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Rupture de fauteuils roulants à la Sécurité sociale - Les malheurs de Dadi Rehanne, amputée : «Mo zis anvi viv»

dina Dina à g. et Henaida à Dr. sont au chevet de leur grand-mère Rehanne.
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Chacun de nous a des rêves. Nous rêvons de tout, de belles choses, de réussir de grands projets. Cependant, le rêve de Rehanne Aloomun, 68 ans, est loin de ressembler aux nôtres. Elle rêve uniquement de pouvoir se déplacer… un souhait anodin pour ceux qui marchent. 

Se réveiller chaque matin et souhaiter que la condition dans laquelle elle vit n’est qu’un cauchemar, c’est ainsi que débute chaque journée de Rehanne Aloomun. L’histoire de cette sexagénaire met la lumière sur de nombreux cas de personnes végètent avec un handicap qui, malheureusement, vivent aussi dans des conditions précaires. Cela les rend encore plus vulnérables. Seule, la sexagénaire, autrefois indépendante, essaie la plupart du temps de se faire le plus petit possible afin de ne pas déranger les autres.
Pourtant, cette habitante de Vallée-des-Prêtres a des difficultés pour manger à sa faim, elle ne met plus le nez dehors car cela demande trop de disposition. Souvent seule, elle ne peut ni s’occuper de sa maison ni d’elle-même. Elle regrette de ne même pas pouvoir faire sa toilette.  En sus, il y a des médicaments qu’elle ne peut se payer. D’abord parce que c’est trop cher puis parce que cela ne sert à rien sans un repas complet. 

Depuis quelque temps, elle n’utilise que des couches et s’en procurer est devenu un véritable parcours du combattant. « Sa ousi mo pena kas pou aste. Ena zour mo manze, ena zour mo bwar dite pir mo dormi », lance-t-elle les larmes aux yeux. 

rehanne
Rehanne a été amputée en juillet dernier du pied gauche ​​​​​et veut être à nouveau autonome.

C’est une petite blessure qui a fait basculer toute sa vie. Il y a quelques mois, c’est un clou qui l’a blessée au pied. « Je n’ai pas fait attention. Puis j’ai eu des complications de santé, dont le diabète. Mon petit-fils m’a dit que mon pied était infecté et quand je suis allée à l’hôpital il était déjà trop tard. Pendant deux semaines, j’ai été hospitalisée et opérée au moins trois fois. Les médecins ont tout fait pour sauver mon pied. Au début ils n’ont amputé que quelques orteils. Mais par la suite, il a fallu amputer le pied en entier », raconte-t-elle. 

Un vrai coup de massue pour cette femme qui était le pilier de la maison. C’est elle qui s’occupait de son époux, décédé il y a trois ans. « Il était également handicapé et il me fallait constamment être à ses côtés. Il est mort à 72 ans après avoir passé plus de cinq mois à l’hôpital souffrant de diabète mais aussi d’un cancer du foie ». 

Rehanne Aloomun s’occupait aussi d’un petit enfant malade mais sa condition ne lui permet plus d’en faire autant. Mère de cinq enfants, elle explique : « Sakenn inn fer so lavi ». Ses enfants habitent loin, sauf un fils. Elle peut compter sur ses petits-enfants, particulièrement Dina et Henaida (à gauche sur la photo) qui fait le déplacement de Floréal pour venir s’occuper de sa grand-mère.

40 années comme ouvrière 

Si Rehanne éprouve beaucoup de mal à accepter ce qu’il lui arrive, c’est parce qu’elle a toujours été une femme active. Après avoir travaillé dans une usine pendant plus de 40 ans, elle a toujours fait des petits boulots ici et là afin de joindre les deux bouts. 
Aujourd’hui, elle ne compte que sur une maigre pension. Elle attend une visite du médecin à son domicile pour savoir si la Sécurité sociale lui accordera une Carer’s Allowance qui, nous dit-elle, sera utilisée principalement comme allocation de transport pour la personne qui viendra s’occuper d’elle. 

Plus rien ne va à la Sécu ? 

Après avoir déploré à plusieurs reprises le manque d’appareils auditifs causant pas mal d’inconvénients aux demandeurs, cette fois-ci ce sont les fauteuils roulants qui sont en rupture de stock. Cette information a été confirmée par un préposé au bureau de la Sécurité sociale. Il confirme qu’une demande de fauteuil a bien été faite par Rehanne Aloomun mais que pour le moment, il ne peut donner d’indication sur la date à laquelle elle pourra en bénéficier. Loin de comprendre toutes ces procédures administratives, Rehanne s’impatiente. « Mo zis anvi viv… », dit-elle. 


Pr. Armoogum Parsuramen de la Global Rainbow Foundation

« Il faut savoir combien de chaises sont achetées et combien d’entre elles sont distribuées aux demandeurs puisqu’il y a un budget alloué à ce propos au niveau du ministère de la Sécurité sociale. À chaque fois qu’une personne formule une demande pour un fauteuil roulant auprès du ministère, elle fait face à une attente interminable. Nous avons beaucoup de demandes pour des fauteuils roulants au niveau de la Global Rainbow Foundation. Il y a beaucoup de personnes dans la même situation que Rehanne. Certaines ont 90 ans ou 100 ans. Nous avons pu aider quelques-unes », explique Armoogum Parsuramen.    Nos appels au niveau du ministère de la Sécurité sociale pour connaître le budget alloué pour les fauteuils roulants et le nombre de personnes en attente d’un fauteuil se sont avérés vains jusqu’à présent.


L’accompagnement de l’équipe Anou Aider (ANA) 

Particulièrement touchés par les conditions dans lesquelles vit cette femme, les membres de l’équipe ANA ont rendu visite à la sexagénaire. Ils ont eu l’occasion de faire un constat sur place des besoins de Rehanne. Ils lancent un appel à solidarité pour venir en aider à Rehanne. Elle a besoin de couches (taille M) ou d’une chaise roulante, et afin de réaliser son rêve, d’une prothèse.  Pour de plus amples informations, appelez au 5 972 6591 / 5829 6426 / 5759 4211. 

 

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