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Prévisions économiques pour Maurice : la Banque mondiale table sur une croissance de 4,7 % et une inflation de 9,8 % en 2023  

Comme le FMI, la Banque mondiale a aussi abaissé ses prévisions de croissance pour Maurice.

Après le Fonds monétaire international (FMI), c’est au tour de la Banque mondiale de livrer ses prévisions pour Maurice. Elle prévoit une croissance de 4,7 % pour le pays cette année contre des prévisions initiales de 5,5 %. 

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Banque mondiale« Malgré une gestion efficace de l’urgence sanitaire, les répercussions économiques ont été sévères et le PIB de Maurice s’est contracté de 14,6 % en 2020. La croissance du PIB a rebondi d’un taux relativement modeste de 3,5 % en 2021 et s’est accélérée pour atteindre environ 8,3 % en 2022, soutenue par la forte reprise du tourisme malgré les vents contraires de la vague d’Omicron et la guerre en Ukraine », fait ressortir la Banque mondiale dans sa dernière mise à jour sur Maurice ce mois-ci. 

Comment devrait s’en sortir le pays cette année-ci ? La croissance devrait se modérer à 4,7 % en 2023, impactée négativement par le ralentissement de la demande mondiale, avant de converger vers sa tendance de long terme à moyen terme, souligne la Banque mondiale.

Baisse de l’inflation 

L’inflation commencera à diminuer après avoir atteint 10,8 % en 2022, son niveau le plus élevé depuis plus d’une décennie. « Elle devrait se modérer progressivement sous l’effet du resserrement des conditions monétaires chez les principaux partenaires commerciaux, mais aussi en raison du déploiement du nouveau cadre de politique monétaire, qui devrait contribuer à ancrer les attentes nationales en matière d’inflation », avance la Banque mondiale. 

Autre prévision : le déficit de la balance courante devrait diminuer pour atteindre 8,7 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2023. Cela à mesure que les prix des produits de base se normalisent et les exportations continuent de se redresser, et se réduire progressivement à moyen terme, dans l’hypothèse d’une reprise continue du tourisme et d’efforts visant à renforcer la compétitivité des exportations. « Le déficit budgétaire devrait diminuer pour atteindre 5,5 % au cours de l’exercice 2022/2023, grâce à l’abandon des mesures de soutien de la COVID-19, même si l’introduction progressive de la Contribution Sociale Généralisée au cours de l’exercice 2023/2024 entraînera une augmentation temporaire », indique également la Banque mondiale. 

Risques importants 

La dette publique devrait continuer à diminuer progressivement pour atteindre environ 83,5 % du PIB à moyen terme, dans l’hypothèse d’un assainissement budgétaire progressif soutenu par une amélioration de l’efficacité des dépenses publiques et de la collecte des recettes, la vente d’actifs non stratégiques et l’introduction de nouvelles mesures visant à accroître les recettes. 

Cependant, prévient la Banque mondiale, des risques importants pèsent sur les perspectives économiques du pays. « Le rebond du tourisme s’atténuant, la croissance pourrait devenir atone en l’absence de nouveaux secteurs de croissance dynamiques. L’escalade des tensions géopolitiques mondiales et les nouvelles vagues de Covid-19 pourraient perturber davantage les chaînes d’approvisionnement mondiales, pesant sur la croissance et alimentant l’inflation », met en garde la Banque mondiale. 

Ce qui pousse l’institution à conclure qu’un renforcement des institutions macro-budgétaires et le soutien de la discipline budgétaire, notamment par le biais de la réforme des retraites, seront essentiels pour maintenir la viabilité de la dette et contrôler les engagements conditionnels. Le pays devra aussi s’attaquer aux pénuries de compétences et promouvoir une nouvelle génération de réformes visant à stimuler l’innovation dans le secteur privé et à soutenir des stratégies d’adaptation « verte » pour pouvoir développer de nouveaux secteurs de pointe. Des mesures qui permettront de jeter les bases pour que le pays parvienne ainsi à retrouver et conserver son statut de pays à revenu élevé.

Avis des économistes

Rajeev Hasnah :

manisha dookhony

La croissance tournera plus autour des 4 % que des 5 % de par la structure, la contribution et le développement de divers secteurs de notre économie. Nous avons déjà passé le stade de rebond technique post-COVID-19. La croissance peut être plus élevée s’il y a une augmentation de la chaîne de valeur dans plusieurs secteurs d’activités. Pour ce qui est de l’inflation, il est évident que le taux restera assez élevé. La faiblesse de la roupie a un impact sur le taux d’inflation en dépit de la baisse des prix au niveau mondial. »

Manisha Dookhony :

Rajeev Husnah

L’abaissement des prévisions de croissance à Maurice est dû à la baisse de la croissance mondiale. Nous dépendons de ce qui se passe dans le monde, car nous avons besoin des clients étrangers pour nos produits et notre tourisme. Nous espérons que l’inflation, même si les prévisions sont élevées actuellement, va descendre d’ici à la fin de l’année. Ce qui apportera une certaine bouffée d’oxygène ! »

L’Africa’s Pulse met en exergue l’accélération de l’activité économique du pays 

Dans l’édition d’avril 2023 de l’Africa’s Pulse, une publication semestrielle du bureau de l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, on évoque l’accélération de l’activité économique à Maurice de 8,3 % en 2022. « L’Île Maurice a bénéficié de la reprise du tourisme, favorisée par son taux élevé de vaccination contre la COVID-19. En revanche, le déficit budgétaire devrait dépasser 7 % du PIB à Maurice », indique-t-on dans le rapport. Autre conclusion de l’Africa’s Pulse : la croissance économique en Afrique subsaharienne devrait ralentir, passant de 3,6 % en 2022 à 3,1 % en 2023.

 

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