Santé : manque d’infirmiers dans les hôpitaux

Les hôpitaux font face à un manque d’infirmiers dans les différents services. Selon le ministre de la Santé, Kailesh Kumar Jagutpal, des recrutements sont attendus à travers la Public Service Commission (PSC). 

«Le ministère de la Santé est conscient du problème du manque d’infirmiers à l’hôpital Dr Bruno Cheong, Flacq. Il va procéder au recrutement à travers la Public Service Commission (PSC) ». C’est la réponse du ministre Kailesh Kumar Jagutpal à la question du député Sanjit Kumar Nuckcheddy au Parlement le mardi 8 décembre. Mais le manque d’infirmiers dans les différents services n’affecte pas que cet établissement. Le problème est plus sérieux à l’hôpital Victoria et à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo selon la Nursing Association (NA) et la Nurses Union (NU), même si tous les établissements connaissent le même problème.

Personnel dans les centres de quarantaine

« Il y a un manque de staff et la situation est chaotique particulièrement à l’hôpital Dr. A. G. Jeetoo et Victoria », avance Bholanath Jeewuth, secrétaire de la NU. Il avance que les démarches pour obtenir du personnel soignant additionnel dans les établissements où il y a un manque d’infirmiers n’ont pas abouti. « Les hôpitaux font face aux mêmes difficultés et ajouté à cela, certains membres du personnel ne veulent pas être postés dans un autre établissement », dit-il. Le déploiement du personnel est alors difficile, explique-t-il.

Selon Bholanath Jeewuth, l’ouverture des centres de quarantaine a aggravé la situation. « Des membres du personnel des établissements hospitaliers ont été sollicités pour être postés dans les centres de quarantaine où ils doivent passer deux semaines », explique le secrétaire de la NU. Ajouté à cela, ils doivent rester en isolement pendant une semaine supplémentaire s’il y a eu des cas positifs dans le centre de quarantaine.

Au final, certaines salles se sont déjà retrouvées à travailler avec deux personnes uniquement, alors que cela devrait être le double au minimum dépendant du nombre de patients en salle, affirme l’intervenant.

Recrutement régulier

Le président de la Nursing Association, Ram Nowzadick,  reconnaît, lui aussi, le manque de personnel dans les hôpitaux. Selon lui, des infirmiers à la retraite ont été appelés pour apporter leur soutien ce qui n’a été qu’une solution palliative au problème. Ils étaient une cinquantaine, selon Ram Nowzadick. Les infirmiers ont été appelés à sacrifier leur « bank sessions » également en acceptant de travailler lors de leur « off » pour pallier au manque de personnel, explique Ram Nowzadick. 

Il ajoute que le NA a mené des négociations auprès des Civil Service Affairs afin que l’exercice de recrutement, qui avait été suspendu en raison de la Covid-19, soit reprit. Cela alors que cela devait se faire dans des situations exceptionnelles selon Ram Nowzadick. A l’issue de ces discussions le recrutement des infirmiers devrait se faire chaque année, soutient-il. Le président du NA ajoute qu’il faut trois ans pour former un infirmier qualifier et capable d’intégrer le service. « Nous devons constamment procéder au renouvellement du personnel pour remplacer ceux qui vont à la retraite », dit-il.

Selon les intervenants, la situation devrait connaître une amélioration au début ou vers mi-2021 avec les recrues puisées de Polytechnics Mauritius ou de la School of Nursing.

Des dispositions pour la période des festivités

Les dispositions seront prises afin qu’il ne manque pas de personnel durant les fêtes, dira Ram Nowzadick. Il soutient que cette période est souvent difficile en raison des cas d’accidents ou autre problèmes de santé qui sont rapportés. 

Pour le secrétaire de la Nursing Union, Bholanath Jeewuth, il sera impossible d’empêcher les membres du personnel de prendre des congés d’autant plus que certains n’ont pu le faire durant la période de confinement. Ajouté à cela, ils ont dû renvoyer certaines activités familiales qu’ils ont programmées en cette fin d’année. « Nous nous attendons au pire pour cette période », dit-il.