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Sanjeeve Kallaram, gastronome : le Canada fait appel à ses compétences culinaires

Sanjeeve Kallaram Sanjeeve Kallaram attribue sa réussite professionnelle à sa volonté de forcer le destin.

Il force le respect et il peut faire naître des vocations. Sanjeeve Kallaram a débuté aux fourneaux avant d’être propulsé, entre autres, ‘Ressource person’, à l’UoM. Toutefois, c’est au Canada qu’il a décidé de revenir à son premier coup de cœur pour faire carrière dans la restauration.

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Au jour où paraît cet article, Sanjeeve et sa famille sont déjà à Regina dans l’État du Saskatchewan. Il sera sous peu à son poste d’Assistant Manager dans l’une des 27 succursales de la chaîne de fast-food, Canadian Blue House. Rien à voir avec la formation de notre compatriote qui a gravi les échelons dans la cuisine… De la plonge jusqu’à son MBA en passant par des stages de formation qui l’ont fait devenir tantôt manager, tantôt chargé de cours à l’Université de Maurice (UoM) ou à l’Université de Technologie (UTM).

Sanjeeve, c’est d’abord l’itinéraire d’un jeune à la volonté de fer, qui s’est fixé l’objectif de concrétiser ses ambitions. Il est né de parents pauvres à Pointe-aux-Piments. Une famille de cinq enfants qui perdent l’époux et le père alors que le petit Sanjeeve n’a que huit ans. Les années passent et il décide de s’inscrire à l’école hôtelière pour des études en cuisine. Après son stage pratique à l’hôtel Trou-aux-Biches, il termine ses cours avant d’être embauché à l’hôtel Le Pescatore.

S’ensuit une valse de postes dans divers restaurants. Du Casuarina à Le Karnivore avant atterrir à Le Victoria à Pointe-aux-Piments. « J’ai mis en pratique ce j’ai appris à l’école hôtelière, mais aussi mes expériences acquises sur le tas, dit-il. J’ai été embauché comme responsable de section Cuisine et restauration, j’étais responsable d’une équipe de 11 personnes et j’ai fini comme sous-chef après une carrière de neuf ans. » Entre-temps, Le Victoria envoie Sanjeeve à l’école Le Nôtre, à Paris, pour un mois de stage de perfectionnement, où il est initié aux normes des pratiques dans la restauration internationale. Lorsqu’il revient à Maurice, il est affecté à d’autres services dont les Ressources humaines.

Études et carrière

Le temps passe et Sanjeeve prend conscience qu’il est temps de mettre la barre encore plus haut. Il postule pour devenir prof de cuisine à l’École hôtelière. Avec succès ! Nous sommes en 2003 et Maurice est l’organisatrice des Jeux des îles de l’océan Indien. « Ce fut une bonne expérience pour moi, car l’école hôtelière a relevé le défi de préparer 6 000 repas par jour pour les athlètes, etc. », se souvient-il. Sanjeeve n’est pas homme à dormir sur ses lauriers. Il se remet en question et il constate qu’il manque une dimension académique à ses connaissances empiriques. Il s’inscrit  à l’UTM pour obtenir un MBA en Ressources humaines, après y avoir étudié la gestion touristique et hospitalière.

En 2003 toujours, à la suite d’une proposition de travail, il part avec sa famille à Alberta, au Canada, pour travailler dans un fast-food. « Cela n’avait rien de compliqué par rapport à mon expérience et mes études en cuisine, mais j’ai appris à me familiariser avec le système canadien. Puis, j’ai eu l’opportunité d’enseigner la restauration au Keyano College, car j’avais le meilleur profil professionnel. »

En 2014, il retourne au pays et reprend son poste à l’École hôtelière avant d’être sollicité comme Ressource person à l’UTM et l’UoM. « Cette année, je n’ai pas renouvelé mes contrats, car je savais que j’allais retourner au Canada », explique Sanjeeve. Il faut savoir qu’il compte bon nombre de titres honorifiques dans le domaine de la restauration, sans oublier ceux de secrétaire du board de l’Académie nationale de cuisine et membre de la Fédération culinaire canadienne. « Tous ces titres et ces adhésions sont des sources de contact importants dans le domaine de la restauration internationale et ils ont étoffé mon parcours professionnel. »

Sanjeeve attribue sa réussite professionnelle à sa volonté de forcer le destin alors que les circonstances l’ont fait naître dans des conditions de vie précaires. « Il faut une confiance en soi, de la persévérance et des sacrifices, confie l’homme. Je me souviens encore des nuits où j’étais plongé dans les études alors que tout le monde dormait... Si je retourne au Canada, c’est pour me perfectionner davantage, offrir à mes enfants auront une éducation de qualité et afin que ma femme puisse exploiter ses qualités d’esthéticienne. Avec un visa sans restriction, c’est un boulevard qui s’offre à moi ! »

 

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