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Razack Peeroo: «Il faut faire de la place aux jeunes»

La dictature des leaders freine le rajeunissement de la classe politique et empêche les jeunes de s’épanouir. C’est le sentiment exprimé par Razack Peeroo, ex-Speaker de l’Assemblée nationale et ministre à plusieurs reprises au sein de différents gouvernements travaillistes. « Les jeunes n’ont pas la chance de faire montre de leur talent, car ce sont les leaders qui décident de tout. Ces derniers peuvent sanctionner tout membre qui s’oppose à leurs décisions », dit-il. Razack Peeroo trouve aberrant que ceux voulant se porter candidats aux législatives doivent trouver au moins Rs 2 millions pour pouvoir briguer les suffrages. De plus, dit-il, les jeunes se sentent exclus pour une raison ou une autre par l’appareil du parti au moment du choix des candidats. « La porte du parti est verrouillée pour les jeunes qui veulent s’engager en politique », déplore-t-il. Il pense qu’avec l’apport de jeunes professionnels dynamiques, le Parti travailliste a la capacité de rebondir aux prochaines élections générales. Il avance que malgré la défaite de décembre 2014, les rouges ont pu préserver « leurs partisans ». L’ancien Speaker de l’Assemblée nationale invite les rouges à réfléchir sur les raisons de la déroute lors de la dernière joute électorale. Pour sa part, il attribue cette débâcle, en partie, au deal conclu entre le leader du PTr, Navin Ramgoolam, avec Paul Bérenger, le leader des mauves, portant sur un partage de pouvoir dans le cadre d’une deuxième République. Il avance que dans toute démocratie, la population doit être partie prenante dans toute décision importante. « Don’t take the people for a ride », prévient-il.

Leadership

Razack Peeroo estime que contrairement aux pays européens où les leaders politiques soumettent leur démission après une défaite électorale, Maurice a une culture politique bien différente. Il fait remarquer que tous les leaders de tous les partis politiques battus aux élections sont restés au pouvoir. « Certes, ce n’est pas la solution idéale, mais il faut faire face à la réalité », dit-il, tout en souhaitant un changement démocratique au niveau des partis politiques. Par ailleurs, parlant de l’appauvrissement de la classe moyenne, il a dénoncé le mercantilisme de certains commerçants. Il souhaite que le gouvernement exerce un certain contrôle des prix pour prévenir des abus. Parlant de l’ouverture de Maurice sur les pays arabes, il dit souhaiter « une politique diplomatique qui relève du gouvernement et pas celle d’un individu ».
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