Faits Divers

SDF depuis 20 ans : le calvaire de Steeven, sans logis, sans carte d’identité et séropositif

SDF

La moitié de sa vie, Steeven (prénom modifié), âgé de 45 ans, l’a passée dans la rue. Voilà plus d’une vingtaine d’années que le quadragénaire est sans domicile fixe. À son âge, il est passé par bien des épreuves. Il a connu l’enfer de la drogue, a été rejeté par son entourage et désormais son seul logis est un abribus de fortune pour y passer ses nuits. 

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C’est sur un banc qui lui sert de lit (vers 23 heures) le 31 mai que nous avons rencontré cet homme sous un abribus dans une rue de la capitale. La barbe grisonnante, les vêtements en lambeaux, les traits tirés et paraissant plus vieux que son âge, Steeven ne passe pas inaperçu. 

Alors que nous sommes en début d’hiver, Steeven grelotte sous une fine couverture face au regard indifférent des passants. C’est le calvaire quotidien du quadragénaire. 

Tout a débuté il y a une vingtaine d’années. « J’ai sombré dans l’enfer de la drogue », explique-t-il. Très vite, son mode de vie l’entraîne dans cette spirale infernale. Quand il réalise qu’il s’est laissé embarquer dans un chantier sinueux, il est déjà trop tard. 

« J’avais un foyer chaleureux. Je vivais chez mes parents. Lorsque je suis tombé dans l’enfer de la drogue, ils m’ont rejeté et m’ont mis à la porte. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé à la rue, avec pour seule possession les habits que je portais. J’avais touché le fond », nous dit Steeven. 

Aujourd’hui, il tente tant bien que mal de s’en sortir. Mais, à chaque fois, il fait face à des difficultés. « J’ai voulu faire ma carte d’identité. Vu que je n’ai pas de logement, donc pas d’adresse. On n’a pu me la procurer. Et cela me cause d’énormes problèmes, je n’ai pu completer les procédures pour une prestation sociale de l’État afin de m’acheter de la nourriture et des médicaments », ajoute Steeven. 

Mais cet homme continue à se battre. Il tente de survivre et travaille comme aide-chauffeur, même s’il affirme qu’il est sous-payé, avec un salaire de Rs 200 par jour. Ses collègues touchent eux Rs 500. 

« Parfois, un médecin étranger nous rend visite et nous offre un repas et des couvertures », raconte Steeven. 

Il reconnaît que lorsqu’il était jeune, il a commis beaucoup d’erreurs. « Mo regrete seki finn pase ! Mo anvi zot donn mwa enn chance mais la société encore toujours rejete moi », dit-il.

Malgré les difficultés, il veut mener une vie normale. Chaque soir, Steeven s’endort sous cet abribus qui lui sert de maison depuis quelques années déjà avec l’espoir que la vie lui offrira une nouvelle chance.

 

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