Economie

Secteur commercial: pourquoi des milliers de produits alimentaires sont saisis par an

De janvier à ce jour, 34 tonnes d’aliments considérés comme impropres à la consommation ont été saisis. Quels sont les produits concernés ? Pour quelles raisons ont-ils été retirés du marché ? Que risquent les contrevenants ? Explications.

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Les saisies de 2014 à mai 2016

  • 2014 : 815 tonnes, plus précisément 815 293 kilos (kg).
  • 2015 : 260 tonnes, plus précisément 260 620 kg.
  • Janvier à mai  2016 : 34 193 kg. De ce chiffre, 25 870 kg de marchandises importées ont été saisis dans le port, notamment du poisson. Toujours dans le port, 7 123 kg de chocolat ont été confisqués à la suite d’une alerte à l’échelle internationale. Dans le commerce à travers  le pays, on enregistre la saisie de 1 200 kg de produits alimentaires. On y compte 677 kg de boîtes de conserve et des produits embouteillés, 322 kg de poisson et des produits dérivés, 172 kg de lait et des produits laitiers, 15 kg de viande et des produits dérivés et 14 kg de fruits et de légumes.

Les raisons derrière les saisies

Des milliers de kilos de produits alimentaires sont mis sous scellés chaque année pour diverses raisons :

  • Il y a eu une rupture dans la chaîne du froid, avec pour conséquence une augmentation de la teneur de métaux lourds (notamment le mercure) dans les aliments.
  • Les produits saisis ont subi une contamination quelconque.
  • Les produits mis sous scellés montrent des signes de détérioration  ou sont abîmés.
  • Les produits sont périmés et la date d’expiration est dépassée.
  • Les aliments confisqués ne correspondent pas aux normes.

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Le mode opératoire des autorités

Huit inspecteurs sont postés à plein temps dans la Food Import Unit du port. « Ils sont chargés d’inspecter et de vérifier les marchandises importées avant de donner l’autorisation pour leur débarquement et mise en vente sur le marché local », indique Darwin Ramasawmy, Deputy Director of Public Health and Food Safety au ministère de la Santé. Il y a également un système de contrôle à  l’aéroport. Un inspecteur y est posté à plein temps pour vérifier les produits alimentaires qui arrivent en avion. Sur le marché local, on dénombre treize bureaux sanitaires qui comptent chacun une moyenne de cinq inspecteurs, à l’exception des bureaux basés à Port-Louis et Rose-Hill, où il y en a une dizaine. La sécurité sanitaire des aliments fait partie de leurs attributions. Ainsi, tous les jours, ils font des visites officielles ou des visites surprises dans divers commerces à travers le pays. [row custom_class=""][/row]

Les vérifications

  • Constat de visu : les inspecteurs du département sanitaire sont formés à détecter si les produits alimentaires manifestent des indications visibles de contamination ou de détérioration ou encore si ces aliments sont exposés à la contamination.
  • Vérification de certains documents : « Il y a des relevés qui donnent des indications sur la façon dont les produits ont été stockés, transportés et conservés. Ces documents nous permettent de savoir s’il y a eu une rupture de la chaîne du froid », explique Darwin Ramasawmy. Par ailleurs, les emballages et les indications qui y figurent sont également des moyens de vérification pour savoir si un produit est consommable ou pas. Les indications sur les emballages permettent de connaître la date de péremption et de déterminer si les produits respectent les normes sanitaires.
  • Des analyses effectuées : il est difficile de savoir si un produit est impropre à la consommation, si les signes de détérioration ne sont pas visibles. « L’inspecteur sanitaire a le droit légal d’ouvrir le contenant de n’importe quel produit alimentaire sur le marché et de prendre des échantillons », précise Darwin Ramasawmy. Ces échantillons sont analysés en laboratoire pour établir si le produit en question est propre ou impropre à la consommation.
  • La saisie : c’est l’inspecteur qui décide s’il faut effectuer une saisie ou pas, dépendant de ses constations. Il faut toutefois obtenir l’autorisation de la Cour pour la destruction des aliments saisis.

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Qu’advient-il des produits saisis ?

Certains produits impropres à la consommation sont détruits sur place. « La loi autorise l’inspecteur sanitaire de détruire des aliments périssables sur place s’il le juge nécessaire, dépendant de la nature et des conditions du produit. Par exemple, il peut détruire des produits qui sont prêts à être consommés, mais qui sont exposés aux mouches et à la poussière », indique Darwin Ramasawmy. Pour ce qui est du poisson saisi, il peut être converti en ‘fish meal’, dépendant du degré de détérioration et sous la recommandation du ministère de l’Agro-industrie. Toutefois, la majorité des aliments saisis sont disposés dans le centre d’enfouissement de Mare-Chicose. [row custom_class=""][/row]

134 contraventions établies cette année

2014 : 395 contraventions ont été établies. 2015 : 285 sanctions ont été enregistrées. De janvier  à mai 2016 : 134 pénalités ont été infligées.

Ce que risquent les contrevenants

D’après la Food Act, ceux qui ont importé ou commercialisent des produits jugés impropres à la consommation risquent une  amende minimum de Rs 2 000. Le montant maximal est fixé par la Cour. Les contrevenants encourent également une peine d’emprisonnement ne dépassant pas deux ans, dépendant du délit.

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Sécurité sanitaire: une agence de coordination recommandée

Mosadeq Sahebdin, porte-parole de la  Consumer Advocacy Platform (CAP), est catégorique. Si les produits impropres à la consommation se retrouvent sur le marché, c’est en raison de l’absence de coordination entre les diverses autorités et de l’insuffisance de la loi. « La création d’une agence de coordination sur la sécurité sanitaire des aliments a, à maintes reprises, été réclamée sans que les décideurs en trouvent l’utilité. Il y a aussi le fait que les peines ne sont pas suffisamment sévères, la loi datant de 1999. Cela dit, l’ébauche d’un nouveau projet de loi est bien en circulation, il n’y a pas eu toutefois de consultations jusqu’ici », déplore notre intervenant.

 

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