Selven Valliamah : de dangereux criminel à faux chef de l’Adsu

Des faux policiers de la brigade antidrogue, ayant pour chef le multirécidiviste Selven Valliamah, ont extorqué de l’argent à deux victimes en l’espace de quelques heures. La Criminal Investigation Division de Flacq a mis hors-jeu cette bande de quatre malfaiteurs.

Faux agents de l’Adsu, vrais voleurs. Ce jeudi, la Criminal Investigation Division de Flacq, dirigée par le surintendant Babajee, a déclenché une opération d'envergure pour mettre hors d'état de nuire une bande de quatre faux policiers qui ont « arrêté » et terrorisé des personnes sans défense pour leur extorquer de l’argent.

Selven Valliamah, 33 ans, un multirécidiviste fiché pour meurtre, viol, kidnapping et vol, entre autres délits, avait mobilisé ses complices. Ce jeudi vers 17h30, il commence à faire nuit. Selven Valliamah, sa concubine Sooriadevi Poullay, 36 ans, Steven Laval Roussetan, 33 ans, et Louis Andy Steven Augustin, 33 ans, s’engouffrent à bord d’une Nissan Juke de location. Ils ont déjà mis au point leur plan d'attaque et prennent la direction de la plage publique de Belle-Mare. Sur place, ils repèrent un retraité de 66 ans qui se trouve dans sa voiture.

Les quatre malfaiteurs accoste leur cible en se présentant comme des policiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). Ils lui présentent une feuille A4 portant l’inscription « Search warrant ». La victime est forcée de signer le document. Le faux chef de la brigade antidrogue, Selven Valliamah, ordonne à sa bande de fouiller la voiture du sexagénaire, un agent d’assurances. Affirmant qu’une boulette contenant de la drogue a été découverte dans le véhicule, il l’informe de son placement en état d’arrestation.

Le retraité est embarqué de force dans la voiture. Il est conduit dans un champ de canne où il est séquestré et contraint de divulguer les mots de passe de ses comptes bancaires. Direction deux guichets automatiques de l’Est. La bande effectue des retraits d’un total de Rs 22 500. Finalement, elle abandonne la victime à Queen-Victoria. Le sexagénaire se rend au poste de police de Belle-Mare et dépose une plainte.

Immédiatement, les membres de la Criminal Investigation Division de Flacq entrent en jeu. En visionnant des enregistrements de vidéosurveillance, ils obtiennent la plaque d’immatriculation de la voiture utilisée par les faux policiers. Peu de temps après, le véhicule de location est intercepté à Alma. Le conducteur, un habitant de Quartier-Militaire, est arrêté. Il a sur lui plusieurs doses d’héroïne.

Par la suite, les enquêteurs menés par les inspecteurs Moosun et Rujub procèdent à l’arrestation du cerveau présumé, Selven Valliamah, de Sooriadevi Poullay, domiciliée à Quartier-Militaire et de deux habitants de Cité-Villemin, Steven Laval Roussetan et Louis Andy Steven Augustin. Ces quatre suspects sont identifiés positivement par la victime. Lors de leurs interrogatoires respectifs, ils passent aux aveux. Le lendemain, ils sont présentés devant le tribunal de Flacq et sont inculpés d’extorsion. Ils demeurent en détention policière.

« Nou bann ladsu, nou bizin fer lafouy avek ou »

Au cours de leurs auditions, ils ont aussi avoué avoir attaqué un habitant du Nord, âgé de 51 ans, dans la nuit de mercredi à jeudi. Le mode opératoire est similaire. Vers 23 heures, ils mettent le cap sur Mon-Choisy. Sur place, ils repèrent un automobiliste. Les faux policiers lui barrent la route. « Nou bann ladsu, nou bizin fer lafouy avek ou », lui disent-ils. Deux membres de la bande prennent place dans le véhicule de la victime, qui reste au volant, et l’oblige à se diriger vers un endroit isolé dans la région de Solitude.

Les trois hommes et la femme fouillent la voiture et disent avoir découvert une boulette contenant de la drogue de synthèse. « Sintetik sa, ena 10 ou 15 zan prizon ladan ! » Puis ils prennent l’automobiliste en otage. Ils se rendent à son domicile, où se trouve son épouse, et fouillent la maison, cette fois sans rien trouver qui soit « incriminant ».

La bande réclame tout de même la somme de Rs 200 000 au quinquagénaire, qui est manager dans une entreprise privée. Mais ce dernier refuse. Le couple est alors emmené au guichet automatique d’une banque dans le Nord. L’épouse est forcée de remettre Rs 20 000 aux faux policiers. Le couple est ensuite libéré. La Criminal Investigation Division de Trou-aux-Biches auditionnera, à son tour, les quatre suspects dans les prochains jours.