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Questions à Arif Currimjee, président de la MEXA : «Nous sommes extrêmement confiants dans la reprise du secteur de l’exportation»

Comment se porte le secteur de l’exportation cette année ? 
Nous sommes extrêmement confiants dans la reprise du secteur de l’exportation qui a connu des changements importants dans l’environnement extérieur. Aujourd’hui la plupart de nos membres ont un carnet de commandes assez rempli et ils se montrent confiants pour le futur. Par contre, il y a toujours certaines contraintes, surtout au niveau de l’emploi. Il est toujours difficile d’importer de la main-d’œuvre étrangère. Par ailleurs, certaines entreprises font face à des problèmes de trésorerie. L’industrie exportatrice est extrêmement importante pour notre économie. Nous comptons ainsi sur le ministère des Finances afin d’apporter des mesures de soutien dans le prochain budget. 

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Les crises économiques et géopolitiques au niveau mondial représentent-elles une menace pour le secteur ? 
Effectivement la situation sur le plan international, surtout avec le conflit en Ukraine, apporte une certaine incertitude. Nous n’avons aucune visibilité concernant l’ampleur qu’il peut prendre. En ce qui concerne le marché européen, il se peut qu’il y ait une baisse dans la consommation. Les Européens sont assez inquiets de ce qui se passe autour d’eux. 

Comme à Maurice, les coûts en Europe aussi ne cessent d’augmenter. Nous ne constatons pas vraiment l’impact de la guerre sur notre secteur. Mais d’ici quelques mois nous allons définitivement ressentir les répercussions. Ainsi, on reste confiant, mais avec beaucoup de prudence. 

Lors de votre discours lors de l’assemblée générale de la MEXA, vous avez parlé des opportunités de cette crise à exploiter… 
Avec les tensions géopolitiques, nous observons que de nombreux clients aux États-Unis envisagent des décisions stratégiques. Ils veulent faire des achats dans de nouveaux marchés. Maurice a une carte importante à jouer à ce niveau. Toutefois nous ne sommes pas assez visibles. De nombreux acheteurs américains ne savent même pas qu’il existe une industrie textile à Maurice. Ainsi, c’est le rôle du gouvernement à travers l’Economic Development Board et en partenariat avec la MEXA d’améliorer notre visibilité sur le marché international. Il y a des opportunités à saisir à court terme, mais si on ne joue pas notre carte d’une manière efficace, on peut les perdre. 

Vous avez également mis l’accent sur le développement des activités portuaires, afin de booster les exportations. Pensez-vous qu’il y a un gros travail à faire au niveau de notre port ?
C’est un problème extrêmement grave auquel font face les entreprises mauriciennes. D’ailleurs depuis la pandémie, nous avons vu que beaucoup de navires n’ont pas pu venir à Maurice pendant des semaines. Et nous ne pouvions pas exporter vers l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, il n’y a que deux lignes maritimes qui desservent Maurice. La capacité d’accueillir de gros navires a baissé. Alors nous nous retrouvons dans une situation très délicate. Si demain ces lignes maritimes décident de ne plus venir à Maurice, on sera coupé du reste du monde. Aucune importation ou exportation ne sera possible. C’est un problème qui dure depuis plus de 20 ans. Il faut prendre des décisions pour avoir un « World Class Port » à Maurice. Ce qui attirera les lignes maritimes. Avec les problèmes qui surgissent en Afrique du Sud, il y a déjà des lignes maritimes qui cherchent de nouveaux hubs. Mais quand ils viennent examiner notre port, ils trouvent qu’il n’est pas assez productif. Il faut donc absolument trouver une solution.

 

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