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SateedevI : «Retrouvez mes deux petits-enfants et rendez-les moi»

Sateedevi dit s’occuper des deux nourrissons de sa fille, qui est toxicomane.

La grand-mère des deux enfants impliqués dans l’incident du mercredi 9 août, au cours duquel des officiers de la CDU ont été malmenés par une foule hostile, confie être l’auteure de l’appel sur la ligne d’urgence 113, après avoir constaté la disparition de son petit-fils de trois mois, dont la mère est toxicomane.

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C’est un vibrant appel à l’aide que lance Sateedevi, 55 ans. Ses petits-enfants, une fille de 15 mois et un garçon de 3 mois, ont disparu. Leur mère, sa fille âgée de 25 ans, s’est enfuie avec eux, le mercredi 9 août, profitant du fait que les agents de la Child Development Unit (CDU) ainsi que la quinquagénaire étaient pris à partie par une foule hostile, devant le domicile familial au 63, rue Tromelin, Cité Ducray, Sainte-Croix.

« Je demande à la CDU de retrouver mes deux petits-enfants et de me les rendre. Je ne sais pas si j’ai bien fait d’appeler le 113 pour demander de l’aide, mais aujourd’hui, je me retrouve dans une situation bien plus compliquée », confie Sateedevi à Le Dimanche/L’Hebdo.

Cette veuve a trois enfants et quatre petits-enfants. Alors que les deux aînés, âgés de 27 et 28 ans, sont mariés et mènent une vie stable, la benjamine, âgée de 25 ans, serait malheureusement tombée dans la spirale de la drogue dès son jeune âge, relate-t-elle. Face à cette situation, c’est Sateedevi qui s’occupe des deux enfants de sa fille, tous deux de pères inconnus, selon elle. Ils vivent tous sous le même toit et la quinquagénaire subvient aux besoins des nourrissons.

Monn diman li kot li pe amen bebe-la, li dir mwa pa mo problem sa... À son retour, mon petit-fils n’était plus avec elle»

Bien que la jeune femme suive un traitement à la méthadone, elle ferait vivre un véritable enfer à Sateedevi. Cette dernière raconte que sa fille aurait pour habitude de voler les provisions et même le lait en poudre de son bébé pour les vendre. Lasse de cette situation, le lundi 7 août, Sateedevi avance n’avoir eu d’autre choix que de porter plainte pour vol contre sa fille au poste de police d’Abercrombie. La jeune femme a été arrêtée le lendemain, puis libérée sous caution avec l’obligation de se présenter devant la cour de Port-Louis le 9 août. 

Furieuse que sa mère l’ait dénoncée à la police, dès sa libération sous caution, elle l’aurait insultée et menacée en lui disant : « To pou gagn enn bel sirpriz. » Sateedevi soutient qu’elle n’y a pas prêté attention. Or, dans la matinée du mercredi 9 août, sa fille aurait mis ses menaces à exécution et aurait pris son bébé de trois mois, qui se trouvait alors sur le lit. 

« Monn diman li kot li pe amen bebe-la, li dir mwa pa mo problem sa », relate Sateedevi. « À son retour, mon petit-fils n’était plus avec elle », poursuit-elle.

À la suite de la disparition du bébé, Sateedevi s’est rendue au poste de police d’Abercrombie pour expliquer la situation aux agents des forces de l’ordre. « Les policiers m’ont conseillé d’alerter la CDU », dit-elle. C’est alors qu’elle a composé le 113, la ligne d’urgence de la CDU. 

Par la suite, des officiers de la CDU se sont rendus au poste de police. « Je leur ai expliqué que je m’occupe de mes deux petits-enfants, mais que le petit garçon avait disparu. Ils m’ont dit qu’ils allaient faire les démarches nécessaires pour que leur garde me soit confiée. » Peu après, poursuit la quinquagénaire, des enquêteurs de la Criminal Investigation Division de Port-Louis Nord ont emmené sa fille au poste de police.

Je ne sais pas si j’ai bien fait d’appeler le 113 pour demander de l’aide, mais aujourd’hui je me retrouve dans une situation bien plus compliquée»

Toutefois, la situation a pris une autre tournure quand les officiers de la CDU ont débarqué chez elle, quelques heures plus tard, avec sa fille, libérée sous caution, son bébé de trois mois dans les bras. « Ils ont essayé d’emmener ma petite-fille pour, selon leurs dires, la faire examiner médicalement pour vérifier si tout allait bien. Nous avons parlé et ils ont accepté de me rendre les deux enfants. »

Dans la foulée, Sateedevi confie être bouleversée d’apprendre que les officiers de la CDU, lors de leur intervention, ont déclaré que ses petits-enfants vivaient dans des conditions déplorables, sans eau ni électricité. « C’est totalement faux. Comment peuvent-ils inventer de telles choses ? »

Alors que la CDU se trouvait toujours sur place, relate la quinquagénaire, « ma fille et des habitants du quartier se sont rassemblés et la situation a commencé à dégénérer ». Elle soutient avoir été prise à partie par la foule hostile qui l’aurait insultée et menacée. Certaines personnes lui auraient reproché d’avoir appelé la CDU pour récupérer ses deux petits-enfants et l’auraient même accusée d’être impliquée dans un trafic d’enfants. 

Les officiers de la CDU ont également été malmenés par la foule. Profitant de la confrontation entre les officiers et le public, sa fille s’est alors emparée de ses deux enfants et a pris la fuite.

Depuis, Sateedevi n’a plus aucune nouvelle d’eux. D’où son appel désespéré à la CDU.

 

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