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Questions à Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur de la Santé : «Il n’y a aucun contrôle»

À voir ce qui se passe, certains affirment qu’il y a un trafic de médicaments et de produits de consommation. Est-ce que c’est vrai ?
C’est difficile à dire. Il y a un officier en charge du système de supply chain management. Quand les produits de consommation ou médicaments arrivent pour aller dans les cuisines ou la pharmacie, ils passent par plusieurs mains.
 
N’y a-t-il pas de contrôle ?
Non, il n’y a aucun contrôle. Le système a failli. Au niveau de l’hôpital Jeetoo où j’ai exercé, je sais comment marche le système. Il y a la Food Act et les autres règlements pour assurer qu’il y ait une nourriture de qualité et que ses valeurs nutritionnelles sont bonnes. Il faut avoir ‘value for money’ et offrir des repas de qualité aux patients. Quand un patient est admis, sa résistance est affaiblie, tout comme son immunité. Si le patient consomme des repas à base de produits périmés, cela peut entraîner des cas de gastro-entérite, d’empoisonnement alimentaire et même de mortalité. On ne saura même pas pourquoi le patient est décédé.
 
Qui a cette tâche de s’assurer que les patients ont des repas de qualité ?
Sous le ministère de la Santé, il y a un directeur de Food Safety and Health. Il a sous sa charge 13 bureaux sanitaires à travers le pays. Il y a des inspecteurs sanitaires. C’est leur rôle de faire des vérifications là où la nourriture est préparée. Ils doivent veiller que les normes sont respectées. Ils sont censés faire des inspections partout dont les hôpitaux.

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Notre système de santé est pourri et continue à s’empirer. Tous les indicateurs sont dans le rouge alors qu’à un moment on faisait bien. Il y a tant de choses à revoir»

Quelle est la fréquence de leurs visites dans les hôpitaux ?
Ils s’y rendent chaque semaine ou chaque quinzaine. Ils doivent faire des inspections dans la cuisine et les stores. Ils doivent faire un rapport à leur directeur qui, lui, doit tenir informé le directeur de l’hôpital. Lors de la conférence de presse du directeur de l’hôpital, il fallait que le directeur des sanitaires soit présent.

À voir les produits périmés qui datent de plusieurs années, les denrées entassées ici et là, il semble que ce store n’ait pas été visité par les inspecteurs, n’est-ce pas ?
Les inspecteurs se rendent à l’hôpital. Reste à savoir s’ils sont au courant qu’il y a ce store et s’ils y ont eu accès. Ce sont des réponses que seul le directeur des sanitaires peut donner. À l’hôpital Jeetoo, il y a plusieurs stores. Peut-être qu’ils ne sont pas au courant de l’existence de celui-là. S’ils y avaient eu accès, ils auraient certainement saisi ces produits et entamer les procédures légales pour les disposer.
 
Qu’est-ce qui cloche au final ?
Notre système de santé est pourri et continue à s’empirer. Tous les indicateurs sont dans le rouge alors qu’à un moment on faisait bien. Il y a tant de choses à revoir.

 

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