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Quelques heures avant son arrestation - Oomar, alias Spiderman : «Mon passé de voleur ne cesse de me poursuivre»

Oomar et sa femme Suhayla Oomar et sa femme Suhayla veulent mener une vie tranquille aujourd’hui.

Oomar Khudarrun son nom ne vous dit rien, mais il est connu dans les milieux de la CID de Port-Louis. Il s’est bâti une réputation. Issu de Vallée-des-Prêtres, ce père quadragénaire s’est distingué par ses nombreux vols audacieux de haute voltige,  qui lui ont valu le sobriquet de « Spiderman ».

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Il fait étalage de ses frasques, mais avec un air de repenti. Selon Oomar Khudarrun,  son passé ne cesse de le poursuivre. « Mon passé de voleur ne cesse de me poursuivre ». Vendredi 29 mars au soir, il est de nouveau arrêté par la Criminal Investigation Division de Port-Louis Nord, pour  vol d’un shampoing dans un supermarché. Les images des caméras CCTV l’ont trahi. Nous l’avons rencontré quelques heures avant son arrestation.

Aussi appelé « Briani », Oomar soutient vivre dans un cercle infernal. La semaine passée, il a été convoqué pour une affaire de vol. Cet habitant de la Vallée-des-Prêtres se dit consterné par son destin. Il se désole que même ses proches parents l’ignorent. Désormais, il ne peut compter que sur son épouse Suhayla. En liberté conditionnelle pour une affaire d’extorsion (Oomar nie toute implication), il est catégorique.

« Mo ti pe cokin fer breaking, mo pa fer extorsion ». Il explique que malgré son lourd casier judiciaire, il n’a jamais agressé quiconque lorsqu’il opère.  

Spiderman est connu des milieux notoires. «C’est un as du vol», dit-on dans les milieux policiers. Il cible principalement les commerces, supermarchés, de la capitale.

Poursuivant son récit, le présumé repenti relate une opération au cours de laquelle il a été pris en flagrant délit. «Lors d’un cambriolage, je me suis retrouvé coincé dans un bâtiment, entre les installations du système de climatisation. Ce soir-là, des éléments de la Special Support Unit (SSU) avaient été mobilisés.» Oomar salue le flair d’un inspecteur de police qui a  pu le retracer ce soir-là. « Li ene malin sa inspecteur la». Il relate comment il épiait les policiers, alors qu’ils étaient à sa recherche sur les lieux. De là où il se trouvait, Oomar entendait toutes les conversations des policiers et surveillait leurs mouvements.

Baptisé Spiderman lors d’un cambriolage

C’est en février 2016, lors d’un cambriolage dans trois commerces situés dans le centre de la capitale, qu’Oomar Khudarrun s’est vu attribuer le pseudo de « Spiderman ».  Ce père de famille, agile dans ses gestes et ayant la capacité physique pour grimper facilement les murs, s’était introduit dans un commerce, par le toit d’un bâtiment vers 22 heures un vendredi. Il avait ensuite pénétré par effraction dans plusieurs commerces, pour se faire la malle. Un passant l’avait aperçu et avait alerté la police et les propriétaires des commerces. En l’espace de quelques minutes, une foule de badauds s’était rassemblée. « Banla pa ti pe réussi gagne moi, mo ti pe casiette lor rebord balcon », explique Oomar. Plusieurs d’entre eux, avec l’aide de la police, avaient passé au peigne fin les recoins de leurs commerces pour retrouver le voleur.

Oomar était caché sur le toit du bâtiment, observant les manœuvres policières pendant une bonne heure. « Spiderman » dit avec fierté avoir joué au chat et à la souris avec les membres du public et les policiers. Mais au bout de deux heures, il a été repéré et forcé à descendre de sa cachette. « Sa jour-là, si pa tiena la police, banla ti pu batt moi », relate Oomar.

Il dit reconnaître ses erreurs de jeunesse. Depuis qu’il s’est marié et devenu père de famille, Oomar a cessé avec ses mauvaises habitudes. « Mone arete kokin ». Il révèle que, dans un passé récent, son épouse et lui ont été agressés par des proches. «Il suffit d’un rien pour que mon passé me rattrape. Zot dir mone kokin kot zot, mais mo pan kokin narien ». Oomar concède qu’il n’est pas du genre à mentir sur les cambriolages qu’il commet. « Mone fer 100 case la police pa gagne mwa mais kan gagne moi mo accepter ».

Oomar se souvient de son premier cambriolage. « J’avais 18 ans et j’avais volé des barres de fer dans un entrepôt ». Il s’était rendu dans un entrepôt de « vieille ferraille ». Ce jour-là, il a fait main basse sur des tuyaux et des barres de fer mais a été apprehendé grâce aux images des cameras CCTV. Il soutient avoir cambriolé plusieurs supermarchés, et affirme : « Mwa ki ti éclate premier Dreamprice dans Plaine-Verte ». Comment a-t-il procédé ? Oomar affiche un sourire  narquois, explique qu’il a facilement retiré les fenêtres en aluminium. Était-il accompagné d’un complice ?  « Non pa kav fer confiance kamarad, tous les temp mo tousel », lâche-t-il. Oomar nous indique qu’il revend souvent son butin pour de l’argent pour se procurer de la drogue. «J’ai des clients pour acheter les objets volés.» Mais cette époque, dit Oomar, c’est chose du passé. Depuis qu’il est sorti de prison en 2016, il s’est reconverti en vendeur de fruits et marchand ambulant. « Mo tracer dans Port-Louis, ek ti lartik ».


« Société ek fami ena mauvais regard lors moi »

Père d’un fils de 3 ans, Oomar se dit conscient que ses actes ternissent son image. « Société ek fami ena mover regard lors moi. Kan truv moi kuma dir pe guet ene paket malpropte », pleurniche Oomar. Depuis huit ans Suhayla partage sa vie, les moments les plus difficiles.

« Mo accepte li kuma li eter, mo viv mo lavie ».  

« Lontan ti pe dir ramass savonette astere ramass portab »

Commentant ses nombreuses passages en milieu carcéral, Oomar affirme que ce sont des moments qui font réfléchir. Il a passé beaucoup de temps en « Remand ». « Ene l’endrwa traite sa». Cet habitué des barreaux a été incarcéré dans la plupart des prisons, sauf celle de l’Open Prison de Richelieu. La réalité du milieu carcéral : la lutte pour la survie.  «Dimun donn ou la drog pu agresse lot détenu». Les agressions sont récompensées par la drogue et la cigarette. Les cellulaires sont bel et bien présents. «  Mone truv zom fonce portab ek charger ek zot ek tirer kan retourn depi la cour ».


Suhaylah, l’épouse : « Mo ti kone li droguer ek li kokin, mais mo contan li »

Interrogée sur le train de vie de son époux, Suhayla affirme être habituée à se rendre dans les locaux de la CID, après les arrestations d’Oomar. « Mo ti kone li drogue ek li kokin, mais mo contan li ». Cette mère déplore toutefois les descentes policières chez elle, multiples et à des heures indues. Elle se désole que son enfant soit témoin de ces scènes. Suhaylah évoque ses appréhensions en voyant son époux menotté : « Foder cuff vine dans la main lerla ki  ou koner, et surtou kan pa pe gayn caution ».

 

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