Sécurité sur les chantiers - Travail en hauteur : que préconise la loi pour les employés ?

Sécurité sur les chantiers ​ Pour travailler en hauteur, il y a des mesures de sécurité à respecter.

Certains employés sont contraints de travailler en hauteur pour gagner leur vie. Chaque jour est un nouveau défi qu’ils doivent relever, parfois au péril de leur vie. Que dit la loi sur le travail en hauteur ?

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Les principales provisions de la loi

Le travail en hauteur est régi par les Occupational Safety and Health (Work at height) Regulations 2013.

Les ouvriers qui travaillent en hauteur doivent bénéficier de suffisamment de protection pour prévenir autant que possible des accidents. Cela comprend l’installation de barrières, de facilités permettant aux ouvriers concernés de monter et descendre facilement. Il faut aussi veiller à ce qu’ils ne traversent pas ou ne travaillent pas à proximité de surfaces fragiles.

L’employeur doit veiller à ce que le travail en hauteur soit bien planifié et supervisé par une personne compétente de façon à assurer la protection de ses employés.

L’employeur doit effectuer au préalable une évaluation des risques que pourraient rencontrer ses employés travaillant en hauteur.

L’employeur doit aussi prévoir autant que possible des plateformes, rails ou autres supports pouvant supporter des poids imprévus.

L’employeur doit afficher des pancartes pour avertir les ouvriers des endroits à risque (surfaces fragiles, entre autres).

L’employeur doit prendre suffisamment de mesures pour prévenir la chute d'objets qui risquent de causer des blessures aux personnes travaillant en hauteur.

Les ouvriers doivent porter leurs équipements de protection et suivre toutes les instructions.

On doit aussi s’assurer à ce que les personnes non autorisées n’aient pas accès au site de travail.


Témoignages

José : «J’ai prié pour ma sécurité»

De par la nature de son travail, José, employé dans une compagnie de manutention, doit braver chaque jour plusieurs mètres d’altitude. Des fois, il est appelé à travailler sur plusieurs mètres de hauteur et le moindre faux pas peut lui être fatal. Il reconnaît qu’au début, ce n’était pas facile. « Je n’ai jamais eu peur de l’altitude, mais pour la première fois au travail, j’ai eu des frissons rien qu’en voyant la distance me séparant du sol. J’ai prié pour ma sécurité », avoue-t-il. Après des années, il explique que travailler en hauteur est devenue comme « une routine ». Mais il avoue que ce n’est pas donné à tout le monde d’effectuer ces travaux. « De là où je suis, je vois des personnes et des véhicules en miniature. » José soutient que les employés sont munis de tous les équipements de protection et que toutes les précautions sont prises pour éviter les accidents. Mais cela ne l’empêche pas de dire qu’il n’aurait pas aimé que son fils fasse ce métier.

Ajay : «Je ressens des tremblements»

Ajay avoue qu’il a le mal de l’altitude. « Je ressens des tremblements, mes jambes commencent à s’affaiblir et j’éprouve des problèmes respiratoires dès que je me trouve à une certaine hauteur », dit-il. Ce qui explique qu’au travail, on lui assigne exclusivement des travaux au sol. « Même si on m’offre le double de mon salaire, jamais je ne consentirais à travailler en hauteur », dit-il. À cause de cela, il a été contraint d’abandonner son travail dans le secteur de la construction pour trouver un emploi comme apprenti-tôlier dans un atelier.


Avis d’expert

Yousoof Jauhangeer : «Il faut sensibiliser les entrepreneurs»

Yousoof Jauhangeer, consultant en Occupational Health & Safety, qualifie d’avant-gardiste l’Occupational Safety Health (Work-at-height) Regulations 2013, mais regrette que Maurice ne dispose pas de tous les moyens pour l’appliquer efficacement. Il explique qu’il y a un manque de personnel qualifié aussi bien qu’un manque d’équipement sur le marché. Il trouve aussi que ces règlements sont trop techniques pour être compris par tout le monde.

Il souhaite que les autorités se lancent dans une vaste campagne d’explication, notamment à travers la distribution de pamphlets pour conscientiser les ouvriers et entrepreneurs sur cette législation. « Par exemple, on aurait pu préparer des guides avec des illustrations qu’on distribuerait à travers les municipalités et les Conseils de district pour sensibiliser les entrepreneurs sur la question », fait-il ressortir.

Pour étayer ses arguments, Yousoof Jauhangeer explique qu’il est commun à Maurice qu’après avoir travaillé un certain temps dans une compagnie de construction, certaines personnes se mettent à leur propre compte et entreprennent la construction des maisons. Dans bien des cas, fait comprendre le consultant, ces personnes ont une faible notion de l’anglais et ne maîtrisent pas les termes de cette législation.

D’autre part, Yousoof Jauhangeer regrette que les règlements sont plus ou moins les mêmes pour la construction d’un bâtiment, qu’importe le nombre d'étages. Il souhaite qu’il y ait des règlements spécifiques pour les différents types de bâtiments. Au ministère du Travail, des Relations industrielles et de l’Emploi, on explique que des inspecteurs se rendent régulièrement sur les sites de travail pour veiller à ce que la loi soit bien appliquée. En 2017, ils ont effectué quelque 5 770 inspections.

 

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