Economie

Selon la Banque mondiale : une croissance modérée à 3,5 % pour 2017

La Banque mondiale est plus prudente dans ses prévisions de croissance pour Maurice. Alors qu’elle l’avait déjà évoqué en janvier, elle maintient, dans un rapport sur l’évolution de l’économie mondiale publié la semaine dernière, que le pays connaîtra une croissance de 3,5 % cette année. Un développement inférieur à celui prévu par les autorités.

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Le rapport souligne que la croissance a été stable ces dernières années, bien que les investissements aient chuté à de faibles niveaux sans précédent. Prospectivement, une stabilité des investissements et une demande extérieure plus forte devront assurer la croissance.

« Les perspectives économiques dépendent aussi du progrès des investissements publics en infrastructures prévus (…) Les plans financiers viables à moyen terme du gouvernement pour 2018-19 indiquent une baisse du ratio de la dette publique brute par rapport au Produit intérieur brut (PIB) à 50 % prévu pour 2018. La croissance maintiendra le rythme très modéré de 3,5 %. Mais cela ne signifie pas qu’il y aura de grandes améliorations en matière de réduction de la pauvreté », insiste la Banque mondiale.

Dans le long terme, Maurice reste confronté à la difficulté de créer, en quantité suffisante, des emplois de haute qualité pour les jeunes. Les investissements directs étrangers sont de plus en plus dominés par l’afflux dans des projets résidentiels. Il est donc fort improbable, indique le rapport, de générer d’importants transferts de technologies de l’étranger et des emplois, ou encore de favoriser le perfectionnement professionnel. 

Selon la Banque mondiale, Maurice a réduit son taux de pauvreté, mais il devra mettre en œuvre une réforme concertée de politiques pour faire progresser durablement les revenus des défavorisés. « L’économie mauricienne s’est développée à un rythme soutenu d’environ 3,5 % ces dernières années. Cette tendance s’est confirmée en 2016.

La croissance a été principalement tirée par les services, particulièrement par les finances et les assurances (contribution de 0,7 % au  PIB), le tourisme (0,5 % avec des arrivées en hausse de 10,8 %) et les TIC (0,3 %). »

Niveau historiquement bas

L’institution de Bretton Woods fait ressortir que les avancées du PIB ont été stables. Elle précise, néanmoins, que les dépenses d’investissement ont connu une baisse, les investissements fixes ayant chuté en dessous de 18 % du PIB en 2016. Soit, un niveau historiquement bas.

Le déficit du compte courant s’est fortement resserré sous les 5 % du PIB contrairement à une moyenne de 8 % constatée durant la dernière décennie. Fin 2016, l’inflation a augmenté. Mais elle n’a atteint que des niveaux modérés (1,8 % en janvier 2017). Le taux de chômage est passé de 7,4 % en 2015 à 7,6 % au cours du troisième trimestre de 2016. Il est disproportionnellement élevé parmi les jeunes, notamment chez les diplômés.

La pauvreté, mesurée à l’échelle nationale à des revenus de moins de $ 3,1 (environ Rs 112) par jour, affectait 2,7 % de la population en 2013. On s’attend à ce qu’elle chute à 1,75 % en 2017 et à 1,6 % en 2019. La définition nationale de la précarité indiquait qu’en 2012, elle était de 6 ,9 %.

La Banque mondiale met en exergue une autre problématique liée à l’inclusion économique. Il s’agit de la disparité entre les sexes. Malgré la réussite scolaire des femmes, l’écart salarial entre hommes et femmes est obstinément présent et la participation des femmes est extrêmement faible.

Une amélioration conjoncturelle modérée est attendue en 2017, en raison de la stabilisation des investissements et d’une meilleure perspective sur les exportations. L’inflation et le déficit des transactions courantes devront augmenter cette année, mais gérables au fur et à mesure que sont absorbées les faiblesses économiques.

 

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