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Politique : le PMSD et le ML à couteaux tirés

Xavier-Luc Duval et Ivan Collendavelloo. Xavier-Luc Duval et Ivan Collendavelloo.

Si on s’était habitué aux traditionnelles confrontations entre le Parti mauricien social-démocrate et le Mouvement militant mauricien, on a, ces derniers mois, témoigné d’une escalade entre le PMSD et le Muvman liberater.

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Le temps où le Muvman liberater (ML) regrettait le départ du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) du gouvernement est révolu. Après plus d’un an de ce retrait, la situation a évolué entre les deux formations. C’est devenu du coup pour coup entre le ML et le PMSD. C’est d’abord à l’Assemblée nationale que la confrontation entre le parti d’Ivan Collendavelloo et celui de Xavier-Luc Duval s’est manifestée. Le leader du PMSD a régulièrement ciblé le No 2 du gouvernement à propos du fonctionnement des compagnies subsidiaires du Central Electricity Board (CEB) et plus précisément le CEB FibertNet. Le leader de l’opposition a critiqué Ivan Collendavelloo sur les procédures d’appels d’offres lancés par cette filiale du CEB qui, selon lui, laissent la porte ouverte aux abus. Le leader des Bleus a été dur envers le leader du ML sur le projet de partenariat stratégique pour la Central Water Authority. Un projet voué à l’échec, selon Xavier-Luc Duval.

Outre les escarmouches au Parlement, les deux formations sont aussi à couteaux tirés sur le terrain notamment à Stanley/Rose-Hill (no 19) où Ivan Collendavelloo avait été élu en tête de liste en 2014. La présence du PMSD depuis l’année dernière dans cette circonscription n’est pas au goût du ML. Le maire de Beau-Bassin/Rose-Hill, Ken Fong, membre du ML, ne manque pas de mettre en garde les habitants contre l’avocat Assad Peeroo qui affiche une présence régulière sur le terrain. « Ena pe vinn rod deklar serif », avait-il lancé lors d’une réunion la semaine dernière en faisant allusion à ce membre du PMSD.

Ivan Collendavelloo, non plus, n’est pas tendre vis-à-vis de son ancien partenaire au gouvernement tout en se montrant plus conciliant envers le MMM. « Les Private Notice Questions de Xavier-Luc Duval sont nulles. C’est clair que c’est quelqu’un qui ne maîtrise pas ses dossiers », avait-il déclaré Camp-Levieux, jeudi dernier.

Au niveau du PMSD, on se dit parfaitement conscient des attaques répétitives du ML. « C’est de bonne guerre car cela prouve que nous ne laissons pas insensibles », fait part un dirigeant du parti. Il croit aussi savoir que le ML a compris que le PMSD peut être une éventuelle menace si jamais le Mouvement socialiste militant (MSM) et les Bleus venaient à sceller une nouvelle alliance. « Bien que le MSM se sente électoralement fort, ses dirigeants savent que les élections ne seront pas gagnées d’avance avec uniquement le ML », ajoute ce même dirigeant. Il fait aussi ressortir qu’il n’y a pas de désaccord fondamental entre les Bleus et le MSM. « Maintenant que le Prosecution Commission Bill n’est plus d’actualité nous n’avons plus de différends avec le MSM », fait part cette même source. Mais qu’on ne se fasse pas d’illusions. Le PMSD continue de percevoir le MMM comme son plus grand rival. « Le ML est secondaire », lance un dirigeant de manière moqueuse.

Sollicité pour un commentaire, Mahmad Kodabaccus, secrétaire général du PMSD, s’est contenté de dire que les Bleus ont pour seul objectif de consolider leurs bases au niveau national.

Le PMSD en mode attente

Verra-t-on le PMSD retourner au gouvernement? Une réponse serait, à l’heure actuelle, prématurée. Mais ce qui est certain, c’est qu’il y a une ligne de communication entre les Bleus et l’Hôtel du gouvernement, tout comme il y en a une avec le PTr.

Au PMSD, la question d’aborder les élections générales seul n’est plus une éventualité. Xavier-Luc Duval l’a clairement fait ressortir récemment. Deux options s’imposent, à savoir refaire équipe avec le MSM qu’il a quitté en décembre 2016 ou revenir avec le Parti travailliste après leur divorce peu avant les élections de 2014.

« Nous avions quitté le gouvernement sur une question de principe. Nous n’étions pas d’accord avec le Prosecution Commission Bill. Aujourd’hui, ce n’est plus un problème », indique un cadre du PMSD. Puis, sir Anerood Jugnauth, avec lequel Xavier-Luc Duval avait eu quelques vifs échanges au sein du Conseil des ministres, n’est plus Premier ministre. Celui-ci confirme que le cœur des bleus balance entre le PTr et le MSM, avec une préférence pour ce dernier. « Au sein du parti, certains préfèrent le MSM alors que d’autres optent pour le PTr. Mais l’heure du choix n’est pas encore venue. Terminons avec les activités du 1er-Mai et nous verrons. Rien ne presse », confie-t-il.

 

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