Raouf Gulbul : d’homme de loi à politicien raté

Raouf Gulbul L’avocat ne serait pas fait pour la politique selon certains qui l’ont côtoyé.

Raouf Gulbul n’était pas fait pour la politique selon ceux qui l’ont côtoyé dans le milieu. Il n’a pas le profil d’un homme politique.

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Comment se comporte Raouf Gulbul vis-à-vis de ses collaborateurs ? Une question que le Défi Quotidien a posée à plusieurs de ceux qui ont côtoyé l’homme de loi controversé ces dernières années et qui livre un verdict quasi-unanime : l’homme ne serait pas fait pour le monde de la politique. Outre les conflits dans lesquels il s’est retrouvé à plusieurs reprises avec ses propres camarades de coalition, et le fait d’être « trop sûr de lui » lui auront fait du mal.

Raouf Gulbul n’en était pas à sa première élection en décembre 2014. Il a été candidat en 1976 à Grande-Rivière Nord-Ouest/Port-Louis Ouest (no 1), sous la bannière de l’Union démocratique mauricienne. Il a moins de 20 ans à l’époque. Il sort alors 12e avec seulement 215 votes. La défaite de 2014 sera moins sévère, mais il sortira quand même en 6e position au milieu du raz-de-marée de l’Alliance Lepep. « Je le connais comme un bon avocat, explique un de ses proches collaborateurs qui a requis l’anonymat, mais il n’est peut-être pas fait pour la politique. Du moins, pas la politique comme elle est pratiquée à Maurice. » Ce collaborateur estime que malgré une personnalité « calme », Raouf Gulbul n’est pas à sa place dans la sphère politique.

Ce calme, pourtant, tout ceux qui ont eu l’occasion de travailler avec lui, n’en auraient pas fait l’expérience. C’est ce que raconte notamment Salim Abbas-Mamode, du PMSD, colistier de l’ex-magistrat à Port-Louis Maritime/Port-Louis Est (no 3). « Il y avait souvent des accrochages entre Anwar Husnoo et lui, explique le député, je devais jouer le rôle de pacificateur au milieu de leurs coups de gueule. » La source de la discorde ? Selon Salim Abbas-Mamode, la façon de faire la politique de Gulbul ne convenait pas à ses colistiers. « J’ai eu des prises de bec avec lui. Son style de campagne était de faire venir beaucoup de gens qui faisaient beaucoup de bruit. Ce n’était pas ce qu’on souhaitait. »

Yusuf Elahee, autre membre du PMSD, qui faisait partie de l’équipe qui gérait la campagne, explique aussi que l’attitude de Raouf Gulbul vis-à-vis des potentiels électeurs laissait à désirer. « Il a une personnalité bien à lui. Parfois il pouvait se montrer gentil, d’autres fois il était ‘gran nwar’. » Selon Yusuf Elahee, Raouf Gulbul était convaincu de se faire élire en tête de lice. « Il se croyait intouchable et était persuadé de devenir vice-Premier ministre, poursuit Yusuf Elahee, il était dans les petits papiers de Pravind Jugnauth et du ‘Bolom’. À chaque fois qu’on lui disait qu’il fallait être présent dans une réunion, il répondait qu’il avait une session de travail avec Pravind ou SAJ. »

Samad Golamaully, ancien proche collaborateur, désormais en guerre ouverte avec Raouf Gulbul, résume ainsi la personnalité de l’avocat : « Je ne vais vous dire qu’une chose : il est sorti 6e en 2014 alors qu’il y avait un raz-de-marée. Cela dit tout ce qu’il y a à dire sur sa personnalité. »


Le MMM interpellera le Premier ministre sur la GRA

Le député Rajesh Bhagwan interrogera le Premier ministre et ministre des Finances Pravind Jugnauth sur le lancement des opérations à Maurice de la compagnie française Pari Mutuel Urbain (PMU). Le député mauve souhaite connaître la date à laquelle ont eu lieu les discussions, à cet effet, au sein du board de la Gambling Regulatory Authority (GRA) et quels étaient les membres présents à cette réunion. De plus, il veut connaître quand le permis d’opération a été octroyé à cette compagnie. Rajesh Bhagwan veut aussi avoir des détails sur les conditions imposées pour le permis et connaître la région où elle va opérer.


Les allégations discutées longuement avec le PM

L’homme de loi Raouf Gulbul s’est longuement entretenu avec le Premier ministre Pravind Jugnauth, à son bureau au Bâtiment du Trésor (PMO) , en début soirée mardi 21 novembre. Selon les bruits qui circulent, la rencontre était axée principalement sur les nombreuses allégations et les différentes assignations de Raouf Gulbul devant la Commission d’enquête sur la drogue présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen. Les deux hommes ont aussi évoqué les allégations faites par plusieurs protagonistes et l’avocat s’est âprement défendu en les réfutant.

Il nous revient qu’à la fin de cette rencontre Pravind Jugnauth et Raouf Gulbul sont parvenus à un accord pour que ce dernier se retire de son poste de Chairman de la Gambling Regulatory Authority (GRA) et de la Law Reform Commission (LRC). Ce double retrait, affirme-t-on, serait dans l’intérêt du gouvernement.

Réactions

Ajay Gunness, MMM : «Il aurait dû démissionner depuis longtemps»

« Nous pensons que depuis longtemps Raouf Gulbul aurait dû démissionner à la tête de la Gambling Regulatory Authority (GRA) et Law Reform Commission (LRC). Mais mieux vaut tard que jamais. Nous pensons qu’il ne pouvait plus rester surtout après les allégations faites contre lui devant la Commission d’enquête sur la drogue. Mais comme d’habitude, Pravind Jugnauth a pris son temps. »

Shakeel Mohamed (PTr) : «Nous avons ce que nous méritons»

« Nous vivons dans une période où rien ne choque. C’était au Premier ministre de réagir dans l’affaire Gulbul, dans celle de Soodhun, dans l’affaire Rutnah, dans l’affaire Tarolah et dans celle de Lutchmeenaraidoo. Mais il ne l’a pas fait. Finalement, c’est devenu « Do as you wish ». Et la population, qui est tellement habituée à tout ça, ne réagit plus. Dans une autre démocratie, le gouvernement aurait été botté hors du pouvoir. Mais la population demeure sans réaction. Au final, nous avons ce que nous méritons ».

Anil Gayan (Muvman Libérater) : «Il ne pouvait plus continuer»

« Après tout ce qui a été dit devant la commission d’enquête, c’était devenu inévitable. Il ne pouvait plus continuer. Mais cela ne veut pas dire qu’il soit coupable. La présomption d’innocence existe. Mais c’est pour l’institution qu’il est parti ».

Xavier- Luc Duval (PMSD) : «Il était grand temps...»

« C’est clair que Gulbul a été compromis par la commission d’enquête, mais il y a aussi eu ses agissements comme Chairman à la GRA et il était grand temps pour qu’il démissionne, mais l’affaire ne s’arrête pas là. »

 

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