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Pour une autopsie : un officier demande à un éleveur de transporter un taureau à moto

Il croyait au départ à une farce avant de réaliser que l’officier du service vétérinaire du ministère de l’Agro-industrie était on ne peut plus sérieux. Ce dernier demandait à Irshaad Peyrye, un habitant de Mesnil, de transporter une bête décédée à moto jusqu’à Rose-Belle, soit un trajet de 19 kilomètres.

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Il est tombé sur un os. Irshaad Peyrye n’en revenait pas. Comment expliquer à l’officier du service vétérinaire que sa proposition était insensée ? « Ofisie-la dir mwa pran li, vinn lor motosiklet pou fer lotopsi. Mo dir li se enn toro, kouma pou pran sa lor moto ? Li dir mwa ‘Non, enn bouk sa. Pran li met dan enn sak amenn li. ’»

Malgré l’insistance de l’éleveur de bétail, l’officier refusera d’envoyer un véhicule pour prendre le taureau mort pour l’autopsie. « J’ai dû appeler au bureau du ministre Seeruttun pour que le service vétérinaire se décide à envoyer un transport à mon domicile pour prendre le cadavre. »

L’éleveur raconte que son taureau adulte était malade depuis le 15 décembre dernier. Il a fait appel au service vétérinaire du ministère. « Après l’avoir examiné, le vétérinaire m’a informé que mon taureau était fiévreux. Il se tenait pourtant sur ses quatre pattes, sans montrer de signe de faiblesse. Une simple injection a suffi à le faire tomber sur ses pattes arrière. La deuxième injection dans le cou l’a cloué au sol : il ne s’est plus relevé », déplore-t-il.

Aucune explication

Furieux, Irshaad Peyrye a demandé au vétérinaire quel remède il a injecté à son taureau. « Quand j’ai exigé des explications, il m’a répondu que c’est lui le docteur et qu’il n’avait aucune explication à donner. Le cadavre est resté à la ferme. Quand j’ai insisté pour qu’on le prenne pour des examens post-mortem pour déterminer la cause du décès, l’officier que j’ai eu au bout du fil n’avait cure de mes doléances et de ma requête. Il m’a demandé de transporter le corps de la bête à motocyclette », s’insurge-t-il.

Le Dr D. Meenowa, chef vétérinaire au ministère de l’Agro-industrie, a une tout autre version des faits : « Le vétérinaire qui a pratiqué l’autopsie a déjà soumis son rapport au ministère de l’Agro-industrie. Irshaad Peyrye a déjà été informé du mal dont est morte sa bête (NdlR : ce que nie l’éleveur). »

Langage abusif

Le chef vétérinaire justifie la réaction du vétérinaire, la qualifiant de « normale » : « Si l’éleveur se montre agressif, il est normal que le vétérinaire n’ait pas envie de lui répondre. J’ai appris que ce M. Peyrye utilisait un langage abusif pour s’adresser au vétérinaire. J’ai signalé ce fait au ‘Parliament Secretary’. »

Le refus du vétérinaire de donner des explications soulève un tollé dans la communauté des éleveurs. Le Dr D. Meenowa assure s’être adressé à ses officiers, et leur avoir recommandé de travailler main dans la main avec les éleveurs.

« Nous tentons d’améliorer notre service. J’ai insisté auprès des vétérinaires que, sans éleveur, il n’y aurait plus de vétérinaires. » Et d’ajouter pour sa défense : « Les éleveurs de bétail ont tendance à tout mettre sur le dos des vétérinaires. Ce service est gratuit. C’est pourquoi de nombreux éleveurs ont la fâcheuse tendance à blâmer les vétérinaires à tout bout de champ. »

 

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