Economie

Secteur sucre : les jours amers de Moosafur Zikiria

Moosafur Zikiria Moosafur Zikiria, 80 ans, se bat pour préserver ses cultures.

Malgré des difficultés qui ont forcé plusieurs planteurs à abandonner leurs champs de canne à sucre, Moosafur Zikiria (80 ans) ne veut pas baisser les bras. Il se bat pour préserver ses cultures.

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Les Zikiria sont dans la culture de la canne à sucre depuis des générations.Aujourd’hui encore, ils en dépendent pour subvenir à leurs besoins.  « Nous ne connaissons d’autres activités que la canne à sucre »,  explique Moosafur Zikiria.

Lorsque le sucre était l’épine dorsale de l’économie du pays, les Zikiria ont investi massivement dans l’achat de terres agricoles pour la culture de la canne. « Qui aurait dit à l’époque que le prix du sucre allait chuter massivement sur le marché international, poussant des planteurs à abandonner leurs terrains ? De Rs 2 000 la tonne, il y a encore quelques années, il est passé à Rs 1 100 la tonne et on parle déjà d’une nouvelle baisse des prix », se désole Moosafur Zikiria.  

Et d’évoquer un manque de main-d’œuvre qui continue de miner la vie des planteurs, surtout durant la coupe. « On leur accorde Rs 350 par tonne de cannes coupées, ils réclament plus si les cannes se trouvent sur les flancs des montagnes. Dans certains cas, ils refusent même d’y aller travailler. C’est finalement les planteurs qui en font les frais », se plaint Moosafur Zikiria. Il faut aussi compter les frais du transport de la canne au moulin et qui peut lui coûter jusqu’à Rs 700 la course. 

Les difficultés financières n’arrangeant pas les choses, selon Moosafur Zikiria, il doit trouver de l’argent pour payer les coupeurs de canne à sucre et les frais du transport à l’usine. « Il nous est difficile de faire face à pareille situation. » Et d’expliquer que parfois, de vieux coupeurs de canne viennent pour quelques journées de travail, mais qu’ils ne sont plus aussi performants qu’auparavant. 

Le même problème de main-d’œuvre se pose pour lui durant l’entrecoupe car il lui est difficile de trouver des laboureurs pour s’occuper de la canne. Il faut procéder à l’épandage des fertilisants et d’autres produits dans les champs de canne. Souvent alors, avec l’aide de ses enfants, il est contraint de s’occuper lui-même de sa plantation. De plus, il se plaint que les prix des herbicides et autres produits ont connu une hausse significative. « Plusieurs fois, j’ai été tenté d’abandonner comme l’ont fait plusieurs autres planteurs, mais que faire par la suite ? Je ne connais pas d’autres business que celui de la canne. Je souhaite que la situation s’améliore pour l’avenir de mes enfants. » 

Comme tous les planteurs, Moosafur Zikiria est membre d’une société coopérative qui s’occupe  de tous les aspects financiers. « C’est à travers cette coopérative que le Syndicat des Sucres effectue le paiement aux planteurs suivant la vente du sucre sur le marché international. » À moins, dit-il, que le vent tourne en sa faveur, il n’entrevoit aucun avenir pour le sucre.

 

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