Faits Divers

Portrait : Vishal Shibchurn, l’homme craint et controversé

Les tribulations de Seetaram Joyshwar Shibchurn, surnommé Vishal, sont loin d’être finies. Soupçonné d’avoir participé à l’agression d’Aslam Noursing en mars 2016 et d’avoir tiré des coups de feu sur l’ambassade de France à Port-Louis le 30 mai de la même année, l’habitant de St-Hilaire se retrouve de nouveau devant la justice pour d’autres affaires. Vishal Shibchurn est d’abord soupçonné d’être impliqué dans les incidents survenus à L’Escalier dimanche dernier. Jeudi, il a été arrêté dans le cadre de l’enquête sur le casse perpétré à la State Bank of Mauritius de la rue Royale, à Port-Louis.

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Qui est Vishal Shibchurn ? Pourquoi est-il autant controversé et craint ? Soupçonné de faire partie du gang du Sud, Vishal est un membre très actif au sein du groupe socioculturel Hindu Shakti Senna. Mais pour bien comprendre le personnage, il faut revenir quelques années en arrière.

Vishal Shibchurn rejoint les Government Fire Services en 1997, car il veut protéger la société et combattre les incendies. Mais sa carrière de pompier s’arrête brusquement. Il se retrouve mêlé à un cas de damaging property by band. Du jour au lendemain, il est interdit de ses fonctions. Il se retrouve alors au chômage. C’est à partir de là que ce père de famille commence à avoir plusieurs démêlés avec la justice.

Vishal Shibchurn se rapproche ensuite du groupe Voice of Hindu. À l’époque, il n’est qu’un simple membre et participe aux réunions. Plus tard, il rejoint la Hindu Shakti Sena, perçue comme une organisation socioculturelle par certains uns et comme une mouvance sectaire par d’autres. Vishal Shibchurn, surnommé pompier, en est une des figures de proue.

Le principal concerné se décrit comme quelqu’un de très actif sur le plan social, se disant prêt à venir en aide aux nécessiteux. « Nous organisons des séances de prières et des dons de sang. Nous aidons tous ceux qui sont dans le besoin », avait-il dit dans une déclaration.

Vishal Seebchurn se décrit aussi comme un dur à cuire. « J’ai un caractère bien trempé et un moral d’acier. Je milite contre l’injustice », avait-il confié à l’époque où des soupçons se sont portés sur lui après qu’Aslam Nousring a eu les poignets sectionnés en mars 2016 à Cluny. Vishal Shibchurn et ses pairs avaient été arrêtés.

Celui que tous surnomment Pompier est soupçonné d’être le principal suspect de cette agression qui en a choqué plus d’un. Un acte de barbarie que Vishal Shibchurn affirme condamner. « Si les proches d’Aslam Noursing pensent que j’ai commis cet acte, qu’ils me tranchent les poignets. C’est un acte barbare », avait-il confié à l’époque à L’Hebdo/Le Dimanche.

Après cette affaire, Vishal Shibchurn s’est de nouveau retrouvé au cœur de l’actualité. Il est interrogé par la police sur les coups de feu tirés sur l’ambassade de France le 30 mai 2016. « Je suis contre le terrorisme. Cela nuit au pays et notre économie n’est pas solide. Il nous faut des investisseurs étrangers », avait déclaré celui qui sèmerait la terreur dans le Sud.

Cette fois, il est soupçonné d’être impliqué dans le casse perpétré à la SBM de la rue Royale à Port-Louis. Les policiers exerçant au sein de la Criminal Investigation Division de Port-Louis Nord l’avaient à l’œil depuis plusieurs semaines. C’est le niveau de vie de Vishal Shibchurn, son ascension fulgurante, ses récentes activités et des achats qu’il a effectués qui ont interpellé les enquêteurs.

Le suspect serait-il aussi trempé dans le trafic de cannabis ? Lors d’une énième descente policière à son domicile à St-Hilaire mardi, les policiers ont retrouvé un fusil, des bijoux et 35 plants de cannabis dissimulés sous les escaliers. Arrêté jeudi, Vishal Shibchurn sera appelé une nouvelle fois à fournir des explications sur ses activités.

Témoignages

Le couple Adrien : « Vingt personnes se sont jetées sur nous »
Le couple Adrien, qui habite à St-Hilaire, garde une douloureuse expérience de sa rencontre avec la bande. C’était le 18 octobre 2014. Véronique Adrien était avec son époux Nicolas à moto quand ils ont été agressés à coups de sabres. « Ils étaient au moins une vingtaine à s’être jetés sur nous », lâche Nicolas.

Blessée durant l’agression, Véronique ne peut plus bouger la main gauche. L’année suivante, le couple affirme avoir une nouvelle fois été pris pour cible par le gang. « Ils avaient saccagé notre maison. Depuis, nos enfants sont traumatisés. Ziska ler pa kapav ferm lizie pou dormi aswar », confie-t-elle.

Dass Ramaswamy : « Kan nou tann loto nou galoupe »
Dass Ramaswamy, un policier à la retraite âgé de 67 ans, dit vivre dans la peur. En février 2015, sa maison à Beau-Vallon a été prise pour cible. Un acte de vandalisme que le retraité met sur le compte du gang. « Ma famille vit toujours dans la peur. Ziska ler kouma nou tann enn loto arete nou galoupe », raconte-t-il et il se remémore le jour où sa maison a été saccagée. « Ils étaient au moins 150 personnes à se présenter devant ma porte. Ils ont tout détruit.

Nous avons dû fuir la maison en nous rendant à l’étage pour sauter sur le toit du domicile de notre voisin. » Le policier estime que les actes criminels de la bande se seraient étendus. « Ils volent. Ce n’est pas étonnant d’entendre dire qu’ils seraient impliqués dans le braquage de la SBM de Port-Louis. Ils font partie d’un groupe et cela implique des dépenses »,

conclut-il.

Aslam Noursing : « Ma vie est détruite à jamais »
« Je ne travaille plus. J’ai deux enfants de six et trois ans. Ma vie est détruite à jamais… » Ce sont les propos tenus par Aslam Noursing, qui a été sauvagement agressé 1er mars 2016 à Cluny avant d’être laissé pour mort. Il affirme que les images horribles de son agression le hantent encore.

Cette date est à marquer d’une pierre noire pour le jeune homme puisque c’est ce jour-là qu’il a eu les poignets sectionnés. Des membres du gang sont soupçonnés d’être les auteurs de l’agression. Mercredi, Aslam Noursing s’est rendu dans les locaux de la Major Crime Investigation Team des Casernes centrales pour apporter des précisions aux enquêteurs. « Il y aura bientôt une parade d’identification avec mes agresseurs », explique-t-il.

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