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Radié en 2008 : Dev Hurnam veut réintégrer le barreau mauricien

Dev Hurnam

Radié du barreau mauricien le 28 janvier 2008, Dev Hurnam demande un ordre de la Cour suprême pour que son nom soit restauré sur la liste des avocats. Sa motion a été appelée le lundi 6 mai 2019. 

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«J’ai payé le prix fort et je ne mérite pas la damnation éternelle. » C’est ce que fait ressortir l’ancien avocat-parlementaire Dev Hurnam dans un affidavit juré et présenté au chef juge de la Cour suprême, Eddy Balancy, le lundi 6 mai 2019. Cela fait plus de dix ans qu’il a été radié. Aujourd’hui âgé de 72 ans, Dev Hurnam veut remettre sa toge d’avocat et plaider à nouveau devant les tribunaux de Maurice.

Sa motion, appelée lundi, est dirigée contre l’Attorney General et l’Ordre des avocats de Maurice, à savoir la Mauritius Bar Association (MBA). L’Attorney General et la MBA, représentés respectivement par Mes Doorgesh Kumar Manikaran, Senior State Attorney et Zubeida Salajee, Senior Attorney, ont demandé un renvoi pour faire connaître leur position respective sur la requête. La motion sera de nouveau appelée le 20 mai 2019.

Grâce refusée

Dans son affidavit, Dev Hurnam souligne qu’il est « un avocat britannique qualifié ». Il explique dans le document qu’il a été admis au barreau mauricien le 30 octobre 1975. Il fait valoir les points suivants : le 30 octobre 2001, il est inculpé formellement en cour intermédiaire. Il fait alors l’objet de deux accusations de recel et d’une accusation d’entente délictueuse. Il se voit reprocher d’avoir notamment reçu comme honoraires de l’argent provenant d’un braquage de la State Bank de Grand-Bois en mai 2000. Il lui est aussi reproché d’avoir fabriqué un alibi pour un de ses clients impliqué dans le braquage.

Le 1er avril 2002, la poursuite abandonne les accusations de recel qui pèsent contre lui, de sorte à ce qu’il soit traduit uniquement pour entente délictueuse. Jugé coupable le 11 août 2003, il sera condamné à six mois de prison. Il fait appel du verdict et la Cour suprême annule sa condamnation. Le Directeur des poursuites publiques fait appel de ce jugement d’acquittement devant le Privy Council. Le 25 avril 2007, le Conseil privé renverse le jugement de la Cour suprême et rétablit la peine de six mois de prison infligée par la cour intermédiaire.

Entre-temps, Dev Hurnam fera l’objet d’allégations d’un autre de ses clients. Client qui l’accusera d’avoir ourdi un complot en vue de couper le poignet de l’ancien chef juge de la Cour suprême Bernard Sik Yuen. Il est aussi accusé d’avoir comploté pour tuer un policier. Poursuivi à nouveau devant la cour intermédiaire, Dev Hurnam sera acquitté le 30 septembre 2009.

À la suite d’une procédure disciplinaire, son nom est rayé de la liste des avocats mauriciens le 28 janvier 2008. Dans son affidavit, il précise ceci : « Cette condamnation a laissé des traces dans toute ma vie professionnelle, politique et privée. Ma demande de grâce a été refusée par la Commission de pourvoi en grâce (…) Toute ma famille a souffert moralement et financièrement. J'éprouve un fort désir de retourner à la pratique légale. » D’où sa demande à la Cour suprême.

 

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