« Les policiers sont motivés à travailler avec les chiens, non seulement pour leur intelligence, mais aussi pour leur fidélité, l’amour qu’ils ont pour leurs maîtres, sans oublier leur dévotion sans faille », ajoute le caporal Ambroise.

Six femmes à l’escouade canine

Six policières ont bondi sur l’occasion lorsque le Commissaire de police a signifié son intention d’ouvrir cette unité aux éléments féminins. « C’est une grande première pour la force policière. Car jusqu’ici, la Dog Section n’accueillait que des hommes. Cette nouvelle affectation de la gent féminine au sein de l’escouade canine signifie l’égalité des genres »,  nous dit l’ASP Almel. Les six policières sont Sheila Zamala, Yanisha Dabee, Laetiticia Clémentine, Jessica Samoisy, Véronique So-Wan Yuen et la Rodriguaise Karen Azor-Clark.

Elles s’adonnent, en ce moment, au dressage des chiens policiers, voire leur préparation à l’obéissance.  « Au pied ! Assis ! Au bas ! Tourner ! », tels sont les ordres que les six policières leur donnent depuis qu’elles ont été intégrées à l’unité canine, il y a quasiment trois mois. En retour, leurs co-équipiers, c’est-à-dire, les chiens policiers, devront obéir au doigt, aux gestes et à l’œil de son entraîneur. « J’ai toujours aimé les animaux, surtout les chiens.

Cet amour pour ces molosses m’a poussée à me joindre à la Dog Section », dit Sheila Zamala, qui compte deux ans et demi de service dans la force policière. Même son de cloche pour Yanisha, Laetiticia et Jessica. Selon elles, c’est leur passion pour la race canine qui les a motivées à demander à être mutées à cette unité. 

Travailler avec des chiens change certainement l’environnement du poste de police.« être aux côtés des chiens et les entraîner est une belle aventure. Pour moi, l’unité canine est un univers pas comme les autres », dit Véronique So-Wan Yuen, qui compte six années de service. « Ici, nous sommes bien encadrées par nos collègues masculins. On se sent toutes très à l’aise dans ce nouvel environnement de travail », dit-elle. Les six policières suivent la formation de dressage sous les directives de différents instructeurs. Cependant, leur progrès sera évalué avant qu’elles ne s’investissent dans des opérations sur le terrain.

Wesley Gourdin, le maître-chien

« J’exerçais comme policier pendant deux ans sur la voie publique avant de devenir maître-chien. Le métier de dresseur requiert certaines qualités, dont l’amour des quadrupèdes. J’ai toujours aimé les chiens », nous  confie Wesley Gourdin, instructeur canin qui compte 14 ans dans ce secteur.

« Exercer le métier en compagnie d’un chien, qui est considéré comme le meilleur ami de l’homme, c’est un sentiment extraordinaire », ajoute-t-il. « Pour être un instructeur canin, il faut être, tout d’abord, en bonne condition physique. Il ne faut avoir aucune appréhension face au chien. On subit également un test d’aptitude physique, qui permet de déterminer la capacité physique et physiologique », poursuit Wesley Gourdin.

L’instructeur canin avoue qu’enseigner l’obéissance et la discipline impose une grande rigueur et une motivation réelle de la part du maître. « Pour commencer, le moniteur doit avoir une bonne connaissance de l’éthologie pour mieux connaître de base de soins à apporter aux chiens et à les comprendre. Il doit avoir le contrôle général sur le chien en toutes circonstances, aussi bien que garder la maîtrise de soi, peu importe la situation », nous apprend Wesley Gourdin.

« J’ai toujours aimé le terrain. Entraîner les chiens de race est une expérience inexprimable. Travailler et jouer avec eux, cela me procure un immense plaisir », dit le moniteur. Ce métier, selon les dires de Wesley Gourdin, évolue sans cesse. « Ici, on peaufine notre enseignement et on recense les évolutions sur le terrain », ajoute-t-il.  Pour devenir instructeur à la Dog Section, il faut déjà faire partie de la police.

Les caractéristiques des chiens policiers

Les chiens de l’unité canine doivent répondre aux critères très précis sur le plan physique et leurs qualités. Pour faire partie de l’escouade, les chiens choisis doivent démontrer de très bonnes aptitudes  physiques et de comportement. Ils doivent avoir une parfaite santé, de l’agilité, l’attirance vers l’humain et la sociabilité, le courage, la force et la persévérance, et posséder l’instinct de prédation, de jeu et de chasse.

« Les chiens peuvent travailler dès l’âge de 2 ou 3 ans en moyenne. Les chiens entraînés exercent pendant 5 à 7 ans. Ils prennent leur retraite à l’âge de 7 à 9 ans », souligne Wesley Gourdin.

 

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