Economie

Population vieillissante : la pression s’accroît sur le mécanisme de la pension

Pension de vieillesse

L’idée de repousser l’âge de la retraite au-delà de 65 ans revient sur le tapis. Elle n’est pas au goût de tout un chacun. Or, sans changements fondamentaux, la situation ira en empirant. Le point sur les données relayées par Statistics Mauritius et l’analyse de l’économiste et chercheur Takesh Luckho.

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Dans une semaine, Maurice va célébrer avec faste son demi-siècle d’indépendance. Jeune nation, dit-on. D’un point de vue démographique, tel n’est toutefois pas le cas. À fin décembre 2017, le nombre de Mauriciens ayant plus de 60 ans était de 210 784. Cela signifie qu’un Mauricien sur six a 60 ans et plus et est éligible pour une pension mensuelle de Rs 5 810.

Le vieillissement de la population et le nombre croissant de récipiendaires de la pension de vieillesse entraînent un coût grandissant pour l’État. Ainsi, pour la période de 12 mois se terminant à fin juin 2017, la pension de vieillesse de base a coûté Rs 15,4 milliards – la plus grosse enveloppe de dépenses pour le gouvernement et son ministère de la Sécurité sociale (dépenses de Rs 31,2 milliards sous l’item de la sécurité sociale et du bien-être). Le montant a connu une hausse de 9 % par rapport à la précédente année fiscale.

« C’est un problème majeur. La part de la population active par rapport au total de ceux ayant moins de 16 ans et plus de 65 ans est en baisse », observe Takesh Luckho, économiste et chercheur. « Tout cela entraîne un impact économique. L’État doit trouver plus d’argent pour payer les cotisations mensuelles. »

La croissance démographique a été 0,1 % ces quatre dernières années, selon le tableau de bord mensuel publié par Statistics Mauritius. Le nombre de mariages par 1 000 Mauriciens n’a pas dépassé le cap de 16 ces cinq dernières années (2013 à mi-2017). Les naissances stagnent. En termes réels, à l’avenir, nous retrouverons avec une masse de main-d’œuvre encore moindre.

Selon Takesh Luckho, le comportement social de la population a changé. Les Mauriciens se marient à un âge plus avancé. La carrière professionnelle passe avant tout. Ce faisant, le premier bébé du couple serait peut-être le seul alors qu’un couple de la génération précédente avait deux ou trois enfants.

Afin de réduire la pression sur le mécanisme de pension universelle, le pays pourrait avancer l’âge de la retraite à plus de 65 ans. Ainsi, les personnes pourront contribuer encore plus sous forme de cotisations pour leur retraite. Mais cette mesure ne peut être mise à exécution immédiatement et de manière brusque et unilatérale. Il faut tenir compte du fait que des Mauriciens sont à bout à un certain âge et assurer leur retraite est le minimum qu’on puisse leur offrir.

« En fait, nous essayons de répliquer un modèle utilisé dans beaucoup de pays européens où l’âge de la retraite oscille entre 68 ans et 70 ans », fait ressortir Takesh Luckho. « Il faudrait, dans la phase initiale d’application d’un nouveau mécanisme, donner des options et non pas les imposer. »

 

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