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Relogement de squatters : abandonnée avec ses deux petits-enfants à Tranquebar

Elle vit dans une bicoque sous tôles avec deux petits-enfants en bas âge.

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Gillette Legoff, grand-mère de 53 ans, se bat depuis des mois pour obtenir un logement décent. Squatteuse à Tranquebar, elle est éligible à un logement à Pointe-aux-Sables. Sa situation maritale poserait cependant problème selon la National Housing Development Company (NHDC).

Depuis 15 ans, Gillette Legoff occupe illégalement un terrain de l’État à Crownland Touri, Tranquebar. Elle a accueilli favorablement la décision du ministère du Logement et des Terres de reloger les squatteurs de l’endroit. Elle était aux anges en voyant son nom sur la liste des bénéficiaires d’un logement à Pointe-aux-Sables. Elle a été conviée à la remise des clés, le mercredi 23 novembre 2016. Elle s’est donc engagée à suivre toutes les procédures exigées.

Sa joie sera de courte durée. Elle est prise de court en apprenant que son dossier n’est pas approuvé. « La raison avancée par la NHDC : mon ex-mari, dont je suis divorcée depuis dix ans, a bénéficié d’une allocation pour dalle. J’ai eu beau expliquer aux officiers que je ne bénéficiais d’aucun droit sur les biens de mon mari, ils ont fait la sourde oreille. Je ne sais plus quoi faire. Les autorités m’ont aussi interdit de changer les feuilles de tôle de mon toit qui coule comme un panier percé. Mes petits-enfants qui vivent avec moi souffrent de problèmes de bronches à cause de l’humidité ambiante », confie la quinquagénaire en pleurs.

Alors que tous ses voisins sont déjà installés dans leur nouvelle demeure, Gillette Legoff doit se contenter de sa case, véritable épave. « Ma belle-fille est prisonnière de la drogue. J’ai accueilli ses deux enfants âgés de quatre ans et 18 mois. Mon fils, le père des enfants, a abandonné sa famille pour refaire sa vie avec une autre femme. Les deux enfants sont à ma charge. Je souhaite les sortir de ce taudis. Je n’y arriverai pas sans l’aide de l’État. Ce logement à Pointe-aux-Sables était notre planche de salut. Voilà maintenant la NHDC qui nous fait des chichis. Pourtant, j’ai tous les documents qui prouvent que je vis séparée de mon ex-mari depuis 15 ans », s’insurge-t-elle.

Le Défi Quotidien a interrogé le ministère du Logement et des Terres sur ce dossier. La chargée de communication argue que l’ex-mari a bénéficié du soutien financier des autorités pour couler sa dalle. De fait, Gillette Legoff ne pourra obtenir un logement comme les autres squatters. Une situation difficile pour cette grand-mère et ses petits-enfants.

« La date du divorce aurait dû être prise en considération par la NHDC. Mon mariage a été dissous en 2007, les démarches entreprises par mon ex-mari après cette date ne me concernent nullement », indique Gillette Legoff. Le porte-parole du ministère promet que le dossier de la dame sera de nouveau étudié.

 

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