L’Université de Maurice veut donner une nouvelle orientation à sa mission de favoriser la recherche. Une stratégie qui entraînera la suppression de 54 cours « à faible valeur ajoutée ». Place donc aux matières qui répondent aux besoins de l’île Maurice moderne.
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L’Université de Maurice (UoM) veut donner un coup d’accélérateur à sa transformation en institution tournée vers la recherche. Sauf qu’elle ne dispose pas des ressources nécessaires pour poursuivre une expansion sur tous les fronts. Résultat : des cours de premier cycle (undergraduate) considérés comme dépassés, sont appelés à disparaître pour faire de la place aux Masters et PhD qui impliquent la recherche.
C’est ce qu’a expliqué le Prof. Dhanjaye Jhurry, vice-chancelier, lors de la dernière réunion du conseil de l’UoM de l’année, le mardi 19 décembre dernier. 57 cours de premier cycle disparaîtront sur les trois prochaines années. En contrepartie, 21 nouveaux cours postgraduate seront introduits.
Stratégie de niche
Dès 2018, 19 cours seront supprimés. Un chiffre qui se répercutera sur les deux années suivantes. Sept nouveaux cours postgraduate seront également introduits chaque année sur les trois prochaines années. Des cours préparés avec le concours des industries locales et certaines universités étrangères, dans certains cas. « Il faut sacrifier quelques programmes de premier cycle si on veut investir dans les master et les doctorats, » explique le Prof. Jhurry.
Sur quels critères l’UoM choisira les cours dans cet élagage ? « La majorité des cours qui seront enlevés sont ceux qui débouchent sur un certificat ou un diplôme. On laisse ça aux autres, explique le Prof. Jhurry. Quand aux licences, si elles n’attirent pas assez d’étudiants ou ne sont pas d’intérêt national, elles seront aussi sacrifiées. »
« Certains cours, explique le numéro un de l’UoM, ont été introduits il y a très longtemps et ne répondent plus aux besoins de l’institution ou du pays. D’autres encore sont essentiellement dispensés par des chargés de cours à temps partiel. Ils devraient aussi disparaître. »
Quant aux cours qui seront introduits, l’UoM adoptera une stratégie de niche. Des secteurs émergents, porteurs pour l’économie et où la demande pour des employés qualifiés est forte, seront privilégiés. « Nous visons des domaines spécifiques et porteurs. Nous négocions déjà pour des cours postgraduate dans le domaine des TICs, mais je ne peux pas en dire plus pour l’instant, » explique Dhanjaye Jhurry.
La stratégie de l’UoM est-elle la bonne ? Le Prof. Goolam Mohamedbhai, ex-secrétaire général de l’Association des universités africaines, est d’avis qu’elle est en phase avec l’ambition de faire plus de recherche. « Généralement, les pays aujourd’hui diversifient l’offre au niveau de leurs institutions d’enseignement supérieur», explique l’ex-universitaire. « On ne peut pas avoir toutes les universités qui font plus ou moins la même chose. » dit-il.
Du moment que les cours sacrifiés par l’UoM, dont les certificats et les diplômes sont disponibles ailleurs, il ne devrait pas y avoir de problème, selon le Prof. Mohamedbhai. « La recherche est quelque chose qui a toujours manqué à l’Université de Maurice, poursuit-il, aucune autre université ne le fait. Il faut saluer le fait qu’ils essaient de combler cette lacune. »
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