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Politique monétaire : la balle est dans le camp de la BoM après la dernière intervention de la Fed 

La décision de la Fed comporte des implications.

La Réserve Fédérale a augmenté une nouvelle fois ses taux d’intérêt cette semaine. Que ce soit au niveau des opérateurs économiques ou du ministère des Finances, on suit de près l’impact de cette décision. 

La Réserve Fédérale (Fed) a relevé le mercredi 26 juillet, de 25 points de base, son taux directeur principal, qui se situe désormais dans la fourchette de 5,25 % à 5,50 %. Il s’agit de son plus haut niveau depuis janvier 2001 et de la onzième hausse des taux depuis mars 2022. La raison évoquée : l’inflation a, certes, ralenti, mais reste bien supérieure à son objectif. « Il est possible que nous relevions à nouveau les taux lors de la réunion de septembre si les données le justifient… Et je dirais aussi qu’il est possible que nous choisissions de rester au même niveau lors de cette réunion », a déclaré à la presse, le président de la Fed, Jerome Powell. 

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À Maurice, ce relèvement de taux est suivi de près. « La Fed a augmenté son taux directeur en raison des pressions inflationnistes qui sont toujours présentes aux États-Unis, mais aussi dans la zone euro. Cette pression sera accentuée par la fin de l’accord céréalier par la Russie. Les prix des céréales ont, d’ailleurs, déjà augmenté », commente Takesh Luckho. Pour l’économiste, cette décision aura un impact sur les devises. Quand les intérêts augmentent aux États-Unis ou en Europe, les devises de ces pays prennent de la valeur, explique notre interlocuteur. Automatiquement, poursuit-il, la roupie se déprécie face aux principales devises. 

Une décision attendue en août 

La hausse du taux directeur aux États-Unis exerce aussi une pression sur l’autorité monétaire à Maurice. « Lors de la dernière réunion du Comité de politique monétaire en juin, la Banque de Maurice a laissé son Key Rate inchangé à 4,5 % et n’a pas suivi la Fed qui avait, pourtant, augmenté ses taux à trois reprises. Cela s’explique par le fait qu’à Maurice, l’objectif des autorités est d’atteindre une croissance de plus de 5 % cette année », explique Takesh Luckho. 

Cependant, poursuit-il, avec la nouvelle hausse des Fed Funds, la Banque de Maurice pourrait être amenée à intervenir sur le front monétaire. Le premier scénario c’est que l’autorité monétaire relève son Key Rate. La seconde option serait de laisser le taux inchangé et d’intervenir sur le marché des changes en vendant des dollars. « Avec la situation économique qui s’améliore, le niveau de réserves est en hausse. La Banque centrale pourra, par conséquent, intervenir plus fréquemment sur le marché des changes », anticipe notre interlocuteur. C’est, toutefois, au mois d’août, quand le Comité de politique monétaire se réunira de nouveau, qu’on saura quelle décision prendra la Banque de Maurice.

D’autres mesures si le besoin se fait sentir  

Renganaden Padayachy

Renganaden Padayachy dit suivre la dernière décision de la Fed de très près. Pour le ministre des Finances, la capacité de remboursement des emprunteurs est important. D’où un « premier soulagement » accordé par le gouvernement à travers les Rs 1 000 qu’obtiendront les emprunteurs pour les prêts immobiliers jusqu’à Rs 5 millions. « Nous verrons s’il faudra faire plus à l’avenir… Nous verrons aussi en fonction de nos moyens », a-t-il déclaré à la presse cette semaine. Il a également indiqué que la Banque de Maurice travaille sur des mesures pour « limiter l’effet négatif des taux d’intérêt ».

Les taux en vigueur à l’emprunt et à l’épargne

Prime Lending Rate : Entre 6,65 % et 9,50 %

Taux à l’épargne : Entre 2,70 % et 3,40 %

 

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