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Santé - Neuroradiologie interventionnelle : bientôt une réalité à Maurice

Cette nouvelle technique peut aider un patient d’AVC à se rétablir de sa paralysie très rapidement.
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Une nouvelle technique pour traiter les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sera bientôt introduite à Maurice. Le projet est actuellement en gestation avec la formation des radiologues interventionnels qui a débuté avec un simulateur.

«Un patient sur trois a des chances de remarcher en utilisant la neuroradiologie interventionnelle ». Cette affirmation est du Dr Ashley Chineah, radiologue interventionnel, qui exerce dans le privé. Avec une équipe de médecins et neurologues, il espère introduire, d’ici quelques mois, la neuroradiologie interventionnelle avec ‘Digital Substraction Angiography (DSA) Imaging’ et l’imagerie en 3D. Cette nouvelle technique permet de voir avec précision les artères de la tête pour traiter les accidents vasculaires cérébraux (AVC), qu’ils soient ischémiques (artères bouchées) ou hémorragiques (saignements dus à une rupture de l’anévrisme). Deux types de traitements seront ainsi proposés : par voie percutanée en pratiquant une trombectomie pour enlever un caillot de sang ou boucher un anévrisme qui est en train de saigner. Cela, en passant par une petite ponction de 2-3 mm de l’artère fémorale (sur la cuisse), ce qui ne nécessite pas de grosses incisions sur la tête.

À travers cette technique, qui devrait être disponible d’ici quelques mois à la City Clinic dans un premier temps, des cathéters spécialisés vont être insérés dans le corps du patient pour aller vers le cerveau, dit-il. S’il y a une artère qui est bouchée par un caillot de sang (AVC ischémique), un ressort va être introduit dans l’artère et va être ouvert afin de l’enlever et rétablir la circulation sanguine. L’intervention est suivie à travers une imagerie de haute technologie sur écran en temps réel. Selon le radiologue interventionnel, c’est une technique qui est différente de la thrombolyse qui doit être pratiquée dans un laps de temps très limité, soit dans les quatre heures suivant l’AVC, autrement le traitement ne sert à rien. 

Formation

Avant d’opter pour l’utilisation de cette nouvelle technique, un examen minutieux du patient sera effectué à travers un scanner pour identifier l’artère qui est affectée. Une fois le diagnostic posé, une équipe de médecins, composée d’un neurologue, d’un radiologue interventionnel ainsi que d’un anesthésiste, va prendre le patient en charge et lui administrer le traitement approprié.

Cette nouvelle technique a été présentée aux médecins et radiologues lors d’une session de Continuing Professional Development (CPD) qui s’est tenue à Port Chambly, il y a quelques semaines. Une formation a également été proposée aux médecins intéressés à travers un simulateur qui a été acheminé à Maurice à cet effet. Divers scénarios peuvent ainsi être mis en scène pour s’entraîner à maîtriser cette technique et avoir suffisamment de pratique avant de pouvoir exercer sur un patient. En outre, l’appareil donne des alertes si le procédé est trop rapide, ou d’autres informations pour indiquer si l’intervention se passe correctement.

Selon le Dr Chineah, cette nouvelle technique peut aider un patient à se rétablir de sa paralysie très rapidement si l’intervention a été une réussite. « À travers cette nouvelle technique, qui est récente dans le monde, nous espérons sauver la vie des patients victimes d’un AVC. Maurice est très bien équipé au niveau des urgences que ce soit dans le service public que privé. Une prise en charge rapide des AVC est possible s’il y a une coordination rapide et efficace de tous les médecins », explique-t-il. 

Afin de parfaire ses connaissances dans le domaine, le Dr Chineah est actuellement à Dubaï pour participer à la conférence de la Pan Arab Interventional Radiological Society (PAIRS) qui se tient du 26 au 29 février.

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Source : Health Statistics Report 2018.

Les AVC parmi les principales causes de décès

934 décès liés aux maladies cérébrovasculaires ont été enregistrés en 2018. Ce qui place les accidents cérébrovasculaires parmi les cinq principales causes de décès à Maurice, selon le Health Statistics Report 2018. Selon ce rapport, sur les 3 694 décès liés aux maladies du système circulatoire, 2 080 (56,3%) étaient pour les maladies cardiaques. L’accident vasculaire cérébral et les autres maladies cérébrovasculaires s’élevaient à 934 (25,3%) morts. Des 3 694 cas enregistrés, 21,2 % des décès sont survenus chez les personnes âgées de moins de 60 ans.

Principales causes de décès à Maurice en 2018 

Causes Homme Femme Total  
      Nombre %
Diabète 1 149 1 017 2 166 20,6
Maladies cardiaques 1 183 897 2 080 19,8
Cancer 659 692 1 351 12,8
Maladies du système respiratoire 677 556 1 233 11,7
Maladies cérébrovasculaires 479 455 934 8,9
 

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